Littérature

François Rabelais, Le Tiers Livre : résumé, personnages et analyse

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Ecrit par Les Résumés

Le Tiers Livre est un roman écrit par François Rabelais, un auteur français, publié en 1546, dédié à Marguerite de Navarre. Découvrons cette œuvre ensemble.

Résumé chapitre par chapitre de Le Tiers Livre de François Rabelais

Chapitre * – Après avoir conquis la Dispondie, Pantagruel y installe une colonie d’hommes qui croît rapidement. Dans ce chapitre, Rabelais nous dépeint une société prospère et idéale régie par un système similaire aux sociétés antiques de l’époque.

Chapitre 1 – Comment Panurge fut fait châtelain de Salmigondin en dipsodie, et mangeait son blé en herbe

Pantagruel cède le château de Salmigondin à Panurge, avec un revenu annuel de 6 789 106 789 royaux, sans compter les revenus incertains des scarabées et des grillons. Panurge le gouverne bien et prudemment, mais en moins de 14 jours, il a dépensé le revenu certain et incertain pour trois ans. Il ne les a pas dépensés pour construire des monastères ou des temples, mais pour des banquets et des fêtes, pour vendre du bois et des cendres, pour acheter et vendre à perte. Pantagruel n’est pas contrarié, c’est la meilleure et la plus raisonnable des personnes. Il prend tout en bonne part et ne se fâche jamais. Il dit à Panurge que s’il veut vivre ainsi, il lui sera impossible de devenir riche. Panurge répond qu’il ne se soucie pas d’être riche et qu’il veut simplement vivre dans la joie. Il conseille à Pantagruel de prendre conseil auprès de lui et de vivre joyeusement.

Chapitre 2 – Comment Panurge loue les débiteurs et les emprunteurs

Panurge parle à Pantagruel de ses dettes. Panurge dit qu’il ne sera jamais désendetté et que c’est une bonne chose, car cela signifie qu’il aura toujours des créanciers qui prieront pour qu’il ait une bonne et longue vie, et qui chercheront toujours de nouveaux créanciers à qui emprunter. Il mentionne également que dans l’ancienne Gaule, lorsque les serfs et les serviteurs étaient brûlés vifs lors des funérailles de leurs maîtres, ils avaient peur de la mort de leurs maîtres, car ils devaient mourir, eux aussi, et ils priaient toujours pour que leurs maîtres vivent. Il conclut en disant qu’il trouve agréable d’avoir de nombreux créanciers autour de lui et qu’il les considère comme de belles et bonnes créatures.

Chapitre 3 – Continuation du discours de Panurge à la louange des prêteurs et des débiteurs

Panurge décrit un monde idéal où tout le monde prête et emprunte en harmonie, où il n’y a pas de conflits ni de guerre, et où tout le monde est bon, beau et juste. Il fait référence à une citation d’un personnage, nommé Patelin, qui loue le père de Guillaume Jousseaume pour sa générosité en prêtant ses biens à qui en avait besoin. Il compare également ce monde idéal à un microcosme où tous les membres travaillent ensemble pour maintenir la vie en forgeant continuellement du sang, qui est le siège de l’âme.

Chapitre 4- Comment Pantagruel déteste les débiteurs et les emprunteurs

Pantagruel déclare qu’il ne se laissera pas influencer par les paroles de Panurge. Il lui fait comprendre que les gens ne devraient se devoir que de l’amour et de l’affection mutuelle, et non de l’argent. Selon lui, il est honteux de toujours emprunter au lieu de travailler et de gagner de l’argent. Il accepte de prêter de l’argent seulement lorsque l’emprunteur n’a pas pu gagner de l’argent en travaillant ou a perdu sa fortune de façon inattendue. Pantagruel accepte de refuser les dettes de Panurge, ce dernier le remercie, mais souhaite néanmoins garder quelques dettes.

Chapitre 5 – Pourquoi les nouveaux mariés étaient exempts d’aller en guerre ?

Panurge demande à Pantagruel pourquoi, selon la loi de Moïse, les nouveaux mariés sont exempts d’aller à la guerre pour la première année. Pantagruel répond que c’est pour que les nouveaux mariés puissent jouir de leurs amours, produire des enfants et se préparer à la guerre pour la seconde année. Panurge souligne que les prêcheurs de Varenncs détestent les secondes noces, mais Pantagruel répond que c’est leurs propres problèmes. Panurge se demande alors si cette exemption est accordée pour éviter que les nouveaux mariés soient trop épuisés par leurs activités sexuelles pour se battre efficacement.

Chapitre 6 – Comment Panurge avait la puce en l’oreille et désista porter sa magnifique braguette

Dès le lendemain, Panurge se fait percer l’oreille et y met un anneau d’or coûteux. Pantagruel trouve le déguisement étrange et demande à Panurge pourquoi il s’habille de cette manière. Panurge répond qu’il veut maintenant surveiller de près ses affaires, car il est maintenant libre de dettes. Il a l’intention de se marier et estime qu’il fera un bon mari. Panurge souhaite arrêter de porter des braguettes, car celles-ci font penser à l’armement de l’homme de guerre. Il fait référence aux lois des Turcs qui interdisent le port de la braguette.

Chapitre 7 – Comment la braguette est première pièce de harnais entre genre de guerre

Panurge et Pantagruel discutent de l’importance des différentes parties de l’équipement militaire. Panurge affirme que la première pièce d’équipement est le bouton du pantalon, qu’il compare à l’enveloppe protectrice des graines des plantes. Il poursuit en disant que la nature a créé les humains sans armes ni défenses, mais que, le monde devenant plus violent, les humains ont dû s’armer. Panurge affirme que la première partie du corps que les humains ont commencé à armer était les testicules, citant le personnage biblique Moïse comme exemple de quelqu’un qui s’est armé d’une “brave et galante braguette” faite de feuilles de figuier.

Chapitre 8 – Comment Panurge se conseille à Pantagruel pour savoir s’il doit se marier

Panurge débat sur le mariage avec Pantagruel. Il a des doutes et des craintes à propos de cela. Il demande l’avis de Pantagruel sur la question et celui-ci lui conseille de se marier. Panurge exprime alors ses craintes de se faire tromper par sa femme et de devenir cocu, ce qui pourrait le rendre fou de colère. Pantagruel lui répond que s’il ne veut pas prendre ce risque, il ne devrait pas se marier. Panurge continue à exprimer ses doutes en disant qu’il pourrait épouser une femme de bien, mais qu’elle pourrait le battre, ce qui le rendrait fou de colère. Ils se mettent à lister les pour et les contres du mariage.

Chapitre 9 – Comment Pantagruel remontre à Panurge difficile chose être le conseil de mariages, et des sorts homériques et virgiliens

Panurge demande des conseils à Pantagruel concernant son mariage, mais celui-ci lui répond qu’il ne peut pas lui donner de certitudes, car le sort futur de son mariage dépend des dispositions célestes et que toutes les propositions de Panurge sont incomplètes et incohérentes. Il lui propose alors d’utiliser les œuvres de Virgile pour explorer le sort futur de son mariage en utilisant des sorts homériques comme Socrate l’a fait avant lui.

Chapitre 10 – Comment Pantagruel remontre le sort des dés être illicites

Pantagruel et Panurge discutent de l’utilisation des dés dans la prise de décision. Panurge suggère d’utiliser trois dés pour prendre une décision, mais Pantagruel s’y oppose, affirmant que l’utilisation des dés de cette manière est illégale et peut conduire à la damnation éternelle. Toutefois, il consent à lancer trois dés, pour satisfaire Panurge, afin d’utiliser le chiffre qui en ressort comme le numéro de page d’un livre des œuvres de Virgile. Les dés affichent cinq / six / six. Ils ouvrent les vers seizième du feuillet.

Chapitre 11 – Comment Pantagruel explore par sorts virgiliens quel sera le mariage de Panurge

Pantagruel et Panurge échangent sur différents vers et essaient de savoir comment ils peuvent les interpréter. Pantagruel croit que les vers prédisent que Panurge sera battu, trompé et volé, mais Panurge croit qu’ils prédisent plutôt qu’il sera aimé et que les petits défauts seront des rafraîchissements pour l’amour.

Chapitre 12 – Comment Pantagruel conseille Panurge prévoir l’heur ou malheur de son mariage par songes

Pantagruel suggère à Panurge d’utiliser les “songes” (rêves) comme forme de divination. Cette technique est décrite par de nombreux philosophes et médecins. Pantagruel apprend à Panurge que lorsque le corps est endormi et que la digestion est terminée, l’âme est libre de vagabonder et de retourner à sa demeure céleste. Elle reçoit alors des informations sur l’avenir. Toutefois, l’interprétation des rêves doit être faite par quelqu’un de compétent et de bien informé (référence aux travaux d’Héraclite). Ensuite, Pantagruel donne des conseils à Panurge pour qu’il puisse songer profondément.

Chapitre 13 – Le songe de Panurge et interprétation d’icelui

Le lendemain, Panurge raconte un rêve qu’il a fait à Pantagruel et à ses amis (Frère Jean, Epistémon, …). Il rêvait qu’il avait une femme jeune, belle et attentionnée qui lui mettait des cornes au-dessus du front. Il se transformait ensuite en tambourin et elle en chouette. Pantagruel interprète le rêve comme une prédiction que Panurge sera trompé par sa femme, qu’il sera battu et dérobé. Panurge, quant à lui, interprète son rêve comme une prédiction de richesse dans son mariage, grâce à la corne d’abondance. Pantagruel souligne le fait que le fait qu’il se soit réveillé en sursaut indique un mauvais présage.

Chapitre 14 – Excuse de Panurge et exposition de cabale monastique en matière de boeuf salê

Panurge explique qu’il a trop faim pour écouter quoi que ce soit. Selon lui, le jour est fait pour travailler et que la nuit est faite pour manger, se reposer et se divertir. Il rappelle que le pape a ordonné de jeûner jusqu’à l’heure de Nones et que les moines et les chanoines dînaient peu à l’époque. Il dit que tout le monde soupait sauf quelques rêveurs. Il demande à Jean de manger avec lui et préfère les soupes de laurier associées à une pièce de laboureur salé.

Au cours de leur conversation, Frère Jean et Panurge font une métaphore liée à la cuisine claustrale. Frère Jean explique que les bons pères de religion utilisaient une cabalistique institution des anciens pour se préparer avant d’entrer en église. Ils se rendaient ensuite à la cuisine claustrale pour demander que le bœuf soit mis à cuire pour le déjeuner des religieux. Plus ils se levaient tôt, plus le bœuf était tendre. Panurge écoute cette explication mais se contente des dépens. Épistémon s’écrie ensuite que l’on a l’habitude de connaître les malheurs des autres, mais rarement l’occasion de connaître les siens.

Chapitre 15 – Comment Pantagruel conseille à Panurge de conférer avec la sibylle de Panzoust

Pantagruel conseille à Panurge d’aller consulter la sibylle (don de prophétie) de Panzoust et d’emmener avec lui Epistémon. Au départ, ce dernier n’est pas d’accord étant donné qu’il est défendu par la loi de Moïse d’aller consulter une “sorcière”. Panurge et Pantagruel lui expliquent que rien ne dit que ce soit une sorcière. Il accepte alors d’accompagner Panurge, mais lui avoue qu’il le laissera aller seul s’il apprend qu’elle “use de sorts”.

Chapitre 16 – Comment Panurge parle à la sibylle de Panzoust

Panurge et Epistémon arrivent enfin devant la sibylle, une vieille femme mal vêtu. Après lui avoir fait des offrandes, la sibylle se met à son travail. Elle se met à s’écrier et Panurge, accompagné d’Epistémon, sorte de la maison mais la sibylle sort également dehors et se met à écrire des vers sur des feuilles qu’elle laisse au grés du vent. Elle confie à Panurge qu’il peut lire son destin funèbre sur ses feuilles et elle s’enferme chez elle. Pantagruel et Epistémon réorganise les feuilles et lisent : “T’égoussera (Tirera de ta gousse) De renom. Engrossera De toi non. Te sucera Le bon bout. T’écorchera Mais non tout.

Chapitre 17 – Comment Pantagruel et Panurge diversement exposent les vers de la sibylle de Panzoust

Panurge et Épistémon retournent à la cour de Pantagruel et lui font un rapport détaillé en lui présentant les feuilles de sycomore avec des vers écrits dessus. Pantagruel lit les vers et dit à Panurge que la prophétie de la sibylle montre qu’il sera déshonoré, trompé et battu par sa femme.
Panurge donne sa propre interprétation des vers écrits par la sibylle :

  • T’égoussera” : Le mariage ne peut pas nous permettre de connaître notre femme ;
  • Engrossera De toi non” : sa femme lui donnera un fils ;
  • Te sucera Le bon bout” : Métaphore concernant la fellation ;
  • T’écorchera Mais non tout” : l’enfant sera circoncis.

Chapitre 18 – Comment Pantagruel loue le conseil des muets

Pantagruel et Panurge débattent au sujet des oracles les plus fiables. Pour Pantagruel, les oracles donnés par écrit ou par parole peuvent souvent causer des erreurs en raison des ambiguïtés et des obscurités des mots. Il conseille donc d’obtenir les réponses en consultant un muet sourd de naissance. Selon lui, les langues sont des conventions artificielles et non-naturelles. Il prend l’exemple d’un homme sourd qui comprenait tout ce qu’on disait à travers les gestes et les mouvements des lèvres.

Chapitre 19 – Comment Nazdecabre par signes répond à Panurge

Dès le lendemain, un sourd et muet, Nazdecabre est mandé. Panurge lui donne des cadeaux, puis le présente à Pantagruel. Panurge fait des signes et Pantagruel décode leur signification. Il annonce que Panurge va se marier et qu’il sera heureux en mariage. Il explique que le nombre quinaire est un nombre nuptial selon Pythagoras, et que cela signifie que Panurge, non seulement, se mariera, mais qu’il sera heureux en mariage. Panurge est ravi et offre à Nazdecabre une ferme. Toutefois, Pantagruel interprète le soudain éternuement du muet comme le signe d’un mariage malheureux, mais Panurge rejette cette interprétation, estimant que Pantagruel prend toujours les choses négativement.
Nazdecabre se met alors à réaliser une série de gestes de la main qui effraie Panurge. Ce dernier, oubliant qu’il est sourd et muet, menace de le frapper s’il n’arrête pas. Pantagruel lui explique que Nazdecabre lui prédit qu’il sera “serez marié, cocu, battu et dérobé” mais Panurge ne veut toujours pas l’entendre. Il est sûr et certain qu’il aura une destinée heureuse.

Chapitre 20 – Comment Panurge prend conseil d’un vieil poète français nommé Raminagrobis

En voyant que Panurge est toujours obstiné, Pantagruel lui conseille d’aller voir le vieux poète Raminagrobis afin qu’il puisse éclaircir ses doutes. Celui-ci se met à rédiger un texte qu’il ne finit pas et leur demande de partir expressément.

Chapitre 21 – Comment Panurge patrocine à l’ordre des fratres mendiants

Panurge parle au nom des frères mendiants et s’offusque d’avoir été mis à la porte de cette façon. Il qualifie Raminagrobis de fou, d’hérétique. Il pense que c’est un homme proche de la fin. Selon Epistémon et Pantagruel, Panurge doit analyser les paroles du poète au sens littéral.

Chapitre 22 – Comment Panurge fait discours pour retourner à Raminagrobis

Panurge souhaite retourner voir Raminagrobis afin qu’il confesse ses péchés avant de trépasser. Il réalise également un discours sur le fait que les diables sont effrayés par la lumière.

Chapitre 23 – Comment Panurge prend conseil d’Epistémon

Panurge prend conseil auprès d’Epistémon mais celui-ci ne lui donne aucune réponses. Panurge lui fait part de son intention d’aller aux îles Ogygie où l’on peut encore trouver des oracles mais Epistémon refuse d’y aller.

(Chapitre * : Comment Panurge se confie à Her Trippa )

Sur l’île Bouchard, Panurge rend visite à Her Trippa, un astrologue, qui lui explique qu’il a le physique d’un homme qui sera cocu et battu. Sur ces mots, Panurge s’énerve et le traite de fou.

Chapitre 24 – Comment Panurge prend conseil de frère Jean des Entommeures

Panurge est en colère. Il demande à Frère Jean s’il doit se marier ou non. Celui-ci lui dit de se marier le plus tôt possible étant donné que la fin du monde approche et que l’Antéchrist est né. Panurge mentionne une citation selon laquelle il ne veut pas mourir les couilles pleines.

Chapitre 25 – Comment frère Jean joyeusement conseile Panurge

Frère Jean conseille à Panurge de se marier et de maintenir une vie sexuelle active. Il lui dit que si Panurge ne fait pas attention à cela, il perdra ses privilèges physiques et il lui cite des exemples de personnes qui ont perdu ces privilèges à cause de l’inactivité sexuelle. Panurge accepte le conseil de frère Jean et se déclare prêt à se marier. Il mentionne également que frère Jean semble douter de sa capacité à être un bon père, mais assure qu’il a un dieu des jardins docile et attentif qui l’aidera à satisfaire sa future femme.

Chapitre 26 – Comment frère Jean réconforte Panurge sur le doute du cocuage

Panurge évoque également le fait que sa femme pourrait le tromper pendant qu’il est en voyage avec leur roi Pantagruel. Frère Jean lui explique que s’il est prédestiné à être trompé, il ne peut rien faire pour changer les choses. Cependant, il essaie de lui faire comprendre que ce n’est pas trop grave d’être trompé lorsqu’on ne le sait pas. D’autant plus que cela peut être bénéfique dans la mesure où cela peut lui permettre d’être bien traité par sa femme, d’avoir de nombreux amis et d’être sauvé. Il dit aussi que si c’est prédestiné, Panurge ne peut rien faire pour le changer.

Chapitre 27 – Comment Pantagruel fait assemblée d’un théologien, d’un médecin, d’un légiste et d’un philosophe, pour la perplexité de Panurge

Pantagruel réunit de nombreux conseillers, notamment le théologien Hippothadée, le médecin Rondibilis, le juriste Bridoye et le philosophe Trouillogan, afin qu’ils puissent conseiller Panurge. Néanmoins, on apprend que Bridoye ne pourra pas être présent.

Chapitre 28 – Comment Hippothadée, théologien, donne conseil à Panurge sur l’entreprise de mariage

Hippothadée est interrogé en premier. Le théologien révèle à Panurge qu’il peut se marier s’il en a réellement envie. Toutefois, il ne peut pas réellement dire s’il sera cocu ou non étant donné que ce sera la volonté de Dieu.

Du Chapitre 29 – Comment Rondibilis, médecin, conseille Panurge au Chapitre 32 – Comment les femmes ordinairement appètent choses défendues

Le médecin se trouve face à une question qui le laisse perplexe. Il se met à réfléchir sur les aspects physiologiques de la situation et finit par affirmer que la tromperie est un phénomène naturel au sein d’un couple. Il propose une solution pour y remédier, en soutenant que les femmes ont tendance à être attirées par l’interdit. Il partage également une histoire personnelle à l’appui de son argumentation. Pendant ce temps, Panurge essaie de comprendre les écrits médicaux pour savoir comment agir.

Du Chapitre 33 – Comment Trouillogan, philosophe, traite de la difficulté du mariage au Chapitre 34 – Continuation des réponses de Trouillogan, philosophe éphectique et Pyrrhonien.

Panurge et Trouillogan discutent des défis liés au mariage, toutefois le philosophe répond à côté et Panurge n’est pas plus avancé.

Gargantua se lève et finit par quitter la compagnie. En comptant les invités, on remarque que le juge est absent. On apprend qu’il a été convoqué par le Parlement Mirelinguais en Mirelingues pour donner des explications sur une sentence qu’il a donnée en tant que juge.

Chapitre 35 – Comment Pantagruel persuade à Panurge prendre conseil de quelque fol

Pantagruel observe Panurge qui est perdu dans ses pensées, et lui dit qu’il ressemble à une souris prise dans de la colle, plus elle se débat, plus elle est coincée. Il conseille à Panurge de demander conseil à un fou, car on dit qu’un fou peut enseigner à un sage. Il cite des exemples de la façon dont des rois, des princes et des républiques ont été sauvés et des perplexités dissoutes par les conseils et les prédictions des fous. Il explique que pour être un vrai sage, il faut s’oublier soi-même, se détacher des attachements terrestres et s’ouvrir aux conseils divins, ce qui est souvent considéré comme une folie par le monde. Il raconte l’histoire d’un fou célèbre à Paris qui donnait de sages conseils.

Chapitre 36 – Comment par Pantagruel et Panurge est triboulet blasonné

Panurge et Pantagruel discutent de la possibilité de demander conseil à une personne extrêmement stupide, Triboulet étant suggéré comme le meilleur candidat. Ils mentionnent un festival pour les fous dans la Rome antique et envisagent la possibilité d’en organiser un en France pour Triboulet. Ils discutent également des conséquences potentielles d’être battu si tous les fous étaient comme Triboulet. Pantagruel prévoit de se rendre à Mirelingues, tout en envoyant Carpalim leur amener Triboulet. Il est accompagné de ses serviteurs, dont Panurge, Épistémon, Ponocrates, frère Jean, Gymnaste, Rhizotome, et d’autres.

Du Chapitre 37 – Comment Pantagruel assiste au jugement du juge Bridoye, lequel sententiait (jugeait) les procès au sort des dés au Chapitre 41 – Comment Pantagruel excuse Bridoye sur les jugements faits au sort des dés

Le procès se concentre sur l’examen de la décision d’un juge nommé Bridoye par la cour suprême. Il est révélé que Bridoye a adopté une méthode inhabituelle pour rendre justice en utilisant des dés pour prendre des décisions. La raison de l’erreur de Bridoye est liée à sa vue déclinante due à son âge. Ces chapitres évoquent également l’idée que même si les décisions sont prises au hasard, il est nécessaire de prolonger les procès pour épuiser les plaignants et les amener à accepter les verdicts. À la fin, Pantagruel se pose la question de savoir si cette méthode de jugement aléatoire n’est pas également juste dans certains cas où les décisions sont incertaines.

Chapitre 42 – Comment Panurge se conseille à Triboulet

Pantagruel et Panurge rencontrent Triboulet, qui est fou. Panurge lui fait des offrandes. Triboulet mange les pommes, boit tout le vin et ne parle pas beaucoup. Il finit par frapper Panurge avec la vessie de porc et tirer son épée de bois contre lui. Pantagruel observe que Triboulet a des gestes et des paroles mystérieux et que les Turcs révèrent les fous comme des prophètes. Il explique que le mouvement de la tête de Triboulet est dû à l’inspiration de l’esprit fatidique.

Chapitre 43 – Comment Pantagruel et Panurge diversement interprètent les paroles de Triboulet

Triboulet, le “morosophe” (un sage-fou), donne des conseils à Panurge, lui disant que s’il se marie, la femme qu’il épousera sera infidèle, sotte et désagréable. Les avertissements de Triboulet ne dérangent pas Panurge, car il est attiré par les femmes rustiques et trouve plus de plaisir dans le son d’une cornemuse rustique que dans la musique jouée sur des instruments plus raffinés.

Chapitre 44 – Comment Pantagruel et Panurge délibèrent (prennent la résolution de) visiter l’oracle de la dive bouteille

Panurge a l’intention de se rendre au pays des lanternes afin d’aller consulter l’oracle de la dive bouteille. Le pays des lanternes apparaît dans le quart livre de Rabelais.

Chapitre 45 – Comment Gargantua remonte n’être licite ès enfants se marier sans le su et aveux de leurs pères et mères

Pantagruel entre dans une grande salle du château et trouve Gargantua qui sort d’une réunion. Pantagruel lui raconte brièvement leurs aventures et leur projet d’aller consulter l’oracle de la dive bouteille. Il le supplie de les laisser le mettre en œuvre. Gargantua prend Pantagruel à part et lui dit qu’il est content de le voir désireux de voyager mais qu’il aimerait qu’il pense à se marier car il est maintenant à l’âge approprié. Pantagruel répond qu’il n’y a jamais pensé et qu’il préfère attendre l’approbation de son père avant de se marier. Gargantua lui dit qu’il croit en lui et qu’il loue Dieu de lui avoir donné de bonnes intentions. Ils sont tous les deux d’accord sur la nécessité de l’obtention du consentement des parents pour le mariage, contrairement à la pratique de l’Église qui n’a besoin que de la bénédiction d’un prêtre.

Chapitre 46 – Comment Pantagruel fit ses apprêts pour monter sur mer

Pantagruel, accompagné de Panurge, Épistémon, frère Jean des Entommeures, abbé de Thélème, et d’autres personnes de sa maison, arrive au port de Thalasse près de Sammalo. Il y équipe un navire afin de partir pour un très long voyage.

Les chapitres mentionnant le petit astérisque (*) signifient qu’en fonction des ouvrages, ils peuvent ou non apparaître dans le roman.

Présentation des personnages

Pantagruel est présenté comme un prince juste, généreux et compréhensif, fils de Gargantua. Il entreprend la colonisation du pays de Dipsodie. Il est comparé à des grands rois et empereurs qui ont conquis la terre grâce à leurs bons enseignements. Il règne sur son peuple avec sagesse et compassion, prenant soin de tous. Il nomme Panurge châtelain de Salmiguondin et ne s’énerve jamais, interprétant tout acte de manière positive. Toutefois, il reste très négatif concernant la destinée de son châtelain Panurge qui désire se marier. Il ne cesse de voir des signes comme quoi il sera “marié, cocu, battu et dérobé“.

Panurge, qui a été nommé seigneur de Salmiguondin par Pantagruel, gaspille tous ses revenus en fêtes et banquets en trois ans. Il gère de manière désastreuse les terres et les forêts qui lui ont été confiées par Pantagruel. Ce dernier critique son style de vie qui le maintiendra éternellement loin de la richesse. Panurge lui répond que la richesse réelle ne se mesure pas en argent et que l’on ne doit pas se préoccuper des difficultés de cette vie. Au fil des chapitres, Panurge n’a qu’un seul désir : se marier. On lui explique qu’il sera “marié, cocu, battu et dérobé” mais il n’écoute pas les gens et continuent d’interpréter les oracles et les paroles selon son propre prisme où il voit un dénouement heureux. Toutefois, il a la hantise d’être cocufié et ne cessent de chercher des réponses à ses questions : “doit-il se marier ?” , “sa femme va-t-il le tromper ?

Gargantua est le père de Pantagruel, il n’a qu’un rôle mineur dans ce roman. C’est un géant chaleureux et aimant qui désire un mariage pour son fils.

Outre ces personnages, nous avons de nombreux personnages secondaires, des devins, des sages ou des experts, qui cherchent à apporter des réponses à Panurge. Si certains sont à côté de la plaque, tous s’accordent à lui annoncer le même sort funeste. Il sera “marié, cocu, battu et dérobé”. Parmi ces personnages, nous avons :

La sybille de Panzoust, un vieille femme “mal en point, mal vêtue, mal nourrie, édentée, chassieuse, courbassée, roupieuse, langoureuse” qui délivre un message énigmatique sur des feuilles : ““T’égoussera (Tirera de ta gousse) De renom. Engrossera De toi non. Te sucera Le bon bout. T’écorchera Mais non tout.” ;

Nazdecabre, un muet de naissance doté d’une grande sagesse qui, selon Pantagruel, délivre un destin funeste du fait de son éternuement ;

Raminagrobis, un vieux poète mal en point qui, selon Panurge, est proche de la fin. Il se montre très désagréable après avoir transmis son message ;

Épistémon, un ami de Pantagruel, qui n’apporte pas réellement de réponses aux questions de Panurge ;

Her Trippa, un adepte des sciences occultes (astrologie, chiromancie, …) qui prédit à Panurge, un destin tragique d’après sa physionomie

Le père Hyppothadée et frère Jean qui incarnent la religion, lui annonce qu’ils n’ont pas de réponses à lui donner, car ce sera la volonté de Dieu ;

Rondibilis, un médecin qui use de mots savants bien trop compliqués pour se faire réellement comprendre ;

Trouillogan, un philosophe dont les réponses sont complètement à côté de la plaque ;

Triboulet, le sage-fou (“morosophe” qui annonce à Panurge qu’il sera cocu ;

Le Juge Bridoye est le seul à ne pas donner son avis étant donné qu’il est devant le tribunal pour avoir utilisé des dés lors de ses procès.

Analyse de l’oeuvre

Le Tiers Livre de Rabelais met en scène Panurge, qui se pose la question s’il doit ou non se marier. Il désire assouvir ses pulsions sexuelles, s’exempter du service militaire, procréer pour s’assurer une descendance et des héritiers. Cependant, il a peur d’être trompé par son épouse. Il se tourne vers son ami le géant Pantagruel pour trouver une réponse, mais celui-ci lui conseille de suivre sa propre volonté. Il va consulter différents oracles, qui lui donneront tous la même réponse : il sera “marié, cocu, battu et dérobé”. Le seul à aller dans le sens de Panurge est le frère Jean, un moine qui, en connaissance de cause, met en garde Panurge contre les risques de ne pas prendre de femme.

Dans ce roman, Rabelais aborde des thèmes profonds tout en utilisant une écriture comique. Il explore notamment la possibilité de vivre une vie de couple fidèle à travers des jeux de mots et des images triviales. Il s’adresse principalement aux amateurs de boissons fortes et célèbre la vie débridée et insouciante qu’ils mènent. Le livre n’est pas à prendre au sérieux et est rempli de références à la nourriture et à l’érotisme.
Rabelais aborde des thèmes légers et amusants, en se demandant si l’on peut vivre marié sans être trompé par son épouse. Le personnage de Panurge exprime cela en déclarant “J’ai la puce en l’oreille. Je me veux marier“. Son accoutrement est étrange voir ridicule. La dimension sexuelle et triviale est donc présente dans cette œuvre, conforme à l’esprit habituel de Rabelais.
Le grotesque et le ridicule sont présents, comme en témoigne le personnage de Panurge qui, désireux de se marier, se vêt d’une robe de bure et de petites lunettes pour évoquer la tenue des Romains en temps de paix. Une tenue vestimentaire qui rappelle celle des moines.

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