Connue pour son roman Madame Doubtfire, Anne Fine est également l’auteure britannique du Journal d’un chat assassin qui utilise l’anthropomorphisme afin de prêter des caractéristiques humaines à Tuffy, un chat, qui est le narrateur de ce court roman. Découvrons ensemble ce qui peut se passer dans la tête d’un chat.
Résumé détaillé jour par jour de Journal d’un chat assassin d’Anne Fine
LUNDI
Un chat, nommé Tuffy, a tué un oiseau dans son jardin. Il estime qu’en tant que chat, c’est son rôle de chasser les animaux. Néanmoins, il ne se doutait pas que cela provoquerait une telle réaction de la part d’Ellie, sa propriétaire. Cette dernière, très bouleversée, a énormément pleuré et la serrait très fort. Les parents d’Ellie ont également eu une attitude déconcertante. Tuffy pense qu’il n’aurait peut-être pas dû amener sa proie sur le tapis de la maison. Même s’il ne comprend pas tout, il est prêt à ce qu’on le “pende” si sa faute est si grave que ça.
MARDI
Le lendemain, la famille a organisé un petit enterrement pour l’oiseau. Tuffy sait qu’il n’était pas convié, mais il y est allé quand même. Au vu des reproches qu’ils lui font concernant le jardin, il se demande pourquoi le père et la mère d’Ellie veulent un chat. Le père d’Ellie a tenté de le chasser durant l’enterrement de l’oiseau, mais il y a quand même assisté. Il faut dire qu’il a connu l’oiseau lorsqu’il était encore en vie.
MERCREDI
Tuffy a ramené une souris dans la maison. Néanmoins, cette fois-ci, ce n’est pas lui l’auteur du crime. Sa mauvaise idée est celle de l’avoir amené chez ses propriétaires. Ellie a sangloté comme avec l’oiseau et elle lui a demandé de ne plus recommencer. Puis, il a assisté à un autre “enterrement“. Tuffy nomme sa demeure la “Maison de la Rigolade“.
JEUDI
Tuffy explique à quel point il a eu du mal à faire passer sa nouvelle victime, un lapin, dans la chatière. Il a été grondé une nouvelle fois, d’autant plus que ce lapin était bien connu de la famille. Il s’agissait de Thumper, le lapin des voisins. Tuffy a assisté au toilettage complet de son “ancien camarade“. Tuffy ne l’avait jamais vu aussi beau de son vivant. Après l’avoir lavé, la mère d’Ellie a demandé quelque chose à son mari. Tuffy n’a pas compris ce qu’ils souhaitaient faire avec ce lapin mort. Toutefois, en tant que chat, il ne pouvait pas s’exprimer et il s’est contenté de regarder.
VENDREDI
Au beau milieu de la nuit, le père d’Ellie est sorti avec le lapin. Tuffy ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il a été puni et on lui a demandé de rester dans la maison. Néanmoins, il a réussi à se faufiler. Ses amis chats lui ont expliqué que le père d’Ellie était venu reposer Thumper, le lapin, sur le lit de paille dans son enclos. Celui-ci était si bien pomponné qu’on aurait pu croire qu’il était mort durant son sommeil. En s’apercevant que Tuffy est sorti, le père d’Ellie rouspète. Tuffy se moque de lui en se disant qu’il ne peut rien faire pour l’empêcher d’aller dehors.
TOUJOURS VENDREDI
Pour être sûr que son chat n’apporte plus d’animal à la maison, le père d’Ellie a cloué la chatière de sorte à ce qu’elle ne s’ouvre que de l’intérieur. Il lui fait comprendre qu’à présent, il devra attendre qu’on lui ouvre la porte. Il lui fait bien comprendre qu’il lui arrivera des malheurs s’il retrouve une bête morte sur le paillasson. Tuffy ne comprend pas cette expression “malheur” qu’il trouve stupide.
SAMEDI
L’horreur des samedis matin
Tuffy n’aime pas les samedis matin qu’il décrit comme étant très agité. Ellie est en train de graver une pierre tombale pour Thumper, tandis que son père veut emmener Tuffy chez le vétérinaire en évitant la voisine. Croyant que son père est malintentionné, Ellie s’oppose à l’idée d’envoyer Tuffy chez le vétérinaire, mais son père finit par sortir le chat du placard. Ce dernier se félicite que le père d’Ellie ait les mains ensanglantées et le pull déchiré.
Chez le vétérinaire
Lorsqu’il s’est présenté à la dame à la réception, en vue d’une vaccination anti-grippe, Tuffy lui a craché dessus depuis sa cage. Celle-ci a mentionné qu’il fallait le “manipuler avec précaution”. Il ne voit pas en quoi il serait plus dangereux qu’un autre animal. S’ennuyant dans la salle d’attente, il taquine les animaux depuis sa cage. Il a sifflé et grogné sur le terrier des Fisher et a craché sur le dos de la maîtresse du chien. Mme Fischer a demandé à Ellie de faire quelque chose pour empêcher son chat de terroriser les autres animaux. Ellie prend la défense de Tuffy. Le père d’Ellie jette son manteau sur la cage et Tuffy se retrouve dans le noir.
Avec le vétérinaire, Tuffy s’est montré agressif et il a causé beaucoup de dégâts. Lorsqu’ils ont retrouvé la mère d’Ellie, son mari a voulu dénoncer le chat pour expliquer pourquoi il avait pris du retard, mais il a choisi de ne pas le faire. Ellie n’arrête pas de pleurer, ce qui agace Tuffy.
Les révélations de la voisine
Le père et la mère d’Ellie tombent sur la voisine qu’ils ne peuvent pas éviter. Ellie fait tomber les boîtes de conserve pour chats. En allant les ramasser, elle s’aperçoit qu’il y a des morceaux de lapin, elle se remet à pleurer. Tuffy se dit qu’elle est vraiment trop émotive.
La voisine leur fait part d’une histoire incroyable. Ils avaient enterré leur lapin Thumper qui était mort de vieillesse. Toutefois, il a disparu de sa tombe. Elle l’a retrouvé dans son clapier, bien toiletté. La famille se demande si Tuffy n’est pas allé le déterrer. Ellie estime que son chat est innocent. Selon elle, le terrier des Fisher a dû déterrer l’animal mort et Tuffy, s’est montré héroïque en permettant au lapin d’être enterré dignement à nouveau. Étant un chat, Tuffy ne peut pas valider sa théorie, mais il se dit qu’ils vont sûrement retirer les clous de sa chatière.
Présentation des personnages
Tuffy est le narrateur et le personnage principal de cette histoire. C’est un chat qui fait face aux réprimandes de ses propriétaires. Ce passionné de chasse est heureux d’amener ses “trophées” : oiseau, souris et lapin. Toutefois, l’oiseau est le seul animal qu’il ait véritablement tué. Il a trouvé la souris et le lapin, Thumper, déjà morts. Pour la souris, nous sommes au courant dès le début, mais pour Thumper, le chat se cache bien de nous le dire. Ceci illustre le côté espiègle et malicieux de ce chat, dépeint de manière amusante par l’auteure. Du fait de cet anthropomorphisme, les petits et les grands peuvent se mettre dans la tête d’un chat, le temps d’un instant.
Ellie est la propriétaire de Tuffy. C’est une petite fille dotée d’une grande sensibilité et d’une naïveté charmante. Durant ce court roman, elle est très peinée de l’instinct de chasse naturel de son compagnon. Elle tente de faire en sorte qu’il arrête de tuer. Le fait qu’il n’a pas tué Thumper sera comme une victoire pour elle, dans la mesure où elle y verra un acte héroïque, considérant que, grâce à elle, son chat a réellement changé.
Les parents d’Ellie habitent dans une petite maison située dans un quartier résidentiel. Ils sont très frustrés par le comportement de leur chat et n’hésitent pas à lui crier dessus. Ils en viennent même à espérer qu’il se perde ou qu’il trouve la mort. Ils accusent, injustement, Tuffy d’avoir tué Thumper, le lapin appartenant aux voisins. Leur image sociale étant importante à leurs yeux, ils vont jusqu’à dissimuler le “meurtre” de leur animal à leur voisine et tentent de l’éviter pour ne pas avoir à affronter la réalité. Bien qu’ils soient les “adultes” de l’histoire, nous ne pouvons pas dire qu’ils se comportent de façon exemplaire auprès de leur fille.
Thumper était un lapin appartenant aux voisins. Il est malheureusement décédé à cause d’une maladie dans son clapier. La voisine l’a enterré toutefois, il a été exhumé. L’histoire ne nous permet pas de révéler si c’est Tuffy ou, comme le prétend Ellie, le terrier des Fisher qui l’a déterré. Néanmoins, Tuffy a apporté le cadavre chez lui où les parents d’Ellie l’ont lavé et pomponné avant de le remettre dans son clapier pour dissimuler le “meurtre” de leur chat. Lorsqu’il était en vie, Tuffy et Thumper entretenaient une belle amitié.
La voisine n’est pas nommée, lorsque les parents d’Ellie voient que leur chat a ramené le cadavre de son lapin, Thumper, ils tentent de “cacher” les preuves. La voisine est celle qui permet de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passée. Contre toute attente, Tuffy n’a pas tué Thumper. Il a donc été puni injustement.
Analyse de l’oeuvre
Le journal intime est un texte personnel qui relate les pensées, sentiments et actions de l’auteur. Dans la littérature, le journal intime est utilisé pour mettre en lumière certains comportements ou idées. Le livre Journal d’un chat assassin est écrit sous forme de journal intime, permettant au lecteur de se concentrer sur le point de vue unique du narrateur, et pas n’importe lequel : un chat. Le choix de ce genre littéraire permet de rendre le récit plus réaliste en permettant au lecteur de s’identifier au personnage. Grâce à un vocabulaire simple, Fine crée une proximité entre le narrateur et le lecteur, ce qui éveille l’imaginaire étant donné que l’on ne sait jamais ce qui se passe vraiment dans la tête de nos chats.
Ce court roman, destiné aux enfants âgés de 7 à 10 ans, a été rédigé pour être agréable à lire (typographie large, vocabulaire simple). Pour rendre la lecture plus plaisante, il comporte également de nombreux dessins expressifs, qui ajoutent une touche d’humour à l’histoire.
Dans ce roman, nous avons à faire à deux espèces, les chats et les humains, qui cohabitent ensemble, sans pouvoir communiquer. Les attentes différentes entre les deux espèces entraînent des quiproquos comiques, comme le fait de demander à un chat de ne pas tuer alors qu’il dispose d’un instinct naturel de chasse. Tuffy se sert de l’humour pour faire face aux exigences absurdes de ses maîtres. Le livre présente différents types d’humour, tels que le comique de répétition, l’ironie et la caricature, pour faire rire le lecteur. La seconde visée du roman est de montrer que les comportements adultes ne sont pas toujours exemplaires et d’inviter le lecteur à prendre du recul pour analyser ses propres attitudes. En effet, nous avons à faire à des parents qui, lassés de leur animal, souhaitent qu’il se perde ou qu’il meure. D’autre part, ils n’hésitent pas à donner un mauvais exemple à leur fille lorsqu’ils tentent de dissimuler le “meurtre” de leur chat. N’assumant pas les conséquences, ils préfèrent “maquiller” le crime de leur chat. Néanmoins, à la fin du roman, ils qualifient leur chat d”imposteur“. Ce qui est assez comique quand on sait que la conséquence de leur choix n’est due qu’à leurs conclusions hâtives. Le chat n’ayant pas la possibilité de s’exprimer, il n’a pas pu et ne pourra jamais revendiquer ce “crime“. Il n’a donc pas pu être “imposteur“.