Littérature

Edgar Allan Poe, Bérénice : résumé, personnages et analyse

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Ecrit par Les Résumés

Bérénice est une nouvelle écrite par l’écrivain américain, Edgar Allan Poe, en 1835 qui combine des éléments de l’horreur et du style gothique. Elle parodie les histoires à suspense populaires de l’époque, telles que celles d’Ann Radcliffe et de Matthew Gregory Lewis. La nouvelle a choqué les lecteurs de l’époque en raison de sa violence et a été incluse dans les Nouvelles histoires extraordinaires de Poe. Charles Baudelaire a traduit la nouvelle en français, ainsi que la plupart des autres contes de Poe. Explorons ensemble ce thriller psychologique du 19ème siècle.

Résumé détaillé de Bérénice d’Edgar Allan Poe

L’enfance d’Egaeus

Egaeus, qui préfère taire son nom de famille, nous raconte une histoire qui lui est arrivée. Il nous parle de sa famille qui a été longtemps désignée comme “une race de visionnaires” mais également de la demeure où il a grandi. Il s’attarde sur le lieu où il est né et où sa mère est morte. Dans son enfance, Egaeus précise que c’était un intellectuel qui passait son temps à lire.
Bérénice était sa cousine avec laquelle il a vécu dans le manoir paternel. Egaeus était malade et mélancolique tandis que Bérénice était débordante d’énergie. Egaeus vivait dans son “propre coeur” et jouissait de la méditation tandis que sa cousine errait “insoucieuse à travers la vie”.

Le mal qui ronge les personnages

Toutefois, un mal s’est abattu sur Bérénice qui a fait qu’Egaeus n’arrivait plus à reconnaître sa cousine. En effet, celle-ci a été sujette à de nombreuses maladies qui ont causé des torts physiques et mentaux à Bérénice, dont “une espèce d’épilepsie” qui se terminait en catalepsie. En même temps que Bérénice était au plus mal, Egaeus s’enfermait dans son propre mal. Dû à un usage excessif de l’opium, il raconte qu’il devint progressivement monomane, une sorte d’aliénation mentale dans laquelle une idée à tendance à absorber toutes ses facultés d’intelligence. Il explique certains faits qu’il avait coutume de faire comme le fait de réfléchir de longues heures, ou de passer de longues nuits à surveiller la flamme d’une lampe. Ainsi, Egaeus associe sa monomanie à une faculté d’attention.
Il explique à quel point les livres à cette époque pouvaient servir à irriter le mal. Egaeus se dit avoir été constamment dérangé par “des choses insignifiantes”.

Les dents de Bérénice

Egaeus explique que même durant les jours où Bérénice était vraiment belle, il ne l’a jamais vraiment aimé. En effet, Il avoue que ses passions ne sont jamais venues du cœur, mais de l’esprit. Bérénice, elle, l’avait toujours aimé. C’est pour cette raison qu’il lui avait proposé qu’ils se marient.

Alors que les noces approchaient, Egaeus était tranquillement assis dans sa bibliothèque lorsqu’il vit Bérénice. Ils se regardèrent sans prononcer un seul mot. Egaeus voyait à quel point la maladie de Bérénice avait attaqué sa personne. Il s’attarda sur son visage. Egaeus nous fait la description de sa cousine, mais il fut décontenancé lorsqu’elle lui adresse un sourire. Elle révéla ses dents à Egaeus et celles-ci le troublèrent. L’image des dents de Bérénice s’était tellement imprégnée dans l’esprit d’Egaeus qu’il ne remarqua même pas que celle-ci avait quitté la pièce. L’image des dents de Bérénice continuait de hanter les pensées d’Egaeus. Il avait beau tenter de se concentrer à autre chose, il n’y arrivait pas. À chaque fois qu’il les voyait, il ne pensait qu’à ça. Egaeus s’est mis à penser que les dents étaient des idées et que s’il se les procurait, il pouvait enfin avoir la paix.

Violation de sépulture

Un jour où il était perdu dans ses méditations, Egaeus entendit un cri d’épouvante. C’était la domestique qui lui annonçait que Bérénice avait été emportée par une crise d’épilepsie. Egaeus décide d’aller dans la chambre de sa cousine morte et se faufile à ses côtés. Il regardait le cadavre fixement et se rendit compte que le bandeau qui servait à bloquer sa mâchoire s’était dénoué tout seul, comme par enchantement.
De retour dans sa bibliothèque, il était seul. Il remarqua qu’il était presque minuit. Bérénice avait été enterrée peu de temps après le coucher du soleil, mais il ne se rappelait plus de rien. De temps en temps, il percevait la voix d’une femme. Il était sûr d’avoir accompli quelque chose, mais il ne se rappelait pas. Egaeus vit une boîte qui contenait des appareils médicaux. Il fut dérangé par un domestique qui lui annonça que la sépulture de sa cousine avait été souillée. Toutefois, lui et les autres domestiques se sont rendu compte que Bérénice était encore vivante.
Egaeus s’aperçut qu’il avait la main couverte de cicatrice, en se levant, il fit tomber la boite qui laissa échapper des instruments de chirurgie dentaire ainsi que trente-deux dents.

Présentation des personnages

Egæus est le narrateur et le personnage principal de la nouvelle Bérénice d’Edgar Allan Poe. C’est un homme cultivé et instruit, passionné par la littérature et les sciences. Il souffre d’une maladie mentale appelée monomanie, qui peut le pousser à développer une obsession délirante sur un objet précis. Dans la nouvelle, Egæus est obsédé par les dents de Bérénice et devient de plus en plus délirant à mesure que son obsession grandit. Malgré sa maladie, Egæus reste conscient de sa condition et essaie de la contrôler, mais il est finalement incapable de résister à son obsession et perd la raison. Il finit par violer la sépulture de sa cousine et lui arracher ses dents alors que celle-ci est encore en vie.

Bérénice est la cousine d’Egæus et la femme qu’il s’apprête à épouser dans la nouvelle. Elle est décrite comme étant belle et possédant une santé fragile. Bérénice est une personne généreuse et attentionnée, qui prend soin de son cousin et essaie de le réconforter lorsqu’il est malade. Cependant, elle est également décrite comme une personne passive, qui manque de volonté, ce qui la rend vulnérable à l’influence d’Egæus et de sa monomanie. Bérénice est finalement enterrée, vivante par Egæus dans sa propre tombe, en raison de son obsession pour ses dents. La fin de la nouvelle laisse entendre qu’elle peut avoir survécu à cette expérience terrifiante.

Le domestique est simplement mentionné comme étant un homme qui travaille pour Egæus et qui est chargé de s’occuper de la maison. Il n’a pas de nom et n’est pas présenté comme un personnage important dans la nouvelle. Le domestique est surtout mentionné en passant et n’apparaît que brièvement dans quelques scènes.

Analyse de l’oeuvre

La monomanie est le thème central de la nouvelle Bérénice d’Edgar Allan Poe, et elle est présentée comme une maladie mentale grave qui peut conduire à la folie. La monomanie est définie par “Toute affection psychique qui n’affecte que partiellement l’esprit.” (Larousse). Egæus nous précise les effets qu’à la maladie sur sa personne : “Réfléchir infatigablement de longues heures, l’attention rivée à quelque citation puérile sur la marge ou dans le texte d’un livre, – rester absorbé, la plus grande partie d’une journée d’été, dans une ombre bizarre s’allongeant obliquement sur la tapisserie ou sur le plancher, – m’oublier une nuit entière à surveiller la flamme droite d’une lampe ou les braises du foyer, – rêver des jours entiers sur le parfum d’une fleur, – répéter, d’une manière monotone, quelque mot vulgaire, jusqu’à ce que le son, à force d’être répété, cessât de présenter à l’esprit une idée quelconque, – perdre tout sentiment de mouvement ou d’existence physique dans un repos absolu obstinément prolongé, – telles étaient quelques-unes des plus communes et des moins pernicieuses aberrations de mes facultés mentales, aberrations qui sans doute ne sont pas absolument sans exemple, mais qui défient certainement toute explication et toute analyse.

Dans la nouvelle, Egæus finit par obsédé par les dents de Bérénice et devient de plus en plus délirant à mesure que son obsession grandit. La monomanie est présentée comme étant incurable et irrésistible, ce qui signifie qu’Egæus est incapable de guérir de sa maladie et qu’il ne peut pas résister à son obsession. Cela conduit finalement à sa perte de raison et à sa mort.

La monomanie est également présentée comme étant destructrice dans la nouvelle. Elle a des conséquences fatales pour Egæus, qui meurt d’une crise cardiaque causée par sa monomanie. Elle a également des conséquences fatales pour Bérénice, qui est enterrée vivante par Egæus dans sa propre tombe en raison de son obsession pour ses dents. La fin de la nouvelle laisse entendre que Bérénice peut avoir survécu à cette expérience terrifiante et qu’elle est devenue folle à cause de cela. Ainsi, la monomanie est présentée comme étant une force destructrice qui peut avoir des conséquences graves pour ceux qui en sont atteints et pour ceux qui leur sont proches.

Une relation détruite

Dans la nouvelle Bérénice d’Edgar Allan Poe, la relation entre Egæus et Bérénice est un thème important. Bérénice est décrite comme étant belle et possédant une santé fragile, tandis qu’Egæus est un homme cultivé et instruit qui souffre d’une maladie mentale appelée monomanie. Malgré cela, Egæus et Bérénice sont très proches et s’apprêtent à se marier. Toutefois, si Bérénice est réellement amoureuse d’Egæus ce dernier n’éprouve pas la même chose pour elle. “Dans l’étrange anomalie de mon existence, les sentiments ne me sont jamais venus du cœur, et mes passions sont toujours venues de l’esprit.

La monomanie d’Egæus lui fait perdre la raison et le pousse à devenir obsédé par les dents de Bérénice, ce qui finit par détruire leur relation. Du fait de sa passivité, Bérénice est vulnérable à l’influence d’Egæus et de sa monomanie. Elle essaie de l’aider et de le réconforter, mais elle est finalement incapable de le protéger de sa propre obsession et finit par être la victime de la maladie de son cousin. Dans sa nouvelle, Poe tente de décrire les difficultés pour l’entourage de s’occuper d’une personne atteinte de troubles mentaux.

Un thriller psychologique

Edgar Allan Poe est connu pour son utilisation de l’horreur et de l’étrangeté dans ses œuvres, et ces éléments sont également présents dans Bérénice. La nouvelle est remplie de moments effrayants et de situations étranges qui ajoutent une dimension supplémentaire à l’histoire et contribuent à son atmosphère sombre et inquiétante.

Un exemple de moment effrayant dans la nouvelle est la décision d’Egæus de creuser la tombe de Bérénice pour récupérer ses dents. Cette action est présentée comme étant délirante et dérangeante, et elle reflète la profondeur de l’obsession d’Egæus pour les dents de Bérénice. D’autant plus que Poe ne nous raconte pas la scène. Il utilise une ellipse et nous retrouvons Egæus dans la bibliothèque après avoir retiré les dents de sa cousine. “J’avais accompli quelque chose ; – mais qu’était-ce donc ? Je m’adressais à moi-même la question à haute voix, et les échos de la chambre me chuchotaient en manière de réponse : – Qu’était-ce donc ?” Nous n’apprenons qu’à la fin de la nouvelle ce qu’Egæus a fait. Cette fin est également effrayante, car elle laisse entendre que Bérénice peut avoir survécu à son enterrement vivant et qu’elle est devenue folle à cause de cela. “sa voix basse devint distincte à faire frémir quand il me parla d’une violation de sépulture, – d’un corps défiguré, dépouillé de son linceul, mais respirant encore, – palpitant encore, – encore vivant “.

Ces éléments d’horreur et d’étrangeté ajoutent une dimension supplémentaire à la nouvelle et contribuent à son atmosphère sombre et inquiétante.

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