Littérature

Guy de Maupassant, Le Docteur Héraclius Gloss : résumé, personnages et analyse

Ecrit par Les Résumés

Publiée à titre posthume en 1921, Le Docteur Héraclius Gloss est une nouvelle de Guy de Maupassant, écrite vers 1875. Elle met en scène un personnage comique évoluant vers la tragédie, préfigurant ainsi les thèmes et le style plus sombres de l’auteur. Étudions minutieusement cette nouvelle ensemble.

Résumé court

Le Dr Héraclius Gloss est perçu comme un savant à Balançon malgré l’absence de diplôme ou de preuves tangibles. Sa quête de la vérité philosophique l’amène à découvrir un manuscrit sur la métempsycose selon lequel les hommes se réincarnent et les animaux ne seraient que des êtres humains qui se sont réincarnés ainsi en raison des mauvaises actions de leur vie passée. La vie du docteur se transforme, il trouve un singe et estime qu’il est l’auteur de son précieux manuscrit. Il se retire de la société, se rapproche des animaux, et refuse toute nourriture à base animale. Il devient un paria après avoir sauvé un chat, au détriment d’un enfant qui était en train de se noyer.

Il est interné une première fois dans un asile psychiatrique. Il fait la connaissance de Dagobert Félorme, un professeur de langue qui se révèle être l’auteur du manuscrit. Héraclius décide d’abandonner ses croyances et retrouve la liberté. Toutefois, il nourrit une haine viscérale contre les animaux qu’il estime être responsable de sa situation. Il est de nouveau interné dans un asile, où il fonde une secte en rivalité avec celle de Dagobert.

Résumé détaillé chapitre par chapitre de Le Docteur Héraclius Gloss de Guy de Maupassant

”Chapitre I – Ce qu’était, au moral, le docteur Héraclius Gloss”

Le Dr Héraclius Gloss, sans diplôme ni publication, est perçu comme un docteur savant à Balançon grâce à son héritage familial, sa bibliothèque volumineuse et le respect du doyen et du recteur. En dépit de l’absence de preuves tangibles, personne n’ose remettre en question sa sagesse.

”Chapitre II – Ce qu’était, au physique, le docteur Héraclius Gloss”

Petit et nerveux, le docteur Héraclius ressemble à un rongeur à la fois curieux et infatigable. Étonnamment mince, il est coquet et parfumé. Sa tête, si fine, évoque l’image d’un mât de navire, ses lunettes étant les hublots scrutant l’horizon. Toujours élégant, jamais malade, il aime les animaux, tolère les humains et adore les brochettes de cailles.

”Chapitre III – À quoi le docteur Héraclius employait les douze heures du jour”

Le docteur Héraclius Gloss mène une vie matinale disciplinée avant de se consacrer à sa quête de la vérité philosophique dans la ruelle des Vieux-Pigeons, où tous les bouquinistes se sont rassemblés. Il explore les piles de livres à la recherche de réponses, mais plus il cherche, plus il devient indécis. Il compare sa recherche sans fin à celle des marins découvrant de nouveaux mondes. Ces derniers, du moins, ont le luxe de véritablement découvrir de nouvelles contrées, leurs obstacles n’étant que matériels. Malgré ses connaissances étendues, le docteur Gloss reste insatisfait. Il finit par conclure que la vérité réside dans un puits, réalisant ainsi un jeu de mots entre les “seaux” nécessaires pour la puiser, et les “sots” qui, comme lui, ne cessent de chercher.

”Chapitre IV – À quoi le docteur Héraclius employait les douze heures de la nuit”

Le soir, le docteur Héraclius rentre chez lui avec ses poches remplies de vieux livres philosophiques. Après son dîner, il parcourt ses nouvelles acquisitions, puis se retire dans son cabinet pour réfléchir. Il mélange différentes doctrines philosophiques sans parvenir à trouver la vérité qu’il recherche. Ses rêves nocturnes reflètent ses pensées éveillées.

”Chapitre V – Comme quoi M. le doyen attendait tout de l’éclectisme, le docteur de la révélation et M. le recteur de la digestion”

Lors d’une discussion, le doyen défend l’éclectisme philosophique tandis que le docteur prône la recherche de la vérité absolue. Le recteur, quant à lui, adopte une approche pragmatique en mangeant toutes les croyances et en favorisant la digestion. À la fin, le recteur se moque de la vision romantique du docteur sur la vérité.

”Chapitre VI – Comme quoi le chemin de Damas du docteur se trouva être la ruelle des Vieux-Pigeons, et comment la vérité l’illumina sous la forme d’un manuscrit métempsycosiste”

Le docteur Héraclius Gloss se réveille après un rêve énigmatique, convaincu qu’un événement important est imminent. Il découvre un manuscrit daté du IIe siècle, intitulé “Mes dix-huit métempsycoses. Histoire de mes existences depuis l’an 184 de l’ère appelée chrétienne.

Le manuscrit raconte l’histoire d’un philosophe romain et de ses diverses réincarnations. Le philosophe romain explique comment il s’est rappelé de ses vies antérieures en lisant l’histoire qu’il avait lui-même gravée sur une pierre lors d’une de ses vies antérieures.

Le récit du philosophe suggère que l’âme est punie pour ses crimes en étant réincarnée en animal, et que cette forme animale est une pénitence. L’âme conserve un souvenir de cette pénitence, qui sert à la fois de châtiment et de purification.

En se souvenant de ses vies antérieures, le philosophe a pu transcrire son histoire à chaque réincarnation, passant des tablettes de pierre au papyrus et finalement au parchemin.

Selon lui, l’âme évolue constamment d’une forme animale à une autre, puis de sphère en sphère, passant de la plus imparfaite à la plus parfaite, jusqu’à atteindre un monde supérieur. Une nouvelle faute peut alors la faire retomber dans les régions de la souffrance suprême, où elle recommence ses transmigrations, dans un cycle éternel symbolisé par le cercle.

”Chapitre VII – Comme quoi l’on peut interpréter de deux manières un vers de Corneille”

Le docteur Héraclius achète le manuscrit et passe quatre jours à le déchiffrer. Toutefois, ce n’est pas une mince affaire puisque l’ouvrage est écrit en grec, en latin, en italien, en allemand ainsi qu’en espagnol. Pour être sûr de le traduire correctement, il demande au recteur de l’aider. Celui-ci n’arrête pas de se moquer de la traduction effectuée par Héraclius qui comporte de nombreuses erreurs et il trouve l’ouvrage invraisemblable. Héraclius, lui, y croit dur comme fer.

”Chapitre VIII – Comme quoi, pour la même raison qu’on peut être plus royaliste que le roi et plus dévot que le pape, on peut également devenir plus métempsycosiste que Pythagore”

Après de longues périodes d’incertitude philosophique, le docteur Héraclius Gloss embrasse avec enthousiasme la doctrine de la métempsycose. Convaincu de pouvoir prédire précisément le moment où une âme réapparaîtra sur Terre, il est capable de prédire les différentes transmigrations en fonction des actions accomplies dans la vie précédente. Selon lui, la punition ne réside pas dans la durée d’exil dans des formes animales, mais dans le temps passé dans la peau d’une bête. Son ami, le recteur, se moque du docteur en le qualifiant de singe parlant.

”Chapitre IX – Médailles et revers”

Le docteur Héraclius est perturbé par le scepticisme du doyen et les plaisanteries déplacées du recteur. Ce dernier invente des généalogies animales farfelues pour les personnes de leur entourage. Malgré cette contrariété, le Dr Héraclius reste convaincu de sa croyance.

”Chapitre X – Comme quoi un saltimbanque peut être plus rusé qu’un savant docteur”

Passionné par ses nouvelles découvertes, Héraclius voit chaque animal comme une manifestation de l’homme se purifiant. En visitant une baraque, il trouve un singe énorme, l'”Homme des bois“, et décide de l’acheter pour l’étudier. Le maître de la ménagerie le présente comme intelligent et aimable, même si le singe mord la main du maître. Malgré cet incident, Héraclius l’achète à un prix élevé et rentre chez lui avec sa nouvelle acquisition.

“Chapitre XI – Où il est démontré qu’Héraclius Gloss n’était point exempt de toutes les faiblesses du sexe fort”

Héraclius rentre chez lui en pensant à la manière de cacher la présence de l’animal à Honorine. Il l’avait rencontrée lorsqu’elle gardait des moutons et l’avait embauchée. Mais lorsque le singe arrive chez lui, Honorine réagit violemment, provoquant une confrontation tumultueuse. Toutefois, le singe fait preuve de colère dans sa cage, ce qui calme Honorine. Finalement, le docteur décide de mettre l’animal dans son bureau.

“Chapitre XII – Comme quoi dompteur et docteur ne sont nullement synonymes”

Héraclius entame une communication par le regard avec un singe captif, espérant comprendre ses pensées et le laisser retrouver sa liberté. Après avoir ouvert la cage, le singe bondit hors de celle-ci, saccageant la pièce. Finalement, le médecin réussit à enfermer le singe à nouveau en utilisant la nourriture comme appât. Malgré les difficultés, le médecin et le singe deviennent de bons amis.

“Chapitre XIII – Comme quoi le docteur Héraclius Gloss se trouva exactement dans la même position que le bon Roy Henri IV, lequel ayant ouï plaider deux maistres advocats estimait que tous deux avaient raison”

Le docteur Héraclius observe son singe et son chien, réfléchissant sur les différences entre l’instinct du chien et le raisonnement du singe. Le singe tente de jouer un tour au chien, mais ce dernier se révèle plus rusé et met fin à leur lutte. Le docteur s’interroge alors sur la véritable malice entre les deux animaux et reste perplexe.

“Chapitre XIV – Comment Héraclius fut sur le point de manger une brochette de belles dames du temps passé”

Héraclius est sur le point de déguster des cailles quand il repense à sa nouvelle vérité. Les animaux étant la réincarnation d’être humain, les manger serait considéré comme du cannibalisme. Bouleversé, il ordonne à Honorine de retirer les cailles et de lui servir uniquement des œufs, du lait et des légumes. Il imagine alors les cailles comme les incarnations des belles femmes du passé et réalise avec horreur qu’il a dévoré ces dernières pendant trente ans.

”Chapitre XV – Comment M. le recteur interprète les commandements de Dieu”

Le docteur Héraclius explique son embarras à ne pas pouvoir manger certains aliments pour des raisons religieuses. Le doyen réagit violemment et le recteur soutient les convictions d’Héraclius en citant un commandement chrétien, tout en proposant ironiquement une alternative pour lui-même.

“Chapitre XVI – Comment la 42e lecture du manuscrit jeta un jour nouveau dans l’esprit du docteur”

Le docteur Héraclius réalise qu’il pourrait retrouver l’auteur du manuscrit et se lance dans des calculs minutieux pour évaluer la probabilité de cette rencontre. L’idée le bouleverse, lui procurant une émotion similaire à celle d’un fils qui découvre que son père présumé mort est en réalité vivant.

”Chapitre XVII – Comment s’y prit le docteur Héraclius Gloss pour retrouver l’auteur du manuscrit”

Héraclius écrit un message au journal local, l’Étoile de Balançon, un message que seul l’auteur du manuscrit peut comprendre. Il l’invite à lui répondre par une lettre signée des initiales H.G. Toutefois, les jours passent et aucune lettre n’arrive.

”Chapitre XVIII – Où le docteur Héraclius reconnaît avec stupéfaction l’auteur du manuscrit”

Le docteur se réveille au milieu de la nuit et découvre avec stupeur son singe assis à sa table, en train de feuilleter son manuscrit. Incrédule, il réalise finalement que son singe est l’auteur tant attendu. Rempli d’émerveillement, il embrasse passionnément son singe et passe la nuit à le contempler.

”Chapitre XIX – Comment le docteur se trouva placé dans la plus terrible des alternatives”

Héraclius se trouve dans une situation embarrassante : l’auteur est un singe, avec lequel il lui est impossible de communiquer. Une voix sinistre lui suggère de l’éliminer, mais Héraclius réalise que l’âme du singe ne se réincarnera pas nécessairement en un être humain. Pire encore, un tel acte risquerait de tacher son âme, le condamnant à se réincarner en une bête sanguinaire. Après une longue hésitation, le docteur finit par renoncer à cette option macabre. Épuisé par son dilemme, il s’évanouit.

”Chapitre XX – Où le docteur a une petite conversation avec sa bonne”

Le docteur se réveille et Honorine lui raconte le comportement étrange du singe. Néanmoins, elle s’est défendue en le frappant avec une pelle. Par la suite, le singe s’est réfugié dans la chambre du docteur. Ce dernier se met en colère et exige le respect envers son singe. Honorine pense alors que le docteur est fou.

”Chapitre XXI – Comment il est démontré qu’il suffit d’un ami tendrement aimé pour alléger le poids des plus grands chagrins”

Le docteur devient le serviteur dévoué de son singe, trouvant en lui réconfort et compagnie. Cependant, en s’isolant de toute autre présence, sa vie devient empreinte de tristesse. Il regrette désormais les plaisirs culinaires qu’il appréciait autrefois.

”Chapitre XXII – Où le docteur découvre que son singe lui ressemble encore plus qu’il ne pensait”

Le docteur Héraclius est réveillé par des bruits étranges provenant de la cuisine. En se rendant sur place, il découvre que son singe bien-aimé est attaché à la table par Honorine. Celle-ci torture le singe en lui montrant de délicieux plats sans qu’il puisse les atteindre. Heureusement, le singe parvient à se libérer juste avant qu’il ne cède à la tentation.

”Chapitre XXIII – Comment le docteur s’aperçut que son singe l’avait indignement trompé”

Furieux, le docteur corrige sévèrement son singe. Ce dernier s’échappe avec le manuscrit du docteur, qui le poursuit désespérément. Finalement, le docteur retrouve le singe dans l’arbre qui s’amuse à arracher les pages du livre pour en faire des projectiles. Le docteur lui envoie de l’eau et le singe s’enfuit en laissant tomber le manuscrit. Le docteur est épuisé et constate que seules trois pages ont disparu.

”Chapitre XXIV – Eurêka”

Héraclius confie sa mésaventure à M. le recteur et lui révèle comment il a été trompé par son singe. Celui-ci le console en suggérant qu’il pourrait être l’auteur du manuscrit. Stupéfait, Héraclius retourne dans son cabinet et se dit que cela pourrait être tout à fait plausible. Héraclius écrit ensuite l’histoire de sa vie dans le manuscrit.

”Chapitre XXV – Ego sum qui sum”

Progressivement, Héraclius Gloss s’éloigne de plus en plus de l’humanité. Il interdit le meurtre des animaux dans son jardin et les observe attentivement, trouvant une certaine illumination dans leurs comportements. Petit à petit, il se sent plus proche des animaux que des êtres humains, les considérant comme ses frères. Interagir avec les gens devient difficile pour lui, car il les trouve ignorants et stupides.

”Chapitre XXVI – Ce que l’on disait autour du comptoir de Mme Labotte, marchande fruitière, 26, rue de la Maraîcherie”

Honorine entre en disant que son maître est fou. Elle explique que le docteur préfère les animaux aux humains et se comporte étrangement. Elle raconte comment elle a surpris une souris se servir dans leur provision. Elle a utilisé une ratière et lorsqu’elle a capturé l’animal, elle a voulu le donner au chat. Héraclius est intervenu, il a libéré l’animal et il a traité Honorine comme une moins que rien. L’histoire se propage rapidement dans la ville et devient le sujet de conversation des bourgeois et des fonctionnaires. Finalement, le recteur suggère que La Fontaine aurait pu faire une fable sur cette histoire, concluant que “le plus bête des deux n’est pas celui qu’on pense“.

”Chapitre XXVII – Comme quoi le docteur Héraclius ne pensait nullement comme le Dauphin qui, ayant tiré de l’eau un singe, … L’y replonge et va chercher Quelqu’homme afin de le sauver.”

Héraclius remarque que les gens l’observent attentivement. Flatté, il estime que sa doctrine est enfin comprise par ses concitoyens. Cependant, son humeur bascule lorsqu’il découvre des enfants tourmentant un chat en train de se noyer en le bombardant de pierres. Héraclius intervient, effrayant les enfants. L’un d’entre eux, ne sachant pas nager, se réfugie dans l’eau. Héraclius plonge pour sauver le chat. Après avoir sauvé l’animal, sans prêter attention à l’enfant, il l’enveloppe affectueusement dans ses bras et rentre chez lui.

Chapitre XXVIII

Héraclius Gloss est confronté à une foule en colère devant sa maison et il est arrêté par la police. Il est emmené de force dans un asile psychiatrique, où il rencontre un homme nommé Dagobert Félorme. Ils se rendent compte qu’ils partagent la même croyance en la métempsycose, mais une lutte éclate entre eux pour déterminer qui est l’auteur d’un manuscrit important. Finalement, Héraclius capitule et apprend grâce à ses deux amis que Dagobert Félorme est un ancien professeur de langues qui a perdu la raison et s’est mis à écrire son “manuscrit” persuadé qu’il l’avait commencé sous l’empereur Commode. Héraclius abandonne ses croyances et est libéré de l’asile.

”Chapitre XXIX – Comment on tombe parfois de Charybde en Scylla”

Après avoir quitté la maison où il était interné, le docteur Héraclius est rapidement repéré par un groupe d’enfants qui l’encerclent et se moquent de lui en imitant les cris d’animaux. Accompagné par cette troupe bruyante, le docteur se réfugie chez lui. Là, il tue son singe de compagnie qui lui rappelait ses souffrances passées. Le lendemain, les enfants le harcèlent de nouveau dans les rues, ce qui fait naître en lui une haine envers les animaux. Il décide alors de les chasser et de les tuer, provoquant l’indignation générale. Les médecins le déclarent fou et il est interné pour la deuxième fois dans un asile psychiatrique.

”Chapitre XXX – Comme quoi le proverbe “Plus on est de fous, plus on rit” n’est pas toujours exactement vrai”

Le lendemain, Héraclius et Dagobert Félorme ont une altercation qui dégénère. Par la suite, les deux hommes fondent chacun leur propre secte, ce qui divise la colonie en deux factions rivales. Le directeur de l’établissement se voit contraint d’établir des horaires de promenade séparés afin d’éviter les affrontements violents. Malgré cela, les chefs des clans ennemis sont respectés et vénérés par leurs disciples. Parfois, durant la nuit, un chien fidèle nommé Pythagore tourne autour des murs, rappelant à Héraclius et Dagobert leur passé tumultueux.

Présentation des personnages

Les personnages principaux

Héraclius Gloss, érudit quinquagénaire, mène une vie paisible parmi ses livres, en compagnie de sa servante Honorine. Sa quête de La Vérité prend une tournure radicale après la découverte d’un ouvrage sur la métempsycose, la croyance en la réincarnation de l’âme après la mort. Fasciné, il restructure sa vie autour de cette philosophie : il devient végétarien, épargne tous les animaux, communique avec son chien et accueille même un singe chez lui. Ce comportement inhabituel inquiète ses concitoyens qui le font interner. En asile, il rencontre l’auteur présumé du manuscrit qui a bouleversé son existence, mais sa situation ne s’améliore pas, le conduisant à être interné de manière définitive. Le parcours tragique de Gloss, personnage à la fois comique et excentrique, bascule vers la folie, soulevant ainsi la question de savoir si sa démence est le fruit de l’intolérance d’autrui ou bien le symptôme d’une véritable maladie mentale.

Honorine est la domestique du Dr. Gloss. Cette ancienne bergère dirige la maison du docteur et préserve les animaux qu’il ramène. Elle est agacée par son refus de tuer les nuisibles comme les souris et les araignées, et partage ses inquiétudes avec le voisinage. C’est elle qui lance la rumeur que le Dr. Gloss est fou, une idée qui se propage dans toute la ville de Balançon. Malgré elle, elle a ainsi joué un rôle dans l’internement du Dr. Gloss à l’asile psychiatrique.

Le Recteur est un ami proche et taquin d’Héraclius. C’est un savant jovial doué d’un sens de l’humour caustique. Malgré ses moqueries et rires face aux excentricités du docteur, notamment en réaction à la traduction d’un manuscrit sur le thème de la métempsycose, ses tentatives de ramener Gloss à la raison restent vaines. Le Doyen, un autre ami d’Héraclius, exprime de manière vive et tranchée son désaccord avec les théories du médecin sur la métempsycose. Toutefois, même lorsque leur ami sera complètement fou, ces deux amis ne l’abandonneront pas.

Dagobert Félorme, qui partage la même croyance en la transmigration des âmes que le docteur rencontre Héraclius lorsqu’il est en asile psychiatrique. La situation se transforme en confrontation lorsque Félorme revendique être l’auteur d’un manuscrit que Héraclius croyait avoir écrit lui-même.

Le singe apparaît comme un être sacré pour Héraclius. Il voit en lui un être humain et estime que l’âme de l’auteur du précieux manuscrit qu’il détient, a été incarnée dans cet animal.

Analyse de l’oeuvre

Dans Le Docteur Héraclius Gloss, l’auteur français offre une histoire comique, où le style et les personnages jouent un rôle majeur dans la création de l’humour. Le protagoniste, Gloss, vit dans une ville fictive, Balançon, et converse avec son chien Pythagore, convaincu de sa réincarnation en une personne décédée. L’ajout d’un singe, qui imite les manières humaines à la perfection, renforce encore l’aspect comique. Maupassant utilise également une tonalité parodique, avec des titres de chapitres longs et précis, et des métaphores exagérées pour présenter la vie de Gloss. La nouvelle dépeint des descriptions lyriques, éloignées du réalisme habituel de Maupassant, avec une fin qui tourne à la farce lorsque Gloss est escorté par les enfants de la ville depuis l’asile d’aliénés. Le comique de l’histoire provient donc largement de la parodie et de la caricature.

Dans ce récit, on observe la première mention de la folie qui hantait Guy de Maupassant, qui finira par mourir fou à cause de la syphilis. Cette folie se manifeste dans plusieurs de ses œuvres, notamment Le Horla. Dans le récit, le docteur Gloss, un personnage excentrique qui voit en un singe un être humain réincarné, est déclaré fou par sa domestique Honorine. Sa conviction croissante en la réincarnation des animaux et son traitement des animaux en égaux des humains amplifient cette notion de folie. Les actes du docteur sont initialement jugés comme excentriques, mais deviennent de plus en plus dérangeants, menant finalement à son internement. Pourtant, cette folie peut également être perçue comme une forme d’empathie envers les animaux, jusqu’à ce qu’il commette des actes de violence extrême. La transition du docteur d’une simple excentricité à une véritable folie souligne les thèmes du double et de la folie qui deviendront prédominants dans les futurs travaux de Maupassant.

QCM

1. Quelle est la date de publication de “Le Docteur Héraclius Gloss” ?

A) 1875
B) 1921
C) 1900

2. Comment le Dr Héraclius Gloss est-il perçu à Balançon ?

A) Comme un médecin compétent
B) Comme un charlatan
C) Comme un savant

3. Quel sujet traite le manuscrit découvert par le Dr Gloss ?

A) La métempsycose
B) L’astronomie
C) L’alchimie

4. Pourquoi le Dr Gloss est-il considéré comme un paria ?

A) Pour avoir refusé de soigner des patients
B) Pour avoir sauvé un animal plutôt qu’un enfant
C) Pour ses théories controversées

5. Où le Dr Gloss est-il interné pour la première fois ?

A) Dans un hôpital général
B) Dans un asile psychiatrique
C) Dans une prison

6. Qui est Dagobert Félorme ?

A) Un professeur de philosophie
B) Un écrivain célèbre
C) Un professeur de langue

7. Quelle décision le Dr Gloss prend-il après avoir rencontré Dagobert Félorme ?

A) Il décide de poursuivre ses recherches
B) Il abandonne ses croyances
C) Il devient un écrivain

8. Contre qui ou quoi le Dr Gloss développe-t-il une haine viscérale ?

A) La société
B) Les animaux
C) Les médecins

9. Où le Dr Gloss est-il interné une seconde fois ?

A) Dans un monastère
B) Dans un asile psychiatrique
C) Chez lui

10. Que fait le Dr Gloss lors de son second internement ?

A) Il écrit un livre
B) Il fonde une secte
C) Il devient professeur

Réponses : 1=B, 2=C, 3=A, 4=B, 5=B, 6=C, 7=B, 8=B, 9=B, 10=B

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