Littérature

Guy de Maupassant, Contes de la Bécasse, La Peur : résumé, personnages et analyse

Page de couverture du dossier de lecture incluant le résumé de La Peur des Contes de la Bécasse de Maupassant.
Ecrit par Les Résumés

Avec La Peur, Maupassant, le romancier français, nous plonge dans deux histoires horrifiques où il partage l’angoisse de ses personnages et maintient l’émotion à son comble jusqu’au dénouement. Ces récits relèvent du genre fantastique. La première publication de cette nouvelle remonte au 23 août 1882 dans Le Gaulois. Elle est disponible dans le recueil Contes de la Bécasse. Prêt à explorer la thématique de la peur avec nous ?

Résumé détaillé de Contes de la Bécasse – “La Peur” de Guy de Maupassant

La première rencontre avec la peur

Le capitaine du navire partage une anecdote avec son équipage où il a ressenti de la peur. Cependant, un membre de l’équipage le corrige en affirmant que sa compréhension de la peur est erronée. Selon lui, la véritable peur ne se résume pas à être simplement “ému” ou “agité“. Il explique que la vraie peur n’a lieu que dans des circonstances anormales et mystérieuses, où les risques sont vagues.

L’homme relate sa première rencontre avec la peur. Il traversait les grandes dunes au sud de Ouargla, en Afrique en compagnie d’un ami et de huit spahis. Il décrit la beauté étrange du paysage, avec des vagues de sable immobiles comme des flots déchaînés. À court d’eau, ils progressaient difficilement, malgré la fatigue, sous une chaleur étouffante. Ils furent saisis par un phénomène mystérieux : le son d’un tambour qui provenait d’une direction indéterminée. Les Arabes qui les accompagnaient ont été effrayés, affirmant que la mort était sur eux. Soudain, l’ami de l’auteur est tombé de son cheval, foudroyé par une insolation. Pendant deux heures, il a tenté de le réanimer pendant que le son du tambour continuait de résonner dans son oreille. Dans cette situation, il confie avoir été en proie à la terreur.

Le commandant l’interrompt pour lui demander plus de renseignements sur le tambour. Il lui répond que c’était probablement un écho amplifié par les dunes, mais qu’il n’en savait pas plus.

La deuxième expérience

La deuxième fois qu’il a rencontré la peur, c’était l’hiver dernier. Il était parti chasser dans une forêt située au nord-est de la France. Son guide avait prévu qu’il aillent dormir chez un garde forestier pour la nuit. Toutefois, il lui expliqua que l’homme chez qui ils allaient avait tué un braconnier, il y a deux ans. Cela l’avait profondément affecté. Lorsqu’ils arrivèrent, le garde forestier semblait sur le qui-vive. Il demanda à ce que l’on prépare la chambre pour ses hôtes. Il confirma les révélations que lui avait faites son guide et l’informa que l’année dernière, l’homme l’avait appelé. Ils l’attendaient encore cette nuit. Il tenta de les rassurer en vain, mais leur terreur était si profonde qu’il n’arrivait pas à les distraire. Il décida de regagner sa chambre lorsque le garde forestier annonça qu’il l’entendait. Le chien qui, jusque-là était endormi, se réveilla et se mit à aboyer. Face à ce chien qui continuait de japper pendant des heures, le narrateur a senti la peur s’installer progressivement en lui. L’animal commençait à les rendre fous. Le guide du narrateur décida de le mettre dehors. À la fenêtre, ils distinguèrent quelqu’un et le garde forestier se mit à tirer.
Barricadé à l’intérieur, personne n’osa bouger jusqu’à ce qu’il fasse jour. En allant à l’extérieur, ils se rendirent compte que le garde forestier avait tiré sur son chien.

L’homme conclut par “Cette nuit-là pourtant, je ne courus aucun danger ; mais j’aimerais mieux recommencer toutes les heures où j’ai affronté les plus terribles périls, que la seule minute du coup de fusil sur la tête barbue du judas.

* spahis : Soldat d’un corps de cavalerie ottoman. (Larousse)

Présentation des personnages

L’homme à la figure brûlée est décrit comme un homme au regard grave et à l’aspect sérieux. Il donne la sensation d’avoir été exposé à de nombreux dangers. Le narrateur suggère que c’est un homme courageux et expérimenté. Il réagit à l’anecdote du commandant pour lui signifier que sa définition de la peur est erronée. Il tente alors de donner sa propre définition de la peur en illustrant ses propos à travers deux exemples qu’il a vécus. Ainsi, il met en évidence le fait qu’être exposé à un danger ne suscite pas vraiment de la peur. Selon lui, cette dernière est “une sensation atroce” qui se produit dans des circonstances anormales. Son deuxième exemple souligne le fait que l’on peut ressentir la peur sans forcément être exposé à un réel danger.

Le commandant n’apparaît que brièvement dans l’histoire. Il fume un cigare et raconte une anecdote où son navire a échoué sur un rocher pendant de longues heures avant d’être sauvé. Il confie aux hommes de son équipage qu’il a éprouvé de la peur à ce moment-là. Néanmoins, l’homme à la figure brulé l’interrompt et lui explique que ce n’est pas vraiment de la peur qu’il a ressenti.

Les personnages de la premières histoires

L’ami de l’homme à la figure brûlée n’est pas nommé. Nous avons d’ailleurs très peu de détails sur cet homme. Tout ce que nous savons, c’est que l’homme à la figure brûlée le considérait comme un ami proche. Lorsque le son du tambour retentit, celui-ci tombe de son cheval, à la suite d’une insolation. L’homme à la figure brûlée tente en vain de le sauver, mais son ami meurt au bout de deux heures. Les circonstances de sa mort : une chaleur étouffante, le manque d’eau, la fatigue et ce son “insaisissable” du tambour ont suscité une vive terreur chez le narrateur.

Les huit spahis accompagnent et guident les deux amis dans le désert. Comme le narrateur, ils ont été saisis de terreur par le son du tambour. Leurs inquiétudes et la peur qu’ils ressentent accentuent la terreur du narrateur.

Les personnages de la deuxième expérience

Le narrateur est l’homme à la figure brûlée. Il est venu dans la forêt pour chasser, et il est accompagné d’un paysan guide. Il semble avoir une certaine distance émotionnelle par rapport aux événements qui se déroulent dans la maison du garde forestier. Il observe la situation avec curiosité et un certain détachement. Il cherche à calmer, en vain, les autres personnages avec des histoires. Progressivement, il est affecté par la peur et l’angoisse qui se répandent dans la pièce.

Le guide est un paysan qui accompagne le narrateur dans la forêt. Étant familier avec l’environnement dans lequel il évolue, il doit s’agir d’un habitant local des environs.

Le garde forestier est un vieillard aux cheveux blancs qui vit, avec ses deux fils mariés et leurs femmes, dans une petite maison dans la forêt. Deux ans plus tôt, il a tué un braconnier et semble profondément affecté par cet événement. Selon lui, l’homme leur a rendu visite il y a un an et il sent qu’il va renouveler l’expérience cette nuit. C’est la raison pour laquelle il accueille le narrateur et son guide avec un fusil. Perturbé, le garde forestier est en alerte sur les moindres signes et sur tous les petits bruits provenant de l’extérieur. Il incarne une certaine forme de superstition et alimente la peur de l’inconnu dans cette forêt dans laquelle lui et sa famille sont complètement isolés.

Les deux fils ont l’air du même acabit que leur père. Ils tiennent fermement une hache, prêts à en découdre contre tout intrus qui aurait le malheur de “s’inviter” chez eux. Eux et leurs femmes ne jouent pas un rôle très significatif dans cette histoire. Ce sont des personnages effacés qui servent de toile de fond pour les événements. Ils contribuent à l’atmosphère de terreur qui s’installe progressivement dans la maison.

Le vieux chien est un personnage clé de l’histoire qui ajoute du mystère et de la tension. Ce chien moustachu et presque aveugle se réveille et se met à aboyer sans raisons. En voyant son animal se comporter ainsi, le garde forestier estime que l’intrus n’est pas très loin. Les aboiements du chien durent des heures. Ils contribuent à la tension qui règne dans la maison. En effet, s’il aboie, ce n’est pas sans raison. L’être mystérieux est sans doute quelque part dehors. Le vieux chien est envoyé à l’extérieur, côté jardin. Il arrive à fuir et cherche à retourner dans la maison par l’entrée principale. Il gratte à la porte et son maître, terrorisé, le confond avec cet être mystérieux. Il lui tire dessus. L’animal sera retrouvé mort le lendemain d’une balle dans la tête.

Analyse de l’oeuvre

La Peur explore le concept de la peur en profondeur. Bien que la peur soit un sujet commun dans la littérature, cette histoire se démarque en abordant également le surnaturel, qui joue un rôle important dans l’intrigue. Le narrateur raconte deux anecdotes qui illustrent pourquoi la peur est un mot unique qui ne peut être remplacé par des synonymes. En examinant les différentes formes de manifestation de la peur, nous pouvons nous demander si elles ont toutes la même intensité ou si certaines sont plus fortes que d’autres.

Le narrateur du conte (l’homme à la figure brûlée) tente d’expliquer ce qu’est la peur en racontant deux anecdotes. Dans la première expérience, le narrateur et les personnes qui l’accompagnent entendent un tambour mystérieux dans le désert, mais il s’avère que le danger était imaginé. Toutefois, le narrateur éprouve également de la peur pour son ami qui, à la suite d’une insolation, est mal en point. Ils encouraient un risque à être dans le désert, il y avait bien un danger potentiel et le narrateur n’a eu peur que d’un danger imaginaire. Néanmoins, ce dernier est l’élément perturbateur de la peur des différents protagonistes, et peut être même, de la mort de l’ami du narrateur. Dans la deuxième anecdote, le narrateur et son guide rencontrent un garde forestier qui parle d’un revenant, ce qui semble être un danger imaginaire. Le narrateur ne semble pas inquiet jusqu’au moment où il entend cet “être mystérieux” à l’extérieur de la maison. La terreur s’installe. Ce n’est qu’à la fin qu’il se rend compte que ce n’était que le chien.

Ainsi, cette nouvelle de Maupassant explore la nature de la peur en mettant en évidence comment elle peut être déclenchée par des circonstances inattendues et inconnues. Par exemple, l’auteur mentionne que lors d’une nuit claire en Orient, il se sentait en sécurité et détendu, mais que lorsqu’il a entendu un bruit inconnu, il a immédiatement ressenti de la peur. Cela montre que la peur peut être déclenchée par des choses simples et apparemment innocentes. Comme le conclut l’homme à la figure brûlée : “Cette nuit-là pourtant, je ne courus aucun danger ; mais j’aimerais mieux recommencer toutes les heures où j’ai affronté les plus terribles périls, que la seule minute du coup de fusil sur la tête barbue du judas.“. Pour lui, le danger ne va pas forcément de pair avec la peur. Bien souvent, un danger imaginaire peut créer beaucoup plus de terreur qu’un danger réel. C’est ce qu’on voit avec les attaques de panique, appelées également les crises d’angoisse, qui surviennent sans raison apparente, provoquant des pics de sensations de panique très intenses qui peuvent durer de longues minutes.

Le Larousse définit la peur comme un “Sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé, d’une menace”. Selon La Peur, la pensée d’un dangersupposé”, ce serait ça la situation la plus angoissante.

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