Littérature

Charles Perrault, Le Petit Chaperon rouge : résumé, personnages et analyse

Illustration première page de garde du dossier de lecture sur le Petit Chaperon rouge de Perrault réalisé par LesRésumés.com
Ecrit par Les Résumés

Apparu pour la première fois en 1697, Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault, un auteur français, est issu d’un conte populaire. Explorons ensemble cette œuvre qui, en l’espace de trois siècles, a connu énormément de versions différentes à travers le monde.

Résumé détaillé de Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault (Recueil de Contes et nouvelles en vers)

Le petit Chaperon rouge est une très jolie petite fille qui, à la demande de sa mère, va apporter une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère malade. Pour y aller, elle passe par les bois et elle y rencontre le Loup. Ce dernier aurait bien voulu la croquer, mais la présence des bûcherons le force à profiter de la crédulité de la jeune fille. En effet, cette dernière n’a pas conscience de se trouver en face d’un prédateur et lui révèle où elle compte se rendre. Le loup lui propose qu’ils prennent tous deux un chemin différent afin de vérifier qui des deux serait le plus rapide. Bien entendu, le loup prend le chemin le plus court. Pendant que le petit chaperon rouge traîne sur le chemin, le loup se présente chez la grand-mère et feint la voix de la jeune fille pour entrer. À peine arrivé, le loup mange la grand-mère et la remplace dans le lit.
Le petit chaperon rouge arrive et le loup feint la voix de la grand-mère pour l’inviter à entrer. Il lui propose également de venir s’allonger auprès de lui. Après une série de questions, le loup finit par manger le petit Chaperon rouge.

Présentation des personnages

Le petit Chaperon rouge est décrite comme une très jolie jeune fille très appréciée par sa mère et sa grand-mère. Cette enfant douce et innocente est appelée ainsi en raison du chaperon rouge qu’elle porte sur sa tête. Elle incarne la jeunesse et l’innocence et se retrouve confrontée à la ruse et à la malice du loup. Elle n’a pas conscience du mal et ne voit aucune once de méchanceté envers le loup. Elle se montre bienveillante et, sans le savoir, elle donne le contexte au loup pour s’offrir un grand festin : une grand-mère et une enfant. Son innocence est accentuée par sa promenade qui s’éternise. Même si elle a été missionnée par sa mère pour apporter des présents à sa grand-mère, elle prend le temps en rêvassant sur le trajet. En effet, “elle cueille des noisettes“, elle court après des papillons, elle fait des bouquets de fleurs. Outre l’innocence, il y a également une notion plus symbolique : elle ne voit pas le danger et pour preuve elle est comme “aveugle” dans le passage où elle confond sa grand-mère avec le loup. Effectivement, même si le loup est déguisé, il y a de grosses différences entre une grand-mère et ce type de prédateur. Le petit Chaperon rouge les liste : “de grands bras“, “de grandes jambes“, “de grandes oreilles“, “de grands yeux“, “de grandes dents“. Néanmoins, tout cela n’a pas l’air d’effrayer le petit Chaperon Rouge. Mais cela reflète plus une part de stupidité qu’un réel courage dans la mesure où elle finit par se faire manger par le loup. Il est intéressant de noter que le seul sens qui ne lui fait pas défaut est l’ouïe puisqu’elle prend peur en entendant la voix de sa grand-mère. Cependant, elle se rassure en pensant que sa voix est ainsi parce qu’elle est enrhumée.

Le Loup est un prédateur dangereux qui fait preuve de ruse pour duper le Petit Chaperon Rouge. Il profite de l’innocence de la jeune fille en inspirant la confiance pour obtenir des informations. C’est un personnage très intelligent puisqu’il sait qu’il ne peut pas passer à l’acte directement. En effet, les bûcherons sont présents à proximité. C’est pour cette raison qu’il s’arrange pour connaître la destination du petit Chaperon rouge. Il cherche à l’attaquer au moment le plus opportun. En ce sens, il se montre très patient pour accomplir son dessein. Par ailleurs, le loup symbolise les dangers et les tentations auxquels les jeunes enfants, en particulier les filles, peuvent être confrontés. Il peut être interprété comme une représentation allégorique des prédateurs humains, qui cherchent à exploiter la naïveté et la confiance des jeunes pour satisfaire leurs propres désirs.

La mère du petit chaperon rouge est un personnage assez peu développé. Elle apparaît brièvement au début de l’histoire pour demander à sa fille de se rendre chez sa grand-mère malade pour lui apporter des victuailles. Là où dans certains contes, elle donne des instructions précises à sa fille, dans celui de Perrault, celles-ci sont absentes. Ainsi, la mère n’apparaît pas comme un personnage responsable et protecteur qui prend soin de sa fille. Elle la laisse s’exposer aux dangers de la forêt. Indirectement, on peut dire qu’elle est victime de la mort de sa fille puisqu’elle la laisse partir seule.

La grand-mère est décrite comme étant une femme âgée, faible et vulnérable. Elle est présentée comme étant alitée, ce qui la rend encore plus dépendante des autres, et surtout, de sa petite-fille. Elle est victime de l’innocence de sa petite-fille. En effet, cette dernière, qu’elle aime énormément, révèle au Loup l’endroit où elle habite. On peut supposer que son ouïe n’est pas très bonne puisqu’elle n’arrive pas à se rendre compte que le loup feint la voix de sa petite-fille. En révélant au loup, qu’elle prend pour le petit chaperon rouge, comment entrer chez elle, elle s’expose à un danger qui a été initié, inconsciemment, par sa petite fille. Elle finit donc par être dévorée.

Analyse de l’oeuvre

Un conte populaire dont le premier texte fut réalisé sous la plume de Perrault

Le Petit Chaperon rouge est un conte riche en variations et en symbolisme, qui a traversé les siècles et les cultures, témoignant de son universalité et de son importance. Il est issu de la tradition orale populaire, qui existe depuis très longtemps et il a connu de nombreuses versions. Ses origines précises sont inconnues, mais il s’agit d’un conte initiatique destiné à tous, jeunes et vieux, mettant en scène les trois étapes de la vie à travers une fillette, de l’insouciance (enfance) à l’âge mûr (grand-mère) en passant par la figure parentale (la mère). Des éléments de ce conte se retrouvent dans la mythologie grecque avec Chronos qui avale ses enfants, ainsi que dans un vieux conte chinois appelé La vieille femme tigre. Bien que la version de Perrault propose une fin moins heureuse que d’autres versions :

  • celle des frères Grimm (1812), où le chasseur arrive à temps pour découper le loup ;
  • celle de la version italienne “La finta nonna“, où le petit Chaperon rouge demande au loup d’aller se soulager à l’extérieur et en profite pour fuir.

Toutefois, Charles Perrault évite d’être dans le macabre. En effet, dans certaines versions plus anciennes, le loup prévoyait de faire manger un repas à la jeune fille avec des morceaux de sa grand-mère.
D’autre part, la version de Perrault se termine avec une morale qui enseigne aux jeunes filles à se méfier des étrangers et d’éviter de s’éloigner du chemin tracé.

Une moralité qui souligne les dangers encourus

Il est assez étrange que Perrault, dont le public était enfanté, est préservé une fin où le mal est victorieux dans cette lutte manichéenne (l’innocence contre la perversion). On peut émettre l’hypothèse que c’est un moyen pour l’auteur d’appuyer sa morale afin de faire prendre conscience aux enfants des dangers auxquels ils sont exposés s’ils parlent à des inconnus. L’histoire aurait pu être plus brève puisque le loup aurait pu manger le petit chaperon rouge dès leur rencontre. Néanmoins, Perrault voulait sans doute accentuer les conséquences négatives de l’insouciance et du fait de parler à des inconnus. D’autre part, bien que l’auteur ne l’explicite pas, Perrault nous offre une scène très ambiguë où le loup propose à la fillette de se déshabiller et d’entrer dans le lit avec elle. Nous avons une figure masculine et mature (le loup), qui a bien conscience de ce qu’il souhaite et endort la conscience de la figure féminine et innocente (la fillette) qui se laisse faire. Si Perrault n’en fait pas mention pour ne pas choquer, la scène peut être interprétée de manière tendancieuse dans la mesure où elle suscite des soupçons de violence sexuelle.
Cette vision est clairement expliquée par Bettelheim, dans Les Psychanalystes des contes de fées, qui estime que Le Petit Chaperon Rouge exprime les craintes et les désirs de l’enfant en matière de sexualité. Le personnage du loup représente les désirs sexuels masculins, tandis que le petit chaperon rouge, quant à elle, représente la jeune fille qui doit faire face à ces désirs. En effet, elle ne résiste pas à la tentative de séduction du loup, ce qui montre, qu’au fond, elle désire être séduite. Ce trait la fait passer pour une idiote responsable de sa mort et de celle de sa grand-mère.

Le pouvoir libérateur de ce conte de Perrault

Le Petit Chaperon rouge aurait donc une connotation sexuelle, où le rouge du chaperon peut faire référence à la sexualité et au cycle menstruel. Le chemin à travers la forêt, quant à lui, représente le passage de l’enfance à l’âge adulte et les dangers qui l’accompagnent. Le Petit Chaperon rouge donne des informations au loup, qui lui permettent de trouver la maison de sa grand-mère. Celui-ci symbolise la virilité et le prédateur sexuel, révélant ainsi le désir inconscient, de la jeune fille qui écoute l’histoire, d’être séduite par son père (complexe d’Oedipe). La mort de l’héroïne serait acceptée par la jeune fille qui se sentirait coupable et mériterait d’être punie. La grand-mère, représentant ici la mère, trouve également la mort, car sa présence s’oppose à toute sexualité chez sa fille. En effet, dans le complexe d’Oedipe exposé par Freud, les jeunes filles ont ce désir inconscient de “tuer” leur mère pour les remplacer dans le cœur de leur père. Bien que ce conte ne soit pas compris dans son intégralité par l’enfant, Bettelheim suggère que Le Petit Chaperon rouge a un pouvoir libérateur face aux “angoisses indéterminées“. Ainsi, même si ces sentiments d’inquiétude, d’anxiété ou de peur, difficiles à identifier ou à expliquer, sont chassés de l’esprit grâce à la lecture de ce conte. À l’instar d’un livre d’horreur qui permet aux lecteurs de se purger de toute pulsion meurtrière ou de désirs inconscients d’ordre macabre.

Adaptations du Petit Chaperon Rouge dans l’art et la littérature

L’histoire intemporelle du Petit Chaperon Rouge a inspiré de nombreux artistes à travers le monde, sous diverses formes telles que les livres, les films et les illustrations. Au XIXe siècle, Gustave Doré a créé l’une de ses illustrations les plus emblématiques de contes de fées, représentant le Petit Chaperon Rouge et le loup partageant le même lit. Depuis lors, il y a eu de nombreuses adaptations, certaines modifiant considérablement l’histoire originale. Dans les années 30, Marcel Aymé a écrit une histoire, dans ses Contes du chat perché, où deux jeunes filles, Delphine et Marinette, sont tentées d’ouvrir la porte au loup malgré les avertissements de leurs parents. Vers la fin des années 70, Philippe Dumas va écrire Le Petit Chaperon bleu marine, en collaboration avec Boris Moissard, qui se veut être une suite de l’histoire du Petit Chaperon Rouge. La photographe de mode Sarah Moon a illustré le conte avec des photos en noir et blanc, dans les années 80, où elle met en scène une fillette vêtue d’un imperméable. Avec Carmen Martin Gaite, l’histoire a pris une touche plus moderne avec une Sara Allen, une jeune fille rêveuse, vivant à New York. En 1994, Jean Claverie y a ajouté des éléments modernes comme le loup qui porte des baskets ou la grand-mère qui est amatrice de vidéos sur cassette.
La fin des années 90 va voir apparaître de nombreuses histoires qui vont s’inspirer du conte de Perrault sous la plume de divers auteurs comme Ed Young, Philippe Corentin, Marià Cami ou encore Colin McNaughton.
Plus récemment, l’histoire du Petit Chaperon rouge a été revisitée dans la série télévisée “Tell Me a Story” ou encore dans le livre Little Red Riding Hood and the Wolf (Le petit chaperon rouge et le loup) en 2021.

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