Anna Gavalda
Anna Gavalda est une auteure française, née en 1970. Enfant, elle grandit en Eure-et-Loir, elle aime lire, notamment des bandes dessinées. Ses parents divorcent lorsqu’elle a 14 ans, elle reçoit cet évènement comme un choc.
Elle passe une partie de sa scolarité en pension.
Elle suit des études de littérature en hypokhâgne et à la Sorbonne, à Paris.
Elle exerce différents emplois : enseignante, assistante vétérinaire et chroniqueuse, pour Le journal du dimanche ou le magazine Elle.
Elle commence sa carrière d’écrivaine en 1999. Elle connait un grand succès avec Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part (deux millions d’exemplaires, traduit en vingt-sept langues).
Certaines de ses œuvres, dont 35 kg d’espoir, sont adaptées au cinéma.
Anna Gavalda est appréciée par un large public pour son talent à narrer les parcours et les émotions de la vie quotidienne.
Dans 35 kg d’espoir, elle s’adresse aussi bien à un jeune public qu’à un public adulte. L’auteure utilise son expérience de mère de famille, sa maitrise du système scolaire pour entrer dans la psychologie d’un garçon de 13 ans.
Résumé du roman 35 kilos d’espoir d’Anna Gavalda
L’histoire est racontée à la première personne du singulier en donnant le point de vue de Grégoire. Cela permet de mettre au lecteur de comprendre et partager ses joies et ses peines.
Grégoire, 13 ans, est en sixième. Il déteste l’école. Il a redoublé deux classes. La seule chose qu’il aime, l’activité dans laquelle il se sent bien, c’est le bricolage. Il adore utiliser ses mains, concevoir des objets, laisser aller son imagination pour créer concrètement. Il sait manier toute sorte d’outils : tournevis, scieuse, perceuse, marteau… Ils sont pour lui bien plus intéressants que les seuls stylos manipulables en salle de cours.
Il aime démonter, analyser tout moteur, tout appareil, les apprivoiser et les réparer. Il conçoit aussi ses propres inventions, telles par exemple les chaussures à talons interchangeables pour marcher en montagne.
Grégoire, bien qu’intelligent échoue dans le système scolaire. Ses parents l’aiment, voudraient l’aider mais sont d’une part dépassés par ses échecs et d’autre part, absorbés de leur côté par leurs disputes permanentes.
Le grand-père de Grégoire est sa référence et son complice. Comme lui, il est passionné de bricolage.
Dès que Grégoire le peut, il se précipite dans la petite cabane au fond du jardin pour être avec lui et donner libre cours à leur passion commune.
C’est un véritable échappatoire pour Grégoire. Ici, nulle étiquette d’échec, nul regard négatif du système, juste le bricolage et l’amour à partager. Son grand-père ne lui demande pas de rendre des comptes, même sur le plan scolaire.
Grégoire est renvoyé du collège. À ce moment-là, son grand-père se fâche. Il ne veut plus partager sa passion avec lui. Il lui démontre que sans les bases scolaires qui sont la lecture, l’écriture et les rudiments de mathématiques, il ne peut et ne pourra rien faire.
Dans un premier temps Grégoire est perdu, il ne comprend pas ce qu’il analyse comme un véritable revirement de comportement de Léon. Il a un sentiment d’abandon, voire de trahison.
Dans un second temps, Grégoire entend le fond du message de son grand-père. Il comprend qu’il doit de prendre en mains, grandir, sortir de sa position d’enfant, prendre les choses en mains, se battre.
Grégoire cherche alors à intégrer un établissement scolaire dans lequel il pourra exercer des activités manuelles, utiliser des outils, des machines. Il doit trouver un moyen de ne plus subir le système scolaire mais de trouver une voie pour se former, en utilisant ses propres qualités.
Il intègre alors un nouveau lycée et il sort de son confort en partant en pension.
Du côté de Léon, les nouvelles sont terribles. Grand fumeur, il est gravement malade et tombe dans le coma.
Grégoire ne lâche pas son grand-père, il pense à lui, cherche à lui donner de la force par son amour et sa persévérance dans ses propres difficultés. Il mène son propre combat et espère par sa réussite porter celle de son grand-père.
Léon se remet de sa maladie et semble effectivement porté, non seulement par l’amour, mais par le nouveau comportement de son petit-fils qui a su faire face à ses échecs avec courage et détermination, sans renoncer à qui il est et sans se laisser aller à la facilité.
Présentation des personnages
Grégoire
C’est un garçon de 13 ans, qui est le personnage principal du roman. Il est fils unique de ses parents.
Il a de grandes difficultés scolaires, il a redoublé 2 fois au moment de l’histoire et se trouve en classe de sixième.
Ses camarades se moquent de lui et il ressent la situation comme un grand échec personnel. Il ne comprend pas le système scolaire, ne voit pas l’intérêt des apprentissages pédagogiques. Il ressent une véritable angoisse, qui va jusqu’au malaise physique.
Il est en revanche doué pour les travaux manuels. Il adore son grand-père qui est bricoleur. Il ne se sent bien qu’avec lui, avec qui il partage sa passion.
Il cherche à changer de collège pour pouvoir intégrer un établissement dans lequel il peut travailler de ses mains. Son grand-père Léon tombe malade, très affecté, il cherche à réussir dans sa nouvelle voie, comme pour donner du courage et accompagner son grand-père dans son propre combat.
Les parents
Les parents de Léon l’aiment et essayent de le comprendre. Ils sont cependant démunis devant l’échec scolaire de leur fils, qui est un garçon intelligent.
Ils sont en train de se séparer. Ils pensent tout faire pour éviter de mettre leur enfant face à leur conflit, mais Léon est extrêmement touché et déstabilisé par leur décision de divorcer. L’attention qu’ils portent à leur fils est souvent le sujet de disputes entre eux, notamment par rapport à ses difficultés scolaires.
Léon
C’est le grand-père de Grégoire, le père de sa mère. Il était ingénieur avant la retraite. Autrefois brillant élève, il partage avec Grégoire sa passion pour le bricolage. Il est très proche de son petit-fils et semble même le seul à le comprendre. Il est un très fort point d’ancrage pour Grégoire face à sa cellule familiale, même avant que celle-ci explose.
Il tombe très gravement malade. Grégoire ne cesse de penser à lui, le soutient de son mieux lorsqu’il est dans le coma. Leur belle relation semble être au cœur du rétablissement du vieil homme.
Marie
Elle a été une des maitresses d’école de Grégoire à l’école maternelle. C’est la seule institutrice dont Grégoire garde un bon souvenir. Elle a su voir ses qualités, déjà tout petit, sur le plan manuel. Elle est la seule du système scolaire à avoir eu conscience de ses qualités et à l’avoir encouragé.
Analyse de l’œuvre
Le roman, rédigé à “je” s’aligne sur la langue parlée. Le but est de se mettre au diapason avec le personnage principal.
Les thèmes abordés sont profonds, cependant l’auteur arrive à rendre le roman léger, notamment grâce au regard d’enfant qui le conduit et au style de sa narration.
Les sujets principaux sont la crainte et l’angoisse liées à l’échec scolaire, les problèmes conjugaux des parents, la maladie du grand-père, mais aussi l’amour qu’ils partagent.
Le thème de l’échec scolaire
Le roman décrit le parcours de Grégoire qui est un garçon intelligent mais qui ne rentre pas dans les attentes du système scolaire français.
Il a de grosses difficultés à l’école qui rejaillissent sur le regard que les autres ont de lui et sur sa propre confiance.
Malgré cela, avec l’aide son grand-père, il affronte et surmonte cette situation en trouvant une orientation en lycée technique dans laquelle il va pouvoir utiliser ses autres talents et compétences.
Le thème des difficultés familiales
Grégoire est confronté aux disputes de ses parents qui vont aboutir à leur séparation. On suit son mal-être face à cette situation et les conséquences sur la manière dont il se retrouve au cœur de leurs différents. Ses parents l’aiment mais submergés par leurs propres soucis, ils ont du mal à lui fournir le soutien dont il aurait besoin.
Anna Gavalda utilise la situation de Grégoire pour exposer les répercussions que peuvent avoir les relations internes à la famille sur les enfants. Chacun peut se reconnaitre dans ces tourments et prendre conscience, voire conseils pour gérer et mettre en perspective des situations personnelles similaires.
Le thème de la maladie, mais aussi de l’amour, à travers le grand-père
Le personnage du grand-père permet d’aborder le thème de la maladie et de la mort. Même si Anna Gavalda arrive à garder un ton léger et un certain humour, elle met en scène des passages tragiques. Grégoire est confronté à l’angoisse de la maladie, de la possible disparition de ce grand-père adoré, qui est un véritable pilier pour lui.
Elle décrit la relation de Grégoire et de Léon comme un très bel attachement filial. Le petit-fils et son grand-père partagent un amour fort, nourri par leur lien de parenté et par leur passion commune. Leur amour réciproque permet au grand-père d’échapper à la mort et au petit-fils de trouver les ressources pour croire en lui et trouver sa voie.
Un roman d’initiation
Le lecteur suit Grégoire de l’enfance au monde adulte qui se dessine. Il voit le personnage principal passer d’une situation d’échec total à un avenir rempli d’espoir.
C’est en se prenant en mains, en se donnant les moyens de croire en lui que Grégoire cesse de subir le système. Il affronte les difficultés, ne comptent que sur lui en élaborant lui-même son dossier d’admission en lycée technique, malgré ses déboires scolaires.
Il se bat, affronte ses angoisses et gagne face à l’adversité. Il est l’exemple même du héros ordinaire qui se prend en charge et refuse de subir. Ni ses échecs précédents, ni sa situation familiale ne sont une excuse. Il affronte courageusement les obstacles et les surmonte, petit à petit. La situation n’est pas agréable, même après son admission, la vie en internat n’est pas facile, mais Grégoire reste focalisé sur son but final.
La clef est d’avoir confiance en lui. Il utilise pour cela la force de l’amour qu’il partage avec son grand-père. Le roman met en parallèle la situation de ses deux personnages. Grégoire lutte pour maintenir le cap en se donnant les moyens d’une nouvelle vie. Léon, lui, lutte pour sa vie tout court, aidé et accompagné par l’amour de son petit-fils.
Aucun des deux ne baisse les bras face aux difficultés. Chacun en ressort vainqueur, avec les enjeux de leur propre génération.