Le puits et le pendule est une nouvelle de Edgar Allan Poe, un auteur américain, qui raconte l’histoire d’un prisonnier soumis à de terribles tortures pendant l’Inquisition espagnole. Cette nouvelle a été publiée pour la première fois en 1842 dans la revue littéraire The Gift: A Christmas and New Year’s Present, et fait partie du recueil Nouvelles histoires extraordinaires en version française. Bien que l’histoire se déroule pendant l’Inquisition espagnole, Poe a modifié certains aspects de la réalité historique. Découvrons ensemble cette nouvelle du 19ème siècle.
Résumé détaillé de Le puits et le pendule d’Edgar Allan Poe
Une cellule obscure
Le narrateur est accusé d’un crime non précisé et est emprisonné en Espagne pendant l’Inquisition. Il se trouve enfermé dans une cellule totalement plongée dans l’obscurité, ce qui lui rend difficile de déterminer les dimensions de la pièce. Pour essayer de le faire, il se met à suivre les murs de la cellule, mais il s’évanouit avant d’avoir terminé. Le narrateur ne sait pas pourquoi il a été accusé et quel sort lui est réservé, ce qui ajoute à son malaise et à son incertitude quant à son avenir. La combinaison de ces éléments crée une atmosphère de doute et de malaise pour le narrateur, qui doit faire face à une situation stressante et incertaine.
Le puits
À son réveil, le narrateur prend conscience de l’existence d’un puits vaste et abyssal situé en plein centre de la pièce, frôlant de près une chute potentiellement fatale. La présence inattendue de cet obstacle au sein de la cellule est source de terreur, d’autant plus qu’il n’avait aucune indication de sa présence auparavant. L’expérience de perdre connaissance à deux reprises contribue également à son état de désorientation et d’anxiété.
Le narrateur prend conscience qu’il est étendu sur le dos, entravé, ne pouvant bouger que la tête et dans une moindre mesure son bras gauche. Cette posture, synonyme d’impuissance et de vulnérabilité, est extrêmement inconfortable et source d’angoisse, car elle l’empêche de se défendre ou de se mettre en sécurité. Pour aggraver son désarroi, il aperçoit une imposante lame affûtée, telle un pendule, oscillant juste au-dessus de lui, s’abaissant progressivement vers sa poitrine. L’idée d’être fauché par ce mécanisme effilé est particulièrement horrifiante, plongeant le narrateur dans un état d’effroi face à la menace mortelle qui pèse sur lui, et contribuant à l’ambiance de danger et de terreur qui imprègne sa situation.
Aidé par les rats
À la fin, le narrateur déjoue son calvaire par une ruse ingénieuse : il enduit ses liens de la nourriture qui lui est donnée. Ce geste attire des rats, qui, guidés par leur appétit, grignotent ses attaches, lui accordant ainsi la liberté juste avant que la lame du pendule ne l’atteigne. Grâce à cette trouvaille, il parvient à se libérer. Toutefois, cette évasion ne marque pas la fin de ses épreuves.
Liberté
Alors que la situation devient critique, les parois de la cellule du narrateur, chauffées à blanc de l’extérieur, se mettent en mouvement, rétrécissant progressivement son espace vital et le poussant inexorablement vers le précipice du puits central. L’angoisse monte à mesure qu’il se trouve pris au piège dans un corridor de plus en plus resserré, la menace du gouffre devenant toujours plus pressante. Au moment critique où il est sur le point d’être contraint de succomber à l’abîme, un retournement providentiel survient : les murs s’arrêtent, et il est sauvé in extremis par le bras secourable du général Lasalle, dont les troupes viennent de s’emparer de Tolède. Grâce à cette intervention salvatrice, le narrateur échappe de justesse à un destin funeste et retrouve la liberté.
Présentation des personnages
Le narrateur de l’histoire, dont l’identité demeure inconnue, nous livre un témoignage à la première personne. Ses origines et les circonstances précises de son accusation et de sa détention par l’Inquisition à Tolède restent voilées de mystère, seules des allusions à un crime indéfini nous parviennent. Initialement, il tente de mesurer son cachot en tâtant les murs mais perd connaissance avant d’y parvenir. À son réveil, il découvre avec horreur l’existence d’un gouffre béant au centre de la pièce, évitant de justesse une chute fatale. Après un second évanouissement, il retrouve ses esprits entravé, avec une mobilité très limitée, juste assez pour observer une sinistre lame pendulaire affûtée se balancer au-dessus de lui, menaçant peu à peu sa vie. Cependant, c’est un homme d’audace et de ruse qui, face au danger, trouve une stratégie d’évasion en enduisant les liens qui l’entravent de nourriture pour attirer des rats qui les grignoteront. Malgré les périls et l’horreur de sa situation, il fait preuve d’une remarquable capacité d’adaptation et de survie, réussissant à se délivrer et à se soustraire aux tortures conçues pour lui.
L’Inquisition espagnole de Tolède est responsable de l’arrestation et du procès du narrateur, qui est accusé d’un crime non précisé. On ne sait pas exactement quelles sont les charges qui pèsent contre lui ni comment le procès se déroule, mais il est condamné et emprisonné dans une cellule plongée dans l’obscurité. Cette inquisition a réellement existé. Active à partir du XIIIe siècle, elle a été chargée de lutter contre l’hérésie et de maintenir la pureté de la foi catholique en Espagne jusqu’au XIXe siècle. Elle avait le pouvoir de mener des enquêtes, de poursuivre et de juger les personnes accusées d’hérésie ou de blasphème. Elle pouvait également ordonner des confiscations de biens et des peines allant jusqu’à la mort. Elle était considérée comme une institution redoutée et crainte par la population.
Les rats apparaissent dans l’histoire lorsque le narrateur enduit ses liens de nourriture pour les attirer et ronger ses liens. Les rats sont des animaux nuisibles qui sont souvent associés à la saleté et à la décomposition. Ils sont capables de ronger les matériaux et de s’adapter à différents environnements, y compris les milieux sombres et confinés comme une cellule. Ils jouent un rôle important dans l’histoire, car ils permettent au narrateur de se libérer de ses liens et de s’échapper de son supplice. Ils lui offrent une chance de se sortir de sa situation périlleuse et de retrouver la liberté. Toutefois, on ne sait pas exactement comment le narrateur a réussi à attirer les rats ni comment il a su qu’ils viendraient à son secours. Cela reste un mystère dans l’histoire.
Le général Lasalle est un personnage qui apparaît au moment où le narrateur va chuter dans le puits. C’est un personnage important de l’armée qui vient de prendre Tolède. On ne connaît pas grand-chose sur lui, si ce n’est qu’il intervient au moment crucial pour sauver le narrateur de la chute et le libérer de sa cellule. Le général Lasalle est un personnage qui symbolise le salut et la liberté pour le narrateur. Sa présence est bienvenue et inattendue, et elle permet au narrateur de se sortir de sa situation périlleuse et de retrouver la liberté. Cependant, on ne sait pas exactement comment le général Lasalle a su que le narrateur se trouvait dans cette cellule ni comment il a réussi à entrer dans la prison.
Analyse de l’oeuvre
L’ambiance de terreur et de folie
Dans Le Puits et le Pendule, Edgar Allan Poe utilise plusieurs techniques pour créer une ambiance de terreur et de folie. Tout d’abord, il utilise des descriptions qui mettent en avant les éléments effrayants de l’environnement du personnage principal. “J’étais dans une cellule souterraine, sombre, humide et lugubre, et j’étais couché sur une paillasse humide et froide, enveloppé de chaînes. Il y avait une odeur de moisi dans l’air, et je sentais que j’étais dans un lieu où personne n’était entré depuis longtemps.”
Ce passage met en avant les éléments de l’environnement qui contribuent à créer une ambiance de terreur et de folie. La cellule souterraine est décrite comme étant sombre, humide et lugubre, ce qui crée une sensation de malaise et d’angoisse chez le lecteur. De plus, le fait que le personnage principal soit enchaîné et allongé sur une paillasse humide et froide renforce cette ambiance de terreur. Enfin, l’odeur de moisi qui règne dans la cellule et le fait que personne n’ait pénétré dans ce lieu depuis longtemps ajoutent une touche de mystère et d’incertitude à l’histoire.
De plus, Poe utilise des événements qui sont particulièrement terrifiants pour renforcer l’ambiance de terreur. “Je vis alors un pendule qui se balançait lentement au-dessus de moi. Je crus d’abord qu’il était suspendu à la voûte, mais bientôt, je m’aperçus que sa chaîne était si longue qu’elle disparaissait dans l’obscurité au-dessus de ma tête. Le pendule se balançait de plus en plus vite, et je sentis que j’allais être coupé en deux par le fil qui le soutenait.“. Ce passage met en avant l’événement effrayant que constitue le pendule qui va et vient au-dessus du personnage principal. Le fait que le pendule se balançât de plus en plus vite et que le personnage principal crût qu’il allait être coupé en deux par le fil qui le soutenait contribue à créer une ambiance de terreur.
Enfin, Poe joue sur le suspense et l’incertitude pour renforcer l’ambiance de terreur. Le personnage principal ne sait pas combien de temps il va rester enfermé dans cette cellule souterraine, ni ce qui va lui arriver. Cette incertitude crée une sensation de malaise et d’angoisse chez le lecteur, qui se demande ce qui va se passer à chaque instant.
L’ambiance de terreur et de folie dans Le Puits et le Pendule est donc créée grâce aux descriptions effrayantes de l’environnement, aux événements terrifiants qui se produisent dans l’histoire et à l’incertitude qui règne tout au long de la nouvelle.
Le thème de la folie
Dans Le Puits et le Pendule, le personnage principal est confronté à une situation qui met à rude épreuve ses capacités mentales. Il est enfermé dans une cellule souterraine, menacé par un pendule qui va et vient au-dessus de lui, et il ne sait pas combien de temps il va rester enfermé. “Je ne savais pas combien de temps j’allais rester enfermé dans cette cellule souterraine. Je ne savais pas ce qui allait m’arriver. Je ne savais pas si on allait me libérer un jour ou si on allait me laisser mourir ici, seul et oublié”. Cette situation de stress et de pression peut provoquer des troubles mentaux chez le personnage principal, qui se retrouve à imaginer des scénarios impossibles et à perdre le sens de la réalité. “Je me crus alors en train de me noyer dans un puits profond et ténébreux. Je sentis l’eau glacée me remplir les poumons et je crus que j’allais mourir. Mais bientôt, je me rendis compte que je n’étais pas en train de me noyer, mais que je me trouvais toujours dans cette cellule souterraine, enchaîné sur ma paillasse humide et froide.” Cet exemple montre comment la situation de stress et de pression dans laquelle se trouve le personnage principal peut lui faire perdre le sens de la réalité et lui faire imaginer des scénarios impossibles.
Le thème de la folie est également mis en avant par les descriptions et les événements qui se produisent dans l’histoire. Le fait que le personnage principal soit enfermé dans une cellule souterraine et menacé par un pendule qui va et vient au-dessus de lui contribue à créer une ambiance de folie et de démence.
Le thème de la folie est donc mis en avant grâce à la situation de stress et de pression dans laquelle se trouve le personnage principal, qui peut provoquer des troubles mentaux et faire perdre le sens de la réalité. Les descriptions et les événements de l’histoire contribuent également à renforcer ce thème en créant une ambiance de folie et de démence.
Le symbolisme du puits et du pendule
Le puits et le pendule sont deux symboles importants dans Le Puits et le Pendule d’Edgar Allan Poe :
– Le puits symbolise l’abîme, l’inconnu et l’incertitude. Dans l’histoire, le personnage principal est enfermé dans une cellule souterraine pour une durée indéterminée. Cette situation d’incertitude est symbolisée par le puits, qui représente l’abîme et l’inconnu. Le fait que le personnage principal soit enfermé dans une cellule souterraine et ne sache pas combien de temps il va y rester met en avant l’idée de l’incertitude et de l’inconnu.
– Le pendule, quant à lui, symbolise le temps qui passe et qui rapproche le personnage principal de sa mort. Le fait que le pendule se balançât de plus en plus vite au-dessus du personnage principal met en avant l’idée que le temps est précieux et qu’il faut en profiter. Le pendule rappelle également que le temps est inéluctable et que la mort est inévitable.
En résumé, le puits et le pendule sont deux symboles importants dans Le Puits et le Pendule qui mettent en avant les thèmes de l’incertitude, de l’inconnu et de la mort. Le puits symbolise l’abîme et l’inconnu, tandis que le pendule symbolise le temps qui passe et la mort inévitable. Ces deux symboles renforcent l’ambiance de terreur et de folie qui règne tout au long de cette nouvelle.