Le Meurtre de Roger Ackroyd est un roman policier d’Agatha Christie, une romancière britannique du XXème siècle, qui raconte l’histoire d’un assassinat dans le village fictif de King’s Abbot. Le détective Hercule Poirot, fraîchement retraité, enquête aux côtés du Dr Sheppard, narrateur de l’histoire. Le récit commence avec le suicide d’une femme, Mme Ferrars, harcelée par un maître chanteur après avoir tué son mari. Son amant, Roger Ackroyd, est assassiné avant de pouvoir dévoiler l’identité de l’extorqueur. Explorons ensemble ce roman.
Résumé détaillé chapitre par chapiter de Le Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie
Chapitre 1 – Petit déjeuner en famille
Mrs Ferrars décède dans la nuit du 16 au 17 septembre, un jeudi. En tant que médecin, James, le narrateur, est appelé le vendredi matin, peu après sa mort, mais il ne peut plus rien faire pour elle. En rentrant chez lui, il retrouve sa sœur Caroline qui l’attend dans la salle à manger. Caroline est connue pour obtenir rapidement des informations et propager des rumeurs. Elle pense que Mrs Ferrars a empoisonné son mari et croit qu’elle s’est suicidée par remords. James préfère ne pas partager plus d’informations avec elle pour éviter qu’elle ne les divulgue et qu’on l’accuse d’avoir violé le secret médical.
Chapitre 2 – Coup d’œil sur le tout King’s Abbot
Les ragots du village
Dans le village de King’s Abbot, on trouve une grande ville à proximité, une gare, un bureau de poste et deux magasins rivaux. Les ragots sont l’activité favorite des habitants. Deux maisons importantes sont présentes : King’s Paddock, qui appartenait à Mrs Ferrars, et Fernly Park, la résidence de Roger Ackroyd, un industriel prospère. Ackroyd a élevé Ralph Paton, le fils issu de son premier mariage bref et malheureux avec une femme alcoolique qui a fini par décéder. Des rumeurs circulent sur la relation étroite entre Ackroyd et Mrs Ferrars, tous deux ayant eu des conjoints alcooliques, ainsi que sur la possibilité d’un mariage entre eux. Cependant, l’arrivée de Mrs Cecil Ackroyd, la belle-sœur de Roger, a perturbé cette dynamique.
L’invitation d’Ackroyd
Sheppard part en visite en pensant à la mort mystérieuse de Mrs Ferrars et se demande si elle s’est vraiment suicidée. Il se rappelle l’avoir vu récemment en compagnie de Ralph Paton, ce qui l’a surpris, car il pensait que ce dernier était en froid avec son beau-père. Sheppard rencontre Roger Ackroyd qui semble bouleversé et lui demande de le rejoindre pour dîner afin de discuter d’un problème important. En route pour rentrer chez lui, Sheppard rencontre miss Gannett qui évoque la mort de Mrs Ferrars et les rumeurs qui circulent à ce sujet. Il parvient habilement à éviter de divulguer des informations compromettantes. De retour chez lui pour terminer ses consultations du jour, Sheppard examine miss Russell, la gouvernante de Roger Ackroyd, qui lui fait part de ses douleurs au genou. Il remarque que miss Russell semble s’intéresser aux drogues et aux poisons, et découvre qu’elle est amatrice de romans policiers.
Chapitre 3 – L’amateur de courges
Caroline informe le docteur Sheppard que Ralph est à l’auberge du village plutôt qu’à Fernly Park. Elle révèle que Ralph est sorti avec une jeune fille, qui s’avère être sa cousine Flora Ackroyd. Ralph et Flora sont secrètement fiancés, car le vieil Ackroyd désapprouvait leur relation. Caroline est frustrée par leur nouveau voisin, un certain Monsieur Poirot, dont elle ne sait rien, hormis qu’il parle avec un mauvais accent anglais. Cependant, elle est déterminée à en apprendre davantage. Sheppard est intrigué par ce voisin mystérieux qui déconcerte sa sœur. En discutant avec Poirot, Sheppard apprend que celui-ci connaissait bien le père de Ralph. Poirot estime qu’il est possible que M. Ackroyd ait influencé son beau-fils en faveur de ce mariage.
Par la suite, Sheppard apprend par sa sœur que Mr Akroyd lui a appris les fiançailles de Ralph et Flora et affirme avoir entendu Ralph parler avec une jeune fille. Elle pense que c’est Flora, mais elle n’en est pas sûre. Sheppard prétexte qu’il doit aller voir des patients et part pour les Trois Marcassins où il retrouve Ralph Paton. Celui-ci lui confie qu’il se retrouve dans une situation délicate vis-à-vis de son beau-père. Sheppard lui propose son aide, mais Ralph souhaite s’en sortir tout seul.
Chapitre 4 – Diner à Fernly Park
Le narrateur se rend à Fernly Park et est accueilli par Parker, le maître d’hôtel. Il entre dans le vestibule et discute avec Raymond, le secrétaire d’Ackroyd. En se dirigeant vers le salon, il entend un bruit étrange. Il rencontre Miss Russell, la gouvernante, et remarque sa beauté. Flora Ackroyd entre et annonce ses fiançailles avec Ralph. Après le repas, Ackroyd emmène Sheppard dans son cabinet de travail et lui révèle qu’Ashley Ferrars, la femme qu’il souhaitait épouser, lui a avoué avoir empoisonné son mari. Ackroyd confie également à Sheppard que Mrs Ferrars était victime de chantage. Ackroyd est horrifié et soupçonne que la personne responsable vive sous son toit. Avant de se suicider, elle lui a laissé une lettre avec le nom de la personne qui la faisait chanter. Ackroyd prévoit de lire la lettre en privé. En sortant de la maison à neuf heures moins dix du soir, Sheppard tombe sur une personne, dont le visage est dissimulé, qui cherche Fernly Park. Celle-ci explique qu’elle n’est pas d’ici, pourtant la voix semble familière à Sheppard. Le lendemain, le docteur reçoit un appel de Parker qui lui apprend que Roger Ackroyd a été retrouvé assassiné.
Chapitre 5 – Le meurtre
Sheppard se précipite en voiture jusqu’à Fernly et sonne à la porte. Parker lui ouvre et nie l’avoir appelé pour lui annoncer la mort d’Ackroyd. Ensemble, ils découvrent le corps d’Ackroyd poignardé à la nuque. Ils appellent la police, qui remarque des empreintes suspectes près de la fenêtre lors de son arrivée. L’inspecteur interroge les témoins et décide de parler à Flora, la nièce d’Ackroyd, qui serait la dernière à l’avoir vu en vie. Pour la ménager, l’inspecteur prend garde à ne pas lui révéler de suite que son oncle est mort. Ils lui apprennent qu’il s’agit d’une affaire de cambriolage. Elle avoue avoir été voir son oncle tardivement pour lui souhaiter bonne nuit. Elle affirme qu’il était seul dans la pièce et qu’il semblait préoccupé. Avant qu’elle ne quitte la pièce, il lui a fait savoir qu’il ne voulait pas être dérangé. Blunt, un ami de Roger Ackroyd, apprend à Flora que son oncle a été assassiné. Sous le choc, elle s’évanouit.
Chapitre 6 – Le poignard tunisien
L’inspecteur interroge Sheppard sur l’homme qu’il a aperçu la veille cherchant à se rendre à Fernly Park. Sheppard tente tant bien que mal de décrire cet homme, mais il semble évident que ce dernier cherchait à dissimuler son visage et sa voix. L’inspecteur informe Sheppard qu’il est au courant du chantage que Parker aurait entendu. Sheppard dévoile tout ce qu’il sait à l’inspecteur concernant l’empoisonnement de Mrs Ferrars, son suicide, ainsi que la personne qui la faisait chanter. Il mentionne également la lettre qui semble avoir disparu. L’inspecteur estime que ces éléments pourraient constituer un mobile pour le crime. L’arme du crime, un poignard tunisien que le major Blunt avait offert à Mr Ackroyd et qui était habituellement rangé dans une vitrine, est examinée par l’inspecteur. Sheppard se rappelle avoir entendu un bruit inhabituel la veille, semblable à celui d’une vitrine s’ouvrant. La gouvernante confirme son témoignage, précisant qu’elle a dû refermer la vitrine, bien qu’elle ne se souvienne pas si le poignard s’y trouvait. De retour chez lui, Sheppard se confronte au scepticisme de sa sœur quant aux soupçons pesant sur Parker.
Chapitre 7 – Où je découvre la véritable profession de mon voisin
Flora rend visite à Sheppard afin qu’il puisse l’aider à convaincre son voisin, qui se trouve être Hercule Poirot, de découvrir la vérité sur toute cette affaire. Elle lui explique qu’elle a la ferme intention de prouver l’innocence de Ralph, son fiancé. Poirot accepte et écoute le récit de Sheppard avant de se rendre au poste de police. Poirot propose son aide. Melrose accepte, mais Raglan semble réticent jusqu’à ce que Poirot lui assure qu’il restera discret et consent à ne pas mentionner son nom dans l’enquête. Sur les lieux du crime, Poirot pose des questions sur les empreintes et le feu dans la cheminée. Il remarque qu’un des fauteuils a été déplacé et trouve cela curieux.
Poirot explique que dans toutes les affaires criminelles, les personnes impliquées ont quelque chose à cacher. Ils apprennent qu’on a réussi à tracer l’appel téléphonique passé à Sheppard. Celui-ci a été passé depuis une cabine publique à la gare de King’s Abbot quelques minutes avant que le train ne parte pour Liverpool.
Chapitre 8 – Un inspecteur très sûr de lui
Poirot examine les lieux et pose des questions sur les personnes présentes au moment du crime. L’inspecteur Raglan les rejoint et présente sa théorie selon laquelle le capitaine Ralph Paton serait le meurtrier. Poirot s’intéresse aux empreintes laissées sur la terrasse et remarque des traces de chaussures de femme. Il décide ensuite de visiter un pavillon d’été proche et y trouve un morceau de mouchoir amidonné. Poirot considère ce détail comme important pour l’enquête, ce qui déconcerte Sheppard.
Chapitre 9 – Le bassin aux poissons rouges
Sur la terrasse, Poirot observe le parc. Il s’interroge sur la personne qui en héritera, une question qui n’a pas traversé l’esprit de Sheppard. Dans le jardin, ils voient Flora en train d’échanger avec Hector Blunt. Ils ont une conversation sur la jeunesse et le vieillissement. Blunt annonce qu’il doit partir pour l’Afrique, mais Flora le persuade de rester. Blunt semble épris de Flora et cette dernière se réjouit en apprenant qu’elle va hériter de vingt mille livres suite à la mort de son oncle. Poirot intervient soudainement et demande des informations à Blunt sur sa dernière rencontre avec Mr Ackroyd. Flora affirme que le couteau n’était pas dans la vitrine lorsqu’elle l’a examiné avec le Dr Sheppard. Poirot plonge sa main dans le bassin et fait semblant de ne rien trouver, mais il révèle plus tard à Sheppard qu’il a trouvé une alliance en or sur laquelle est inscrit : “Avec l’amour de R., le 13 mars“.
Chapitre 10 – La femme de chambre
Poirot rencontre Mrs Ackroyd, qui est persuadée que Roger Ackroyd est mort à la suite d’un accident. Poirot lui explique qu’il est là pour enquêter sur son meurtre. Poirot parle avec M. Hammond, pour en savoir plus sur les dispositions testamentaires d’Ackroyd. Ils apprennent que Ralph Paton est l’héritier principal de la fortune d’Ackroyd. Poirot demande également des informations sur l’argent dont Ackroyd disposait et découvre qu’une partie de cette somme a disparu. Poirot suspecte Ursula Bourne, une femme de chambre, qui a décidé de prendre congé à la suite d’une dispute apparemment insignifiante. Poirot demande au Dr Sheppard de se rendre à Marby, le lendemain, pour se renseigner auprès d’une certaine Mrs Folliott sur Ursula. Poirot avoue à Sheppard que toutes les pistes convergent vers Ralph Paton.
Chapitre 11 – Poirot en visite
Sheppard tente d’obtenir des informations sur Ursula Bourne auprès de Mrs Folliott. Toutefois, cette dernière paraît réticente à répondre aux questions et donne l’impression de cacher quelque chose. De retour chez lui, Sheppard apprend que Poirot a rendu visite à sa sœur Caroline. Celle-ci a révélé à Poirot des détails sur les patients de son frère, y compris Miss Russell. Sheppard ne comprend pas ce que Poirot pourrait vouloir à Miss Russell.
Chapitre 12 – Tour de table
Hercule Poirot échange avec l’inspecteur Raglan et émet l’hypothèse selon laquelle les empreintes retrouvées sur le couteau seraient celles d’Ackroyd, afin de mener les enquêteurs sur une fausse piste. L’inspecteur Raglan consent à vérifier son hypothèse. Lors d’une réunion, Poirot demande à Flora de convaincre Ralph de se rendre, mais cette dernière lui assure qu’elle ne sait pas où il est. Elle souhaite officialiser son mariage prévu avec Ralph, mais Poirot lui demande d’attendre quelques jours et elle accepte. Poirot défie toutes les personnes présentes en leur expliquant qu’il est au courant qu’elles cherchent toutes à dissimuler quelque chose. S’apercevant que personne ne veut parler, Poirot s’en va.
Chapitre 13 – Le Tuyau de Plume
Poirot accueille le narrateur chez lui pour discuter de l’affaire Ackroyd. Ils évoquent ensemble les soupçons qui pèsent sur Miss Russell et passent en revue les éléments de l’enquête. Poirot expose alors sa théorie selon laquelle un inconnu d’origine américaine pourrait être le complice de Parker, l’assassin présumé d’Ackroyd. Ils explorent ensuite les mobiles possibles, tels que le chantage ou les difficultés financières de Ralph Paton. Malgré les apparences, Poirot suggère que Paton pourrait être innocent.
Chapitre 14 – Mrs Ackroyd
Sheppard retrace les événements depuis la mort de M. Ackroyd jusqu’au lundi soir. Pendant cette première phase, il suit attentivement les découvertes de Poirot, mais reste dans l’ignorance de ses déductions. Par la suite, leurs chemins se séparent et Poirot poursuit ses investigations en solitaire. Mrs Ackroyd s’entretient avec Sheppard et se plaint de l’attitude de Poirot. Elle explique qu’Ursula Bourne a cherché à s’entretenir avec Roger la nuit du meurtre et avoue avoir ouvert la vitrine contenant des objets de valeur. Sheppard rencontre ensuite Ursula Bourne qui lui pose des questions sur l’heure du meurtre, ce qui l’intrigue. En rentrant chez lui, il découvre que sa sœur a enquêté sur la couleur des bottines de Ralph Paton, à la demande de Poirot. Elle lui révèle qu’elles étaient noires et non marron comme Poirot l’avait mentionné. Sheppard ne comprend pas le lien entre la couleur des bottines et le meurtre.
Chapitre 15 – Geoffrey Raymond
Sheppard se rend chez Poirot pour lui apporter de la confiture de nèfles et lui transmet les informations sur les bottines de Ralph. Geoffrey Raymond arrive et leur apprend qu’il n’a pas dit toute la vérité. Il avait des problèmes financiers et grâce au testament de Mr Ackroyd, il va pouvoir s’en sortir. Poirot discute de l’enquête avec Sheppard, évoquant les suspects et émettant des hypothèses sur les actions de certains personnages. Il pense que le meurtrier de Mr Ackroyd et le maître chanteur de Mrs Ferrars pourraient être deux personnes. Poirot pense que Parker pourrait être le maître chanteur. Ils se rendent ensuite à Fernly pour mener une expérience impliquant Parker avec l’aide de miss Flora. À la fin, Poirot révèle à Sheppard qu’il a obtenu une information cruciale, mais refuse d’en parler.
Chapitre 16 – Une soirée de mah-jong
Lors d’une réunion de mah-jong à King’s Abbot, les invités discutent de l’affaire mystérieuse d’Ackroyd. Miss Gannett émet ses hypothèses, tout comme Caroline qui pense que Ralph Paton se cache pour protéger Flora Ackroyd.
Caroline croit avoir découvert où se trouve Ralph Paton. Selon elle, il se serait réfugié dans la ville voisine et n’aurait jamais pris le train.
Finalement, Sheppard annonce qu’il a trouvé une bague gravée avec l’initiale “R”, datée du 13 mars. Cette découverte suscite des spéculations sur les relations entre Miss Flora et divers prétendants.
Caroline, de son côté, est persuadée que Miss Flora n’en a jamais rien eu à faire de Ralph Paton.
Chapitre 17 – Parker
Le lendemain des funérailles, Hercule Poirot interroge Parker qu’il soupçonne d’être le maître chanteur. En effet, par le passé, Parker aurait fait chanter son ancien patron, le major Ellerby. Parker avoue, tout comme le fait qu’il ait tenté d’écouter à la porte du cabinet de travail d’Ackroyd, mais nie savoir quoi que ce soit sur un chantage. Poirot envisage le Major Blunt comme suspect potentiel, ce dernier ayant reçu un legs de vingt mille livre, somme qui correspond à l’argent soustrait à Mrs si l’on se fie à son ancien homme de loi, Mr Hammond.
Caroline suggère que Flora et Ralph Paton pourraient être impliqués, mais pense que seule Flora est responsable de la mort de Mr Ackroyd. Poirot évoque la faiblesse humaine et l’appât de l’argent facile. Le téléphone sonne et Sheppard apprend qu’un dénommé Charles Kent a été arrêté à Liverpool. Il s’agirait de l’inconnu aperçu à Fernly le soir du meurtre. Dr Sheppard doit aller l’identifier.
Chapitre 18 – Charles Kent
À Liverpool, l’inspecteur Raglan, Poirot et Sheppard rencontrent Charles Kent qui est en détention provisoire. Poirot révèle des détails qui prouvent que Kent était sur les lieux du crime. Kent nie toute implication et refuse de justifier sa présence à Fernly étant donné qu’il était déjà loin au moment où le crime a eu lieu. Il leur demande d’aller vérifier à l’auberge le Chien qui siffle. Poirot a une idée qui relie Kent au Kent (région en Angleterre), mais cela ne fait pas sens pour Sheppard. Poirot a confiance en son intuition et est convaincu d’avoir la clé de l’affaire.
Chapitre 19 – Flora Ackroyd
L’inspecteur Raglan informe Sheppard que l’alibi de Charles Kent a été vérifié. De son côté, Poirot suggère que Flora a volé les quarante livres. Il en conclut donc qu’elle n’a pas pu aller voir son oncle la nuit du meurtre. En conséquence, l’heure du crime pourrait être plus tôt que 22 heures. Flora, de son côté, confirme les suspicions de Poirot avant de quitter la pièce. Poirot, par la suite, avoue au major Blunt que Flora est amoureuse de lui. Cependant, elle ne fait que soutenir Ralph Paton, qu’elle a accepté d’épouser par obligation envers son oncle. En apprenant cela, Blunt décide de partir à sa recherche dans le jardin.
Chapitre 20 – Miss Russell
L’inspecteur Raglan et Poirot discutent des nouvelles découvertes sur le crime de M. Ackroyd. Poirot annonce à Sheppard qu’il compte rencontrer Miss Russel dans son cabinet pour ne pas éveiller les soupçons. Il lui révèle également son attention de faire un faux communiqué de presse annonçant que Ralph Paton a été retrouvé à Liverpool.
Poirot rencontre Miss Russell et on découvre qu’elle est la mère de Charles Kent. Elle révèle que, la nuit du meurtre, elle a rencontré Charles au pavillon d’été et lui a donné de l’argent, mais nie le fait qu’il soit responsable du meurtre. Poirot est convaincu de l’innocence de Charles et est déterminé à trouver la vérité.
Chapitre 21 – Un communiqué à la presse
Caroline soupçonne que Miss Russell en sait plus sur la mort de Mr. Ackroyd qu’elle ne le prétend, mais Sheppard est sceptique. Poirot demande à Sheppard d’inviter Mrs. Ackroyd, Miss Flora, le major Blunt et Mr. Raymond à une réunion chez lui à 21 h. Par conséquent, Sheppard rend visite à Mrs. Ackroyd pour lui parler de l’invitation. Elle évoque les fiançailles de Flora avec Hector Blunt et annonce que Ralph a été arrêté. De retour chez lui, Sheppard découvre que Caroline a accueilli Ursula Bourne dans le salon et qu’elle insiste pour voir Poirot. On apprend alors qu’Ursula Bourne est en réalité Ursula Paton, l’épouse de Ralph.
Chapitre 22 – L’histoire d’Ursula
Ursula révèle qu’elle et Ralph Paton se sont secrètement mariés. Cependant, pour des raisons financières, Ralph a accepté de se fiancer à Flora Ackroyd. En apprenant cela, Ursula a été voir Mr. Ackroyd pour lui révéler que Ralph et elle étaient déjà mariés, mais il a refusé de l’entendre. Comme Mr. Ackroyd n’a pas eu le temps de changer son testament avant son décès, Ursula et Ralph deviennent suspects. Elle explique qu’elle a retrouvé Ralph au pavillon d’été pour discuter et n’est rentrée à la maison qu’à vingt-deux heures moins le quart. Lorsque Poirot lui demande des détails sur l’heure exacte de son départ et de son retour, Ursula panique, réalisant que ces détails pourraient les rendre encore plus suspects. Cependant, Poirot la rassure en affirmant que Ralph est en liberté. Il pose une dernière question à Ursula concernant les chaussures que portait Ralph cette nuit-là, mais elle ne s’en souvient pas.
Chapitre 23 – Petite réunion chez Poirot
Au cours de la réunion, Poirot révèle que Ralph Paton est marié à Ursula. Poirot explique ses découvertes, notamment le fait que Ralph n’était pas présent lors du meurtre de Mr Ackroyd et qu’il est actuellement caché dans sa maison. Ralph arrive à ce moment-là.
Chapitre 24 – Ralph Paton
On apprend que Sheppard savait que Ralph Paton avait été marié à Ursula. Après avoir appris le meurtre de Mr Ackroyd, Sheppard a aidé Ralph à se cacher dans une clinique psychiatrique. Toutefois, Poirot a réussi à découvrir la vérité. Il révèle aussi qu’il a pu déterminer la véritable identité du meurtrier grâce à un message radio provenant d’un paquebot en route pour les États-Unis. Il leur annonce qu’il compte le révéler à l’inspecteur Raglan dès le lendemain.
Chapitre 25 – Toute la vérité
Poirot demande à Sheppard de rester après le départ des autres invités. Poirot explique qu’il sait qu’un des invités de ce soir est le coupable du meurtre. Il expose sa théorie en se basant sur des indices tels qu’un appel téléphonique suspect et le déplacement d’un fauteuil. Il conclut que le meurtrier a utilisé un dictaphone pour faire croire que Mr Ackroyd était encore vivant à un certain moment de la soirée. Poirot finit par identifier Sheppard comme le meurtrier potentiel.
Chapitre 26 – Rien que la vérité
Poirot confronte Sheppard, lui révélant qu’il sait qu’il est le meurtrier de Mr Ackroyd. Il soulève des incohérences dans le récit de Sheppard, notamment le temps qu’il a mis pour atteindre la grille et l’éventualité que la fenêtre soit restée ouverte. Poirot en déduit que Sheppard a non seulement tué Mr. Ackroyd, mais a également monté un stratagème pour incriminer d’autres personnes, afin de se protéger en tant que maître chanteur de Mme Ferrars. Face aux arguments de Poirot, Sheppard tente de se défendre, mais en vain. Poirot lui suggère alors d’avouer son crime ou de se suicider en révélant la vérité. Sheppard finit par partir.
Chapitre 27 – Rendons à César…
Sheppard vient tout juste de terminer de rédiger son manuscrit ; il aurait tellement aimé écrire sur l’échec de Poirot. Dès le début de l’histoire, il révèle ses pressentiments quant à la tragédie à venir et admet avoir toujours su qu’il finirait par tuer Ackroyd. Il relate les détails de son plan, notamment l’utilisation d’un dictaphone modifié et la mise en scène destinée à détourner les soupçons. Malheureusement, certaines circonstances inattendues, comme le fait que Flora prétende avoir vu Ackroyd en vie, le perturbent. Il choisit de se suicider et de confier son manuscrit à Poirot afin que Ralph soit innocenté et que sa sœur, Caroline, ne soit jamais au courant de ce qui s’est réellement passé.
Présentation des personnages
La famille Sheppard
Le docteur Sheppard est le narrateur de cette histoire. Ce docteur vit avec Caroline, sa sœur, et raconte les événements selon son propre point de vue. Ce personnage, apparemment sans histoires, se passionne pour le jardinage et le bricolage. Jugé faible par Caroline, il se révèle être celui qui a fait chanter Mrs Ferrars mais également le meurtrier de Mr Ackroyd. Il finit par se suicider en rédigeant un manuscrit afin d’innocenter Ralph et dissimuler ce qu’il a fait à sa sœur.
Caroline Sheppard, la sœur aînée du Dr. Sheppard, est une grande amatrice de commérages. Femme bavarde et curieuse jusqu’à la limite de l’indiscrétion, elle prend plaisir à être au courant de tout. Elle utilise ces informations non seulement pour se donner une certaine contenance, mais aussi pour affirmer sa supériorité envers son jeune frère. Dans le récit, le Dr. Sheppard la décrit de manière péjorative.
Les enquêteurs
Hercule Poirot est un ancien policier d’origine belge qui, malgré son accent à couper au couteau, tente d’adopter un style britannique. Mesurant un mètre soixante, il possède une tête ovale légèrement penchée, des yeux brillants qui deviennent d’un vert intense lorsqu’il est sous le coup de l’émotion, une moustache taillée à la militaire et une allure digne. Sa tendance à l’obsession lui confère un sens de l’observation et d’organisation particulièrement affûté. Cependant, son caractère extrêmement méthodique peut le rendre réticent à partager ses conclusions. Dans cette histoire, bien qu’étant à la retraite et restant un inconnu pour beaucoup, il reprend du service en tant que détective lorsque Flora Ackroyd lui demande d’enquêter sur la mort de Mr. Ackroyd afin d’innocenter Ralph Paton.
L’inspecteur Raglan, officiellement chargé de l’enquête, se révèle être quelque peu idiot et dépassé par les événements. Il n’accepte de laisser Poirot mener l’enquête à ses côtés que parce que ce dernier lui assure ne pas vouloir être crédité de la résolution de l’affaire. Opportuniste, Raglan ne parvient pas à saisir toutes les subtilités de l’enquête.
La famille de Ackroyd
Roger Ackroyd est un homme qui a fait fortune en tant qu’industriel. Deux fois veuf, il vit à Fernly Park avec sa nièce, Flora Ackroyd, et sa belle-sœur, Miss Ackroyd. Ralph Paton, le fils de l’une de ses défuntes épouses, est également sous son toit. Ackroyd a le projet d’arranger le mariage entre son beau-fils et sa nièce. La nuit de son meurtre, il découvre, par sa domestique Ursula Bourne, que celle-ci est secrètement mariée à Ralph. Bouleversé par la nouvelle, il exprime son désaccord, bien qu’il semble être préoccupé par une autre affaire. En effet, Mrs Ferrars, avec qui il entretenait une relation secrète, s’est suicidée car elle était victime de chantage. Elle avait en effet tué son ancien mari alcoolique, et quelqu’un utilisait cette information pour la manipuler. Avant de mourir, elle avait écrit une lettre à Mr Ackroyd pour le mettre au courant, une missive qui s’avérera être le mobile du meurtre. Mr Ackroyd est un homme économe, voire avare, qui surveille étroitement ses finances et ne tolère pas qu’on aille à l’encontre de sa volonté.
Ralph Paton est un homme de 25 ans qui croule sous les dettes. Marié à Ursula Bourne, il consent à épouser Flora Ackroyd pour résoudre ses problèmes financiers. Lorsqu’il apprend que son beau-père est mort, il décide de se cacher et trouve du soutien auprès du Dr Sheppard. Sans le savoir, ce dernier s’arrange pour le cacher dans une clinique psychiatrique et manipule habilement les preuves en sa faveur.
Mme Ackroyd est sa belle-sœur, dont le mari était un peu louche. Elle a besoin d’argent et n’hésite pas à chercher le testament de son beau-frère pour savoir si elle pourra s’en sortir après sa mort.
Flora Ackroyd est la nièce de Roger Ackroyd et elle est la seule personne ayant un réel lien familial avec lui. Toutefois, tout comme sa mère, elle a besoin d’argent et vole secrètement de l’argent à son oncle pour mener une vie meilleure. C’est précisément ce qui se passe le jour du meurtre, ce qui met les enquêteurs sur une fausse piste puisqu’elle persiste dans son mensonge, après avoir été aperçue par Parker, en prétendant qu’elle a vu son oncle vers 22h, alors qu’il était déjà mort à cette heure. Très jolie, c’est une jeune femme qui accepte de remplir ses obligations, comme le fait de soutenir Ralph Paton, avec qui elle est supposée se marier, alors qu’elle est secrètement amoureuse du major Hector Blunt.
Le major Hector Blunt n’est pas un membre de la famille de Roger Ackroyd, mais il est un ami de longue date, reconnu pour ses chasses de bêtes sauvages. Cet homme d’un certain âge est secrètement amoureux de Flora, qui, bien qu’elle ne soit pas insensible à son charme, refuse de succomber par respect pour son oncle. Ils finiront cependant par se fiancer.
Personnel de la maison de Fernly Park
Parker est le majordome de la maison qui apporte la lettre écrite par Mrs Ferrars. Il aurait auparavant appelé le docteur Sheppard pour annoncer le meurtre de Roger Ackroyd. Il apparaît comme un suspect potentiel puisqu’il avait fait chanter son ancien employeur.
Ursula Bourne, femme de chambre, est issue d’une famille islandaise, noble et appauvrie, dont les sept enfants ont dû se disperser pour réussir dans la vie. Dès le début, on apprend qu’elle a été licenciée par Mr Ackroyd, mais on découvre finalement que cette décision est venue d’elle-même, Roger Ackroyd n’ayant pas accepté son union avec son beau-fils, Ralph Paton. Le jour du meurtre de Mr Ackroyd, elle a retrouvé son mari dans le pavillon d’été.
Geoffrey Raymon est le secrétaire discret de Ackroyd. Cependant, lorsqu’il est désigné comme suspect potentiel lors de la réunion avec Poirot, il n’hésite pas à montrer son agacement et à afficher une personnalité plus affirmée.
Elizabeth Russel est la gouvernante de Fernly Parks depuis 5 ans. Elle a eu une liaison avec Roger Ackroyd avant l’arrivée de Mrs Ackroyd et Flora. Dans cette histoire, elle protège son fils, Charles Kent, un homme ravagé par la drogue qui lui réclame de l’argent. Elle s’est entretenue avec lui le soir du meurtre dans le pavillon d’été. Ce dernier se révèle être un suspect idéal.
Analyse de l’oeuvre
Dans Le Meurtre de Roger Ackroyd, Agatha Christie tisse avec subtilité une toile complexe d’indices, de faux-semblants et de demi-vérités qui évoque l’ambivalence de la nature humaine face à la loi et la culpabilité. Ce roman de détective sert de scène à une démonstration fascinante et démontre comment chacun peut contribuer à semer la confusion en essayant de tordre la réalité pour échapper à la justice.
Au cœur de cette intrigue, Christie présente des personnages comme Flora, qui falsifie l’heure du meurtre pour cacher son vol, et Elizabeth Russel, qui occulte la présence d’un étranger à Fernly pour préserver un secret familial. Ces tentatives de dissimulation soulignent non seulement la façon dont les individus cherchent à se protéger, mais également comment ces manœuvres d’évitement contribuent involontairement à protéger le coupable véritable – le Dr Sheppard.
Le choix de Sheppard comme narrateur et meurtrier est particulièrement audacieux. Le lecteur est pris au dépourvu, étant donné que la perspective à travers laquelle nous comprenons l’histoire est celle du meurtrier lui-même. La réalité est déformée, masquée par les omissions stratégiques de Sheppard, et Christie nous fait voir à quel point la perception d’une affaire peut varier en fonction du point de vue.
La maîtrise de Christie où elle utilise l’ellipse laisse le lecteur en état d’incertitude et de suspicion. Malgré des découvertes, comme le mariage potentiel de Ralph Paton avec une autre femme, le lecteur se retrouve trahi par le Dr Sheppard qui, en tant que narrateur, se révèle être notre guide, un homme digne de confiance comme l’était le capitaine Hastings.
Enfin, la double narration – le récit lu par le lecteur et le manuscrit destiné à Poirot, tous deux écrits par Sheppard – soulève des questions stimulantes sur l’authenticité et l’interprétation. Le lecteur se trouve dans un état de frustration, comprenant que les mots auxquels il a eu accès sont les mêmes que ceux transmis à Poirot. Toutefois, nous sommes incapables de percer le voile de tromperie savamment tissé par Christie. En fin de compte, Le Meurtre de Roger Ackroyd est une exploration magistrale de la vérité, de la tromperie et de la perspective, faisant de chaque lecteur un détective.