L’Arrache-cœur est un roman de Boris Vian, un auteur français, publié en 1953, qui se situe dans le mouvement littéraire du surréalisme. Dans ce roman, Vian fait référence à sa propre enfance et à sa relation avec sa mère, ainsi qu’à l’univers imaginaire qu’il a créé. Le surréalisme, comme défini par André Breton dans le Manifeste du surréalisme, consiste à créer une nouvelle réalité grâce à l’imagination et l’invention, et demande au lecteur de faire appel à son inventivité pour comprendre l’œuvre. Découvrons ensemble cette œuvre du XXème siècle.
Résumé détaillé chapitre par chapitre de L’Arrache-coeur de Boris Vian
PARTIE 1
Chapitre 1
28 août, Jacquemort longe le long d’une falaise, admirant la faune, la flore et les rochers alentour. Il s’arrête pour regarder la vue et se sent pris de vertige. Il continue sa promenade et remarque des fougères et des bruyères en fleur, ainsi que des cristaux de sel sur les rochers. Il accélère le pas et se retrouve soudain à l’ombre. Il prend soin de mettre en ordre sa barbe avant de continuer sa route. Il aperçoit la maison qu’il semble être en train de visiter, mais elle disparaît de nouveau derrière les rochers lorsqu’il continue sa route. Après avoir entendu des cris, il finit par se diriger vers la maison. Jacquemort se lave les mains pendant que la mère se repose.
Chapitre 2
Seul dans sa chambre, Angel est enfermé. Il entend sa femme gémir dans la pièce d’à côté. Cette dernière ne veut pas qu’il la voie à cause de son gros ventre. Angel passe son temps à méditer et lorsqu’il dort, il préfère penser aux fesses de sa femme, car, du fait de son gros ventre, il préfère la voir de dos.
Un soir, il entend les pas de Jacquemort dans l’escalier. Les cris de sa femme ont cessé. Il essaie de comprendre ce qu’il se passe, en vain.
Chapitre 3
Jacquemort se prépare à faire accoucher la mère à l’aide de la nurse, Culblanc, qu’il préfère ne pas appeler par son nom. Il remarque la présence d’une personne dans la pièce d’à côté et apprend que c’est le mari de la mère. Cette dernière accepte que monsieur vienne à condition que Jacquemort lui passe son revolver. On apprend que Jacquemort est psychiatre.
Chapitre 4
La mère commence à accoucher de trois jumeaux à l’aide de la nurse et de Jacquemort. Puis pendant que la mère se repose, la nurse propose à Jacquemort d’aller dans la pièce d’à côté où le mari est déjà présent. Jacquemort rejoint Angel.
Chapitre 5
Jacquemort apprend à Angel qu’il est père de trois enfants. Ce sont des trumeaux (“Des jumeaux et un isolé” dans le langage de Vian). Le dernier étant arrivé tardivement, c’est le signe d’une forte personnalité. Jacquemort explique à Angel qu’il est venu chez eux après avoir entendu des cris. Angel confie à Jacquemort que sa femme, Clémentine, remontée contre lui, l’a enfermé dans cette pièce. Il n’a donc pas pu s’occuper d’elle et trouver un médecin. C’est la fille de la ferme, une femme dévouée qui a pris en charge sa femme. Jacquemort demande à Angel s’il veut voir sa femme.
Chapitre 6
Clémentine vient d’accoucher et est allongée sur un lit. Jacquemort et Angel, qui sont présents dans la pièce, parlent de sevrer ses enfants. Clémentine se met en colère et refuse de se faire aider pour nourrir ses enfants, exprimant son dégoût pour les hommes et sa volonté de ne plus plaire à personne. Elle parle de la douleur et de l’épuisement qu’elle ressent suite à l’accouchement, et de la façon dont les hommes l’ont utilisée et maltraitée. Elle finit par envoyer Angel et Jacquemort dehors et les frappe avec un drap avant que la porte ne se referme sur eux.
Chapitre 7
Angel et Jacquemort descendent l’escalier de la maison qui semble être construite avec des poutres noires et des murs chaulés. Jacquemort essaie de parler avec Angel, qui vient d’être libéré après avoir passé deux mois enfermé. Ils traversent un grand hall carrelé et s’arrêtent près d’un buffet où Angel propose à Jacquemort de boire quelque chose. Il sert deux verres de ploustochnik fait maison, et Jacquemort le complimente sur sa qualité. Jacquemort demande à Angel comment il se sent d’être père, et Angel répond que ce n’est pas amusant.
Chapitre 8
29 août, Clémentine est seule dans sa chambre avec ses trois bébés. Elle est soulagée et un peu abrutie. Elle se sent fiévreuse. Elle nourrit les bébés en leur donnant le sein. Jacquemort et Angel sont sortis de la maison et Clémentine a le pouvoir de vie et de mort sur les bébés qui sont à côté d’elle. Tandis qu’elle nourrit les bébés, elle prend conscience qu’elle a suffisamment de lait pour nourrir les trois.
Chapitre 9
Jacquemort et Angel se promènent à l’extérieur. Jacquemort lui explique qu’il est venu ici, car en tant que psychiatre, il doit psychanalyser le plus grand nombre de personnes. S’ensuit un débat sur la liberté. Angel estime que Jacquemort est libre, car il a des désirs et compte les voir assouvir tandis que Jacquemort pense que ses désirs l’enchaînent et donc par conséquent, il n’est pas libre. Angel réalise une expérience sur Jacquemort, mais, du fait de sa mauvaise foi, Jacquemort n’y voit là qu’un tour de passe-passe. Jacquemort a la ferme intention de psychanalyser un maximum de personnes dans le village. Il compte leur prendre leurs “vrais désirs, [leurs] vouloirs, [leurs] choix et tout”. Jacquemort estime que la femme d’Angel compte voir son mari. Les deux hommes retournent à la maison.
Chapitre 10
Clémentine est en train de parler avec Angel, son mari, et Jacquemort, un psychiatre, dans sa chambre au sujet du baptême et de l’éducation des trois nouveau-nés. Elle mentionne que les jumeaux s’appelleront Joël et Noël et que le troisième s’appellera Citroën. Elle parle également de la nécessité de leur acheter des lits et demande à Angel et Jacquemort de passer commande auprès du menuisier et de faire appeler Blanche. Jacquemort décide finalement de s’occuper des courses lui-même et de laisser Angel rester avec Clémentine. Il est fatigué de discuter, car selon lui, le rôle d’un psychiatre n’est pas de parler, mais de “psychiatrer”.
Chapitre 11
Jacquemort marche le long d’une route bordée de fermes et de champs cultivés. Il remarque un puits, puis des maisons de ferme en forme d’U. Il continue de marcher et remarque un ruisseau rouge, puis une place oblongue avec une fontaine au centre. Il y a une animation à droite de la place et il se dirige de ce côté-là. Jacquemort assiste à une foire aux vieux, où des personnes âgées sont vendues comme du bétail. On peut voir que les gens autour de Jacquemort traitent ces personnes âgées avec mépris et cruauté, se moquant de leur apparence et de leurs faiblesses. On peut également remarquer que les acheteurs potentiels sont des hommes âgés de trente-cinq à quarante ans, qui semblent être de la campagne. Jacquemort semble choqué par ce qu’il voit et se sent un peu écœuré par le comportement des autres personnes présentes. Un homme frappe Jacquemort lorsque celui-ci essaie de défendre la dignité de ces personnes et le blesse au visage. Jacquemort s’éloigne de la vente et se rend chez un menuisier. Il se sent mal à l’aise et troublé par ce qu’il vient de voir.
Chapitre 12
Jacquemort décrit une pièce crasseuse avec un plancher usé et une table en bois noir. Il y a aussi un poêle et deux chaises dans la pièce. Jacquemort passe ensuite dans l’atelier, qui est une grande remise encombrée de bois et de matériel de charpenterie. Il y a plusieurs établis, une perceuse et une toupie, ainsi qu’une variété d’outils accrochés aux murs. Il y a aussi un tas de sciure et de copeaux et un réchaud à charbon de bois. Dans l’atelier, il y a un apprenti qui coupe une poutre en bois à l’aide d’une hachette, et le patron qui cloue du cuir sur une construction en bois. La construction est munie de volets et le patron se tient à l’intérieur.
Jacquemort commande deux lits pour des enfants. Le menuisier est un homme laid avec des mains robustes et frangées de poils roux. Celui-ci accepte d’en faire un seul. Jacquemort est stupéfait de voir la façon qu’ils ont de fabriquer une chaire étant donné qu’en ville la technique est différente. Le menuisier raille Jacquemort en expliquant qu’en ville, plus personne ne croit en Dieu. Pendant la conversation, Jacquemort remarque que l’apprenti menuisier de l’homme, un enfant, s’est effondré sur le travail qu’il effectuait. Le menuisier jette alors de l’eau sur l’enfant et le frappe avec une boîte de conserve. Jacquemort essaie de défendre l’enfant, mais le menuisier lui envoie un coup de poing en plein visage. Jacquemort capitule et décide de sortir pendant que le menuisier lui assure que le lit sera prêt pour demain. Jacquemort reprend le chemin en direction de la maison.
Chapitre 13
Le 30 août, Angel et Jacquemort sont assis dans le grand hall frais de la maison d’Angel. La bonne s’occupe d’eux en préparant des boissons. Jacquemort tente de faire la conversation en parlant des gens du village qu’il trouve bizarres, mais Angel semble peu intéressé. Jacquemort change de sujet et demande à Angel s’il voudrait se faire psychanalyser, mais Angel refuse en disant qu’il n’est pas intéressant, mais plutôt intéressé par la vie. Jacquemort annonce qu’il va rendre visite à la femme d’Angel et qu’ensuite, ils iront chercher les lits ensemble.
Jacquemort et Clémentine parlent des lits. Un des bébés commence à remuer et à avoir une petite colique. Clémentine lui tapote le ventre pour le calmer. Elle regarde la pendule et constate qu’il est l’heure de donner le sein aux bébés. Jacquemort s’excuse et quitte la chambre. Clémentine prend soin de son nourrisson, Noël, en lui donnant le sein. Cependant, elle s’amuse à interrompre la tétée plusieurs fois, ce qui provoque la colère de l’enfant. Noël finit par étouffer et Clémentine a peur, mais il reprend son souffle et continue à boire jusqu’à ce qu’il soit repu. Après avoir terminé, Noël la regarde avec un sourire étrange et s’endort. Clémentine se sent perturbée et fait un mauvais rêve.
Chapitre 14
Angel vient de sortir sa voiture du garage et attend que Jacquemort le rejoigne. Ils prennent un cochon et une chèvre en auto-stop. Angel explique à Jacquemort que les animaux sont libres de se promener s’ils se tiennent tranquilles. Arrivés au village, les animaux rejoignent leurs fermes tandis que Jacquemort et Angel vont à l’atelier. Ils apprennent que l’apprenti est mort. Angel demande de l’aide pour récupérer ses lits qui sont dans l’atelier.
Le menuisier et Angel transportent des lits démontés en panneaux dans une voiture. Le menuisier met également une caisse contenant l’apprenti dans la voiture. Plus tard, Angel sort la caisse du véhicule et la porte jusqu’au ruisseau rouge, où il la jette dans l’eau. Le corps de l’apprenti flotte à la surface de l’eau, tandis que les planches des lits s’entrechoquent dans la voiture pendant le trajet.
Chapitre 15
Le 31 août, Jacquemort décide d’aller rendre visite au curé du village pour s’entendre sur la cérémonie qui a lieu dimanche. En sortant de la maison, Jacquemort aperçoit Clémentine qui est sortie pour la première fois. Angel dort encore. Jacquemort traverse le jardin de sa maison et emprunte le chemin du village, le long d’un ruisseau rouge. Il aperçoit alors une barque immobile sur le ruisseau, avec une forme sombre qui s’agite derrière la proue. Il s’approche pour mieux voir et découvre un corps flottant dans l’eau. Il apprend l’existence d’un homme que l’on appelle La Gloïre. Il est gracieusement payé par les gens du village pour aller repêcher avec ses dents les choses pourries que l’on jette dans l’eau. L’homme confie qu’il a honte, mais qu’il est obligé de le faire. Jacquemort laisse l’homme à sa besogne et se dirige vers l’église.
Chapitre 16
Jacquemort s’entretient avec le curé sur les pratiques douteuses qui se passent dans le village. Le curé lui explique qu’il ne doit pas s’inquiéter. Ceux qui souffrent seront récompensés dans la vie suivante. Jacquemort avoue ne pas croire en la religion même si elle pense qu’elle peut être utile en campagne. Le curé le contredit en disant que la religion n’est pas utile, mais un luxe. Il lui demande d’être présent à la messe ce dimanche et il lui dira l’heure du baptême pour les trois enfants. Jacquemort quitte l’église, lassé de faire la commission pour Clémentine. Il trouve que le coup de la messe forcée est révoltant, un chat noir approuve ses dires.
Chapitre 17
Avant d’aller à l’église, Jacquemort propose à la nurse de la psychanalyser. Ne comprenant pas le sens de cette “psychanalyse”, la nurse prend ça comme des avances. Elle propose qu’il fasse ça à l’abri de tous. Elle se met à quatre pattes et Jacquemort couche avec la nurse bien que la femme sente fort.
Au cours de la messe, des gens viennent demander à l’homme d’Église qu’il fasse pleuvoir afin que le sainfoin puisse être arrosé, mais il leur répond que cela ne se produira pas, car ils n’ont pas mérité la bénédiction de la pluie. Il leur demande de se courber et de se repentir de leur orgueil et de leur confiance en leur vie charnelle. Pendant ce temps, Jacquemort regarde autour de lui et remarque les visages solides et tannés des gens, ainsi que les lumières qui pendent au plafond de l’église et le vitrail bleu de l’autel. Il est également perturbé par l’odeur de la fille qui l’accompagne et qui transpire abondamment.
Les gens sont en colère contre le curé, qui leur a dit que Dieu ne voulait pas qu’il pleuve et qu’il ne s’intéresse pas à leurs besoins matériels. Ils crient et lancent des cailloux sur la chaire dans l’espoir de faire changer d’avis le curé et d’obtenir la pluie dont ils ont besoin pour leur agriculture. Finalement, le curé capitule et la pluie s’abat sur le village. Le menuisier fait comprendre que le curé ne sait pas à quoi sert Dieu. Il est content que ses volets aient tenu le choc face à l’assaut. La messe est finie.
Jacquemort discute avec le curé concernant le baptême à venir. Le sacristain est également présent et félicite le curé pour sa prestation lors de la messe, le trouvant “épique” et “sensationnel“. Le curé, flatté, offre à Jacquemort de rester déjeuner avec eux, mais celui-ci décline l’invitation, car il doit partir rapidement. La pluie a presque cessé et le soleil revient, créant une brume chaude au sol.
Chapitre 18
Jacquemort attend dans le hall de la maison pendant que toute la famille se prépare pour aller à l’église. Clémentine porte ses trois enfants et la nurse porte une robe en taffetas rose. Jacquemort prend les sacs de dragées et d’autres cadeaux pour les donner au village après la cérémonie. Angel conduit lentement pour protéger les enfants et la nurse fait du bruit avec sa robe en taffetas chaque fois qu’elle bouge. Jacquemort trouve que cette robe ne met pas en valeur la nurse.
Chapitre 19
Le 2 septembre, Jacquemort laisse entrer la nurse à son bureau pour une psychanalyse. Cependant, Jacquemort fait preuve d’un certain vulgaire et la jeune paysanne semble ignorante et soumise. Il y a une tension sexuelle entre les deux personnages. Jacquemort finit par coucher avec elle.
Chapitre 20
Clémentine a développé une répulsion pour tout contact physique y compris avec son mari, Angel. Elle lui a dit qu’elle ne pouvait plus le supporter et qu’elle ne pourrait plus jamais dormir avec lui. Elle lui a même demandé de trouver une autre femme. Angel est triste et semble ne pas comprendre ce qui s’est passé. Il sort laissant Clémentine seule et heureuse dans ce lit pour elle toute seule.
Chapitre 21
Jacquemort éteint la lumière de sa chambre. Il est perturbé par les événements des derniers jours et son cœur bat violemment. Il finit par s’endormir, épuisé et troublé par des visions étranges.
PARTIE 2
Chapitre 1
Clémentine escalade une falaise appelée l’Hömme de Terre. Elle doit s’élever lentement et avec précaution pour atteindre la saillie qui lui permettra de continuer son ascension, car la partie supérieure de l’Hömme est en surplomb. Le texte décrit avec précision les mouvements et les sensations de Clémentine pendant qu’elle grimpe, et donne une image vivante et immersive de l’expérience de l’escalade.
Chapitre 2
Les trois enfants se déplacent à quatre pattes dans une pièce et sont surveillés par Jacquemort. L’un des enfants, Citroën, semble être plus avancé que ses frères et parvient à se mettre debout en utilisant un guéridon. Jacquemort parle de l’avenir de Citroën et de l’emmener au village avec lui. Clémentine arrive en retard pour la tétée. Jacquemort lui demande pourquoi elle s’obstine à vouloir les élever comme des campagnards. À ces mots, Clémentine traite Jacquemort de snoob et lui demande d’aller voir le maréchal-ferrant. Jacquemort sort devant le regard morose de Citroën.
Chapitre 3
La conversation entre Jacquemort et Angel porte sur des relations sexuelles et sur la santé d’Angel. Clémentine est également mentionnée et semble avoir refusé de coucher avec Angel. Il y a également mention d’un enfant que Clémentine doit nourrir et de la bonne, Culblanc, qui couche avec Jacquemort et est interrogée par lui pendant l’acte. Il est également question de la conscience d’Angel et de sa fièvre.
Chapitre 4
Le 8 mai, les paysans sont en train de crucifier un cheval pour le punir d’avoir fauté. Jacquemort arrive sur les lieux et s’approche pour voir ce qui se passe. Il demande ce que l’étalon a fait de mal et un des paysans lui répond que c’est un étalon et qu’il a fauté. Le psychiatre remarque que cela n’a pas l’air si grave et essaie de calmer la situation, mais les paysans continuent à crucifier le cheval sans prêter attention à lui. La scène est très violente et le cheval crie de douleur chaque fois qu’un clou est enfoncé dans ses pattes. Des mouches commencent à se poser sur la blessure. Le psychiatre essaie de mettre fin à cette cruauté et suggère qu’il y a d’autres moyens de punir l’étalon, mais les paysans l’ignorent et continuent jusqu’à ce que le cheval soit complètement crucifié.
Chapitre 5
Jacquemort se rend dans une église pour y trouver du calme et de la paix. Il est frappé par un cantique que chantent des enfants et s’assoit pour écouter. Il remarque que la chaire a été remise en place et que l’ombre commence à envahir l’église. Quand il sort, il est apaisé et décide de se rendre chez le maréchal-ferrant pour éviter de se faire bousculer par Clémentine au retour. Il arrive devant l’échoppe du maréchal-ferrant et admire un cheval qui attend son dernier fer. Le maréchal-ferrant sort de l’échoppe et Jacquemort le reconnaît.
Chapitre 6
La nuit dernière, Jacquemort a encore essayé de psychanalyser la nurse, mais, au lieu de lui donner des réponses, ils ont à nouveau couché ensemble. Le lendemain, Jacquemort cherche Angel. Il le trouve dehors en train de fabriquer un bateau. Voyant qu’Angel ne souhaite toujours pas se faire psychanalyser, Jacquemort le laisse à sa besogne.
Chapitre 7
Il y a un vent fort qui soulève des pailles et des feuilles et crée un tourbillon à l’entrée du village. Le tourbillon fait rouler un chat mort vide et léger, comme un journal sur une plage. Le chat est emporté et projeté contre une haie avant de continuer sa course folle, bondissant à travers champs et se déplaçant parmi les épis naissants. Le chat est décrit comme un pantin désossé, vide et impalpable, comme de la paille ancienne abandonnée au soleil.
Chapitre 8
Jacquemort a fusionné avec un chat noir et qui apprend à se débrouiller dans ce monde complexe. Il suit son instinct et descend une falaise jusqu’à une mare où il trouve des poissons. Il en attrape un et le mange, trouvant cela délicieux.
Chapitre 9
Angel est occupé à finir son bateau lorsqu’il voit ses enfants. C’est l’heure du goûter et Clémentine n’a rien fait. Ils rentrent à la maison. Clémentine a l’air de gesticuler inconsciente et finit par s’endormir. Jacquemort se dit qu’il aurait pu faire quelque chose pour elle. Il pense vouloir la psychanalyser. Angel s’occupe de donner à manger aux enfants. Lorsque Clémentine se réveille et apprend que les enfants ont déjà goûté, elle s’énerve et va voir Angel.
Chapitre 10
Clémentine arrive énervée et demande à Angel de quel droit, il a fait goûter les enfants. Angel prend sur lui jusqu’au moment où il n’en peut plus et il frappe sa femme. En voyant ça, Citroën prend un clou et l’enfonce dans la jambe de son père. Ce dernier explique à sa femme qu’il ne regrette pas de l’avoir frappé, il aurait juste dû taper plus fort. Clémentine retourne à la maison avec les enfants. Angel sait qu’il ne peut plus revenir chez lui et pense dormir dans son atelier.
Chapitre 11
Jacquemort s’arrange pour ne pas être trop présent dans les pièces où est Clémentine. Il retrouve la nurse et, comme d’habitude, celle-ci présente ses reins pour coucher avec le psychiatre. Jacquemort la retourne sur le dos et la menace de coucher avec elle dans cette position si elle ne lui dit pas pourquoi elle ne couche avec lui qu’en lui présentant son derrière. La nurse capitule et lui révèle qu’elle a couché pour la première fois à l’âge de douze ans avec son père. Ce dernier couchait avec elle dans cette position, car il la trouvait laide. Honteuse, la nurse fuit Jacquemort en disant qu’elle ne veut plus le revoir. Celui-ci se dit que l’analyse a réussi.
Chapitre 12
Au cours d’un repas, Clémentine et Jacquemort discutent entre eux. Clémentine fait venir une chatterie à l’intention de Jacquemort. Ils échangent sur l’alimentation des chats. Clémentine cherche à savoir s’il a trouvé d’autres personnes à “psychanalyser” et tente de vérifier si Jacquemort n’est pas la personne qui fouille dans sa penderie. Mais elle finit par comprendre que c’est sa nurse.
Chapitre 13
Angel a fini son bateau et souhaite l’essayer, car il compte partir et fuir sa femme ainsi que ses enfants. Jacquemort a peur qu’il ne se noie. Angel demande au psychiatre où il en est de son travail. Ce dernier confesse qu’à ce jour, il n’a réussi à psychanalyser qu’un chat, mais il aimerait psychanalyser un être humain. Il souhaite psychanalyser la couturière et apprend à Angel que celle-ci confectionne le même style de vêtement que Clémentine a. Angel et Jacquemort essaient le bateau.
Chapitre 14
Jacquemort va voir la couturière. Il a une altercation avec le maréchal-ferrant qui lui explique qu’il n’a rien à faire là. Jacquemort essaie de comprendre comment une femme aveugle arrive à coudre les mêmes vêtements que Clémentine. Le maréchal-ferrant lui explique qu’elle est pas vraiment aveugle, qu’elle ferme juste les paupières et puis il lui fait comprendre qu’elle fabrique des robes qui ne sont pas brevetées. Jacquemort cherche à obtenir d’autres informations, mais le maréchal-ferrant le congédie. En sortant, Jacquemort lui explique qu’il va coucher avec sa bonne, le maréchal-ferrant que ce n’est pas fameux étant donné qu’elle ne remue pas les fesses. Jacquemort s’en va.
Chapitre 15
Jacquemort rejoint Nëzrouge, la bonne du maréchal-ferrant, dans sa chambre. Elle lit un journal. Il se propose de la psychanalyser et elle comprend qu’il veut coucher avec elle. Jacquemort accepte de coucher avec elle.
Chapitre 16
Jacquemort s’arrange pour voir dans un petit trou le maréchal-ferrant. Celui-ci semble prendre du plaisir avec un automate qui ressemble à Clémentine. Jacquemort regarde sa montre et constate qu’il est l’heure où Clémentine part à sa sieste et où elle revient complètement chamboulée et satisfaite.
Chapitre 17
Jacquemort et Angel se tiennent au bord de l’eau et discutent de la décision d’Angel de partir en mer. Angel a préparé un bateau, mais Jacquemort semble inquiet et déçu de voir son ami partir. Angel tente de justifier sa décision en disant qu’il s’en va pour échapper à des personnes qu’il déteste. Angel évoque également des détails “complémentaires” qui rendent son voyage plus dangereux, comme un trou dans la coque et peu d’eau, mais Jacquemort le qualifie d’idiot. Les deux hommes continuent à discuter, mais ils ont du mal à se comprendre et à trouver un terrain d’entente.
Chapitre 18
Clémentine entre dans la cuisine pour trouver ses trois enfants, Noël, Joël et Citroën, en train de manger du pain et de la confiture. Joël et Noël se mettent à pleurer en voyant leur mère, mais Citroën reste défiant, continuant à manger son pain avec un air de défi sur le visage. Clémentine est remplie de culpabilité et de tristesse à l’idée que ses enfants ont l’impression de faire quelque chose d’interdit, et tente de les réconforter en leur proposant de leur faire une tasse de chocolat chaud. Les enfants acceptent avec joie et Clémentine commence à préparer la boisson, tandis que Citroën l’observe avec un mélange de surprise et de méfiance. Il semble que Clémentine ait négligé ses devoirs maternels et que les enfants aient été abandonnés à leur sort.
PARTIE 3
Chapitres 1 et 2
Cela fait quatre ans que Jacquemort habite là. Sa barbe a poussé. Le deuxième chapitre décrit une scène de la vie quotidienne de cette famille, dans laquelle il pleut et où les enfants s’amusent à baver sur le tapis de leur chambre pendant que Clémentine s’occupe de la préparation des purées au lait dans la cuisine. Plus tard, Clémentine vient s’occuper des enfants et joue avec eux avant de les faire prendre leur bain. Le texte se termine sur une description de la pluie qui tombe toujours.
Chapitres 3 et 4
Jacquemort semble désenchanté et critique le village où il vit. Il se promet de se mettre au travail avec énergie, mais cette résolution semble être plus un vœu pieux qu’une réelle intention. Le personnage est confronté à des éléments du paysage qui semblent étranges ou surprenants, comme des eiders dans les haies, des grenouilles sur les bas-côtés du chemin, un ciel rempli de corbeaux silencieux et une tête de vache coupée sur un épieu. Le chapitre se termine sur une image de Jacquemort qui poursuit son chemin, en essayant de se convaincre qu’il a encore une chance de réussir.
Chapitre 5
Clémentine se prive de nourriture pour en laisser un maximum à ses enfants et n’hésite pas à manger de la viande avariée pour leur laisser les bons morceaux. Elle regrette de ne pas être assez forte pour manger des asticots et se dit qu’elle va essayer le lendemain.
Chapitre 6
Clémentine, inquiète, regarde par la fenêtre le jardin baigné de soleil. Elle se demande où sont Noël, Joël et Citroën, et imagine toutes les choses terribles qui ont pu leur arriver. Elle craint qu’ils soient tombés dans un puits, qu’ils aient mangé des fruits empoisonnés, qu’ils aient reçu une flèche dans l’œil, qu’ils aient attrapé la tuberculose, qu’ils se soient évanouis en sentant des fleurs trop parfumées, qu’ils aient été piqués par un scorpion, qu’ils soient tombés d’un arbre, qu’ils se soient cassé une jambe en courant trop vite, qu’ils se soient noyés en jouant avec l’eau, qu’ils soient tombés d’une falaise et se soient brisé le cou, ou qu’ils aient été coupés par un fil de fer et aient contracté le tétanos. Elle imagine également un scénario dans lequel un taureau se déchaîne, provoquant l’écrasement d’un char et l’envol d’un morceau de métal qui heurte l’un de ses enfants. Clémentine est tellement inquiète qu’elle sort en courant de sa chambre pour appeler ses enfants, mais elle découvre qu’ils sont sains et saufs et font la sieste.
Chapitre 7
Jacquemort arrive dans le village et remarque que des affiches annoncent un spectacle de luxe organisé par le curé dans la remise derrière le presbytère. Il achète un billet et se fait guider vers les fauteuils d’orchestre par un enfant de chœur. Il remarque que la remise est remplie de chaises empilées, ce qui permet de vendre plus de billets. Le curé a pris la parole pour s’indigner de l’attitude de certains membres de l’assistance qui ont acheté de mauvais billets et qui ont refusé de payer un supplément pour avoir de meilleures places. Pour protester contre cette situation, certains membres de l’assistance ont commencé à briser les chaises qui leur étaient réservées. Le maréchal-ferrant a également participé à cette émeute en brisant lui-même des chaises. Le rideau qui sépare la scène du reste de l’église a été endommagé par les morceaux de chaises qui volaient dans tous les sens. Des membres de l’assistance ont commencé à grimper sur les poutres de l’église pour mieux voir le spectacle. Le curé a finalement été contraint de quitter la scène et la situation semble être devenue incontrôlable. On assiste à un combat entre un prêtre et un diable. Il semble que le prêtre soit assisté par deux enfants de chœur tandis que le diable est assisté par un sacristain. Le combat se déroule sur un ring et la foule est présente. Le prêtre essaie de se défendre contre les attaques du diable et semble avoir quelques compétences en boxe. Le diable semble utiliser une variété de coups-de-poing et essaie de terminer le combat avant la fin du temps imparti. Le prêtre finit par vaincre le diable. Considérant que le match a été trop rapide, les villageois veulent se faire rembourser et une bagarre générale éclate.
Chapitre 8
Jacquemort est allé voir La Gloïre après avoir participé à une bagarre au spectacle du curé. Il lui apporte de l’argent en guise de paiement pour lui confier sa honte. La Gloïre accepte de continuer leur séance. Jacquemort s’assoit près de La Gloïre et lui demande de continuer à raconter son histoire, qui avait été interrompue la dernière fois à l’école où il avait volé un ballon. La Gloïre se met à parler, mais Jacquemort est distrait par une illusion de voir le regard de La Gloïre à travers sa main.
Chapitre 9
Jacquemort aimait lire dans la bibliothèque d’Angel et se plaisait à feuilleter le “dictionnaire en cyclopédique” qui s’y trouvait. Il aimait particulièrement regarder les pages des drapeaux, qui contenaient de la couleur et un texte moins dense, et il se rappela des jacinthes sauvages lorsqu’il vit le onzième drapeau depuis la gauche, qui avait une dent sanglante sur fond noir.
Chapitre 10
Les trois enfants jouent au jardin et creusent un fossé. Ils trouvent trois petits objets de couleur (vert, noir et doré) et les disposent en triangle. Lorsqu’ils s’asseyent chacun à un sommet du triangle, une petite fille sort du sol et danse avant de disparaître. Les enfants continuent à creuser et trouvent un gros caillou jaune avec une limace collée dessus. Joël, un des enfants, trouve une pierre bleue qui le fait voler. Plus tard, ils trouvent une pomme de terre qui parle et leur donne une tâche à accomplir.
Chapitres 11 et 12
Cela fait plus de six ans que Jacquemort est présent. Clémentine est angoissée pour la sécurité de ses enfants. Elle s’inquiète des dangers qui peuvent survenir dans leur vie quotidienne et a des pensées qui la perturbent. Jacquemort essaie de lui parler pour en savoir plus, mais elle semble ne pas vouloir s’étendre sur le sujet. Il se dit qu’il arrivera à la faire parler plus tard.
Chapitre 13
Clémentine surveille ses enfants qui jouent sur la pelouse lorsqu’un des enfants, Joël, fait dans sa culotte. Clémentine s’occupe de lui et lui donne un élixir parégorique. Ses frères, Citroën et Noël, sont jaloux et essaient de faire la même chose pour avoir aussi un élixir, mais ils n’y parviennent pas. Ensuite, ils décident de cacher l’ours en peluche de Joël dans un arbre pour le taquiner.
Chapitre 14
Clémentine lèche son fils, Joël, à la manière d’un chat pour qu’il soit tout propre. Elle se dit que cette solution est à envisager comparé aux bains qui peuvent être beaucoup plus dangereux pour ses enfants.
Chapitre 15
Joël et ses frères sont en train de chercher une limace bleue, qui est très rare. Joël est un peu vexé quand Citroën lui dit que c’est très rare de trouver une limace bleue, surtout quand Noël se moque de lui. Joël finit par trouver une limace bleue et décide de la manger, ce qui lui donne la capacité de voler. Il va chercher son ours en peluche, Poirogale, qui s’était perché dans un arbre, et commence à voler. Ses frères, stupéfaits, le regardent voler. Clémentine arrive et voit Poirogate perché dans un arbre avec un escabeau. Elle appelle ses enfants.
Chapitre 16
Clémentine veut faire couper tous les arbres de son jardin car ils sont dangereux et elle veut les utiliser comme bois de chauffage. Elle demande à Jacquemort d’aller au village et d’engager des bûcherons pour venir couper les arbres. Jacquemort accepte de le faire.
Chapitre 17
Les bûcherons arrivent pour couper les arbres. Le passage décrit également l’affection que Jacquemort porte aux arbres et leur “personnalité” à ses yeux, mais il accepte néanmoins leur sacrifice car cela satisfait le “surprenant amour maternel” de Clémentine. Les bûcherons creusent une tranchée et mettent en place un mur de terre avant de sortir. Le passage se termine sur une description de la chaleur et de la sueur des bûcherons alors qu’ils s’apprêtent à couper les arbres.
Chapitre 18
Jacquemort veut sortir les enfants de la maison pour leur faire prendre l’air, mais Clémentine est inquiète pour leur sécurité et leur demande de faire attention à eux. Les enfants sont excités à l’idée de sortir et veulent aller voir les hommes travailler.
Chapitre 19
Jacquemort s’éveille en sursaut suite à des coups frappés à sa porte. Clémentine entre dans sa chambre et lui parle de son cauchemar dans lequel elle voit quelque chose de dangereux sortir du jardin. Jacquemort lui dit qu’il va s’occuper de la situation et lui conseille de retourner se coucher. Il se lève pour s’habiller et lui promet de venir la voir une fois la situation réglée. Clémentine mentionne que les enfants sont déjà au jardin.
Chapitre 20
Jacquemort, vient bavarder avec les enfants et leur parle de la vie dans le village, de Jean qui travaille et se crache dans les mains, et de la messe, qui est une cérémonie religieuse dans laquelle on prie et on chante. Les enfants semblent s’intéresser à ces sujets et posent beaucoup de questions.
Chapitre 21
Jacquemort se promène et observe la nature environnante. Il remarque un vol de maliettes, oiseaux qu’il décrit comme étant fragiles et dont les mœurs pourraient faire l’objet d’un gros livre illustré. Il semble que Jacquemort accorde une grande importance à l’apparence et aux particularités de la nature, et qu’il aime s’émerveiller devant ses merveilles. Cependant, il semble aussi y avoir une touche de mélancolie dans ses pensées, comme s’il se sentait un peu à part et incapable de partager entièrement ces moments de contemplation avec les autres.
Chapitre 22
Ce chapitre aborde les dangers de la saison d’automne et d’hiver. Les différents éléments naturels comme la pluie, le vent et les embruns sont décrits comme causant des problèmes tels que la bronchopneumonie, le froid et les maladies. La perte de la vue de Joël est également mentionnée comme étant causée par l’un de ces éléments.
Chapitre 23
Il semble que les enfants de ce passage aient découvert que le mur et le portail qui entourent leur jardin ont disparu. Ils sont perplexes devant cette absence soudaine et se demandent ce qui a bien pu lui arriver. Ils hésitent à toucher l’espace vide où se trouvait le mur, ne sachant pas de quoi il pourrait être fait ou ce qui pourrait arriver s’ils le touchaient. Le passage mentionne également que la mère des enfants, Clémentine, ne leur permet pas d’approcher les ouvriers pendant leurs heures de travail, ce qui suggère que la disparition du mur pourrait être liée au travail effectué.
Chapitre 24
En voulant assurer la sécurité de ses enfants contre le monde extérieur, Clémentine devient de plus en plus folle. Elle souhaite construire “un monde parfait” pour eux.
Chapitre 25
Jacquemort rend visite au curé. Ce dernier a une altercation avec le sacristain qui est déçu de toujours avoir le mauvais rôle. Il prend congé. Jacquemort et le curé s’entretiennent vis-à-vis Clémentine qui, du fait de son envie de protéger ses enfants, leur inspire beaucoup de respect. Le curé la prend pour une sainte et s’étonne de ne pas la voir à la messe. Jacquemort s’en va.
Chapitre 26
Clémentine s’inquiète pour la sécurité de ses enfants et se met à imaginer des moyens de les protéger de la tempête. Elle pense à la solidité de leur maison et se demande si elle pourrait s’effondrer sous le poids de la grêle. Elle imagine ensuite des refuges plus sûrs, comme un coffre en acier ou une pièce construite avec des matériaux plus solides.
Chapitre 27
La Gloïre est mort la veille et Jacquemort va finir par le remplacer. Demain, ce sera lui qui aura la charge de prendre la honte des autres contre de l’or. En regardant les enfants jouer, il remarque qu’il vole. Les enfants lui expliquent que c’est un secret et qu’ils veulent attendre de bien savoir voler avant d’en parler à leur mère. Jacquemort compte aller voir Clémentine.
Chapitre 28
Jacquemort fait comprendre à Clémentine d’arrêter de vouloir construire ce monde où elle emprisonne les enfants. Il lui explique qu’à les surprotéger, elle les détruit. Clémentine pense qu’il ne peut comprendre l’amour d’une mère. Jacquemort capitule et s’en va. Clémentine ressent sa tristesse et se dit qu’il a manqué de l’amour de sa propre mère.
Chapitre 29
Les frères discutent ensemble. Citroën leur explique que lorsqu’ils auront trouvé des puces à fourrures, il faudra qu’ils se fassent piquer trois fois pour devenir petit et se glisser sous les portes. Noël et Joël finissent par s’endormir. Citroën reste éveillé et constate que lorsqu’il cligne des yeux d’une certaine façon, il lui pousse deux doigts sur la main. Il se dit qu’il apprendra ça à ses frères dès le lendemain.
Chapitre 30
André, l’apprenti du forgeron, fait le chemin jusqu’à la maison de Clémentine avec son maître. Il voit La Gloïre dans sa barque, mais constate que ce n’est plus la même personne, il s’agit de Jacquemort. En arrivant dans le jardin de la maison, le forgeron demande à André d’aller chercher le marteau. André s’exécute. En revenant, il aperçoit trois cages. Il entend quelqu’un qui lui demande comment il s’appelle, mais avant même qu’il puisse donner une réponse, il est poussé gentiment vers l’extérieur de l’enceinte de la maison.
Présentation des personnages
Jacquemort est le personnage principal de cette histoire. C’est un homme grassouillet avec une barbe rousse et des yeux bleus. Ce psychiatre est le seul du village à avoir un comportement sain toutefois au fur et à mesure de l’histoire, il est perverti. Vis-à-vis de son travail, il copie les habitudes de ses patients. Il adopte une attitude féline en psychanalysant le chat, il couche avec les bonnes qu’il souhaite psychanlayser, il aide Clémentine à bâtir un monde “sain et sécurisé” pour ses enfants. Il vient même remplacer le rôle de La Gloïre lorsque celui-ci vient à mourir.
Clémentine est la mère des “trumeaux”. Au début du roman, elle semble ne pas posséder la fibre maternelle toutefois, progressivement, elle se transforme au point de devenir obsédée par la sécurité de ses enfants. Sans cesse à imaginer les pires scénarios, elle met en œuvre tous les moyens nécessaires pour leur assurer leur protection, et ce, jusqu’à les enfermer dans une cage. Pour elle, le rôle de martyre est incarné par la mère. Elle se sacrifie sans cesse pour ses enfants, au point de ne manger que les aliments pourris afin d’être sûre d’être la meilleure mère au monde.
Angel est l’époux de Clémentine qui, après la naissance des trumeaux, inspire du dégoût à sa femme. Cette dernière le privera de son rôle parental ce qui le rendra malheureux. Devenu étranger dans sa propre maison, il finit par abandonner sa famille en naviguant sans but sur un bateau qu’il a construit, à la demande de Jacquemort, pour apaiser sa frustration sexuelle. C’est un personnage normal qui n’a plus aucun but ni désir. Il ne reviendra plus jamais dans l’histoire.
Le curé du village est un personnage au physique peu avantageux qui considère que la religion est un luxe. En réalité, il voue plus un culte à sa personne qu’à Dieu lui-même.
La Gloïre est un vieillard qui est payé par les villageois pour que ces derniers lui confient leurs hontes. Il doit également aller pêcher avec ses dents les choses pourries qu’on lui envoie dans l’eau. La Gloïre incarne cette notion du confessionnal religieux dans lequel les adeptes vont confier leur pêché au prêtre afin de se sentir apaisé.
Les trumeaux : Noël, Joël et Citroën sont trois enfants qui débordent d’énergie, de vitalité et d’imagination. Malgré les restrictions subies par leur mère, pour leur propre sécurité, les trois enfants vivent dans leur propre monde dans lequel ils voyagent. C’est leur moyen à eux de sortir de leur bulle confectionnée par leur mère.
Les domestiques (Culblanc, Nëzrouge) sont deux femmes que Jacquemort essaie de psychanalyser. Toutefois, ces deux femmes ne comprennent pas vraiment le sens de ce mot et y voient là une avance de la part du psychiatre pour assouvir ses pulsions sexuelles.
Les villageois (maréchal-ferrant, le menuisier) ont des pratiques assez violentes voire immorales. Ils mettent aux enchères les personnes âgées, ils crucifient les étalons pour “mauvaise conduite”, ils exploitent les apprentis jusqu’à la mort. Nous sommes dans une représentation de la vie campagnarde très caricaturale où les hommes et les femmes se montrent plus inhumains que les bêtes elles-mêmes.
Analyse de l’oeuvre
Cette œuvre de Vian envoie le lecteur dans un monde totalement imaginaire dans lequel le monde réel est confronté à un monde fantastique et féerique. En effet, si nous avons l’impression d’être dans une œuvre ancrée dans le réel dès le début du roman. Très vite, on constate certains faits totalement irréels :
- les animaux pris en auto-stop ;
- les animaux (le chat noir) qui parle ;
- les animaux sont crucifié ou psychanalysé ;
- Les enfants se mettent à voler ;
- le temps semble être distordu (les dates qui ne se suivent pas, ou des mois complètement inventé “16 marillet” / “80 décars” / “67 novrier”).
Dans son œuvre, Vian utilise de nombreux mots-valises (“Mot résultant de la réduction d’une suite de mots à un seul mot, qui ne conserve que la partie initiale du premier mot et la partie finale du dernier”, Larousse) :
- calaïos (mélange de “calao” “Oiseau tropical porteur d’un énorme bec recourbé, que surmonte un grand casque corné.” et “alios”, “Grès à ciment humique et ferrugineux d’origine pédologique, caractéristique des sols très acides, présent notamment dans la forêt landaise sur plusieurs décimètres d’épaisseur.”
- trumeaux : association entre jumeaux et triplé. Le terme “trumeau” dans la bouche de Vian signifie “des jumeaux et un isolé”. Cela signifie que deux des enfants grandissent ensemble et un troisième est à l’écart des deux autres.
Le mot “maliette”, les oiseaux imaginaires que les enfants pourchassent dans le ciel, est un néologisme utilisé par Vian pour plonger le lecteur dans ce monde fantastique qu’il peint.
Dans son roman, Boris Vian injecte donc des éléments irréels dans un contexte réaliste pour créer un univers fantastique et onirique, presque enfantin. Ces inventions visent à ajouter une touche de surnaturel au réel et à transporter le lecteur dans un monde féerique.
Dans L’Arrache-coeur, Boris Vian utilise l’imaginaire et le surnaturel pour dénoncer la cruauté et la violence présentes dans notre monde. Il montre que les codes normés de la société peuvent être violés et que le mal peut être commis impunément. L’imaginaire est également utilisé pour aider les personnages qui sont maltraités et privés de liberté, comme les trumeaux de Clémentine. Vian aborde également le thème de la mère protectrice qui essaie de protéger ses enfants de leur propre imagination débordante.