Littérature

John Steinbeck, Les Raisins de la Colère : résumé, personnages et analyse

Les Raisins de la Colère de Steinbeck
Ecrit par Les Résumés

Primée par de nombreuses récompenses, dont le prix Pulitzer en 1940, l’œuvre de l’écrivain américain John Steinbeck, les Raisins de la Colère, a été publiée en 1939. Nous suivons le trajet d’une famille, pendant la Grande Dépression, qui quitte ses terres pour se rendre jusqu’en Californie. Explorons ensemble cette œuvre majeure de la littérature du XXe siècle.

Résumé chapitre par chapitre de Les Raisins de la Colère de John Steinbeck

Chapitre 1

Dans les années 30, quelque part dans l’Oklahoma, la sécheresse s’abat sur les plantations de maïs au fil des mois. Mi-juin, une tempête de poussière détruit les cultures de maïs. Lorsque la tempête est finie, les hommes sortent suivis de leurs femmes et de leurs enfants. Ces derniers scrutent les hommes pour savoir s’ils vont flancher, mais les hommes assurent que tout ira bien. Ainsi, femmes et enfants sont rassurés et retournent à leurs occupations laissant les hommes réfléchir.

Chapitre 2

Dans une petite auberge, le seul client est un camionneur de l’Oklahoma City Transport Company. Accoudé au comptoir, il discute avec la serveuse. Dehors, un homme s’approche du camion garé à l’extérieur et y lit No riders (ce qui signifie que le camionneur n’a pas l’autorisation de transporter des passagers durant son service).
L’homme n’a pas plus de trente ans. Il dispose de vêtements neufs qui ne semblent pas être à sa taille. Il se roule une cigarette pendant que le camionneur parle à la serveuse d’un homicide qui s’est déroulé lors d’un bal à Shawnee. Le camionneur paye sa note, annonce à la serveuse qu’il doit se rendre à Tulsa.
Dehors, l’homme demande au camionneur s’il veut bien le prendre malgré l’étiquette No riders affichée sur son camion. Après un court moment de réflexion, le camionneur accepte de transporter l’homme.

Durant le trajet, l’homme révèle être Tom Joad, le père du vieux Tom Joad qui possède une ferme depuis très longtemps dans l’Oklahoma. Le camionneur se demande comment il fait pour survivre surtout depuis la tempête de poussière. Tom Joad lui confie qu’il n’a pas eu de nouvelles de son père depuis très longtemps.
Puis le camionneur se met à expliquer à son passager comment les gens de son métier font pour passer le temps : certains écrivent de la poésie, d’autres chantent ou sifflent, certains emportent avec eux une bouteille d’alcool. Pour sa part, il exerce sa mémoire en établissant un portrait-robot précis des personnes qu’ils croisent.

Avant de le quitter, Tom Joad avoue au chauffeur avoir été incarcéré pendant sept ans à Mac-Alester pour homicide et qu’il en est sorti au bout de quatre ans pour bonne conduite.
Il compte retourner dans sa famille pour trouver un travail sans être contraint de mentir sur son passé. Tom Joad sort du camion pour se rendre dans sa famille.

Chapitre 3

Dans ce chapitre, l’auteur décrit les efforts surhumains d’une tortue qui marche le long de la route. Elle souhaite gravir le talus pour se protéger des voitures. Une femme effectue un écart de trajectoire au péril de sa vie pour éviter l’animal. Après cette aventure, une camionnette tente d’écraser la tortue qui se retrouve projetée en dehors de la route. Sur le dos, elle réussit à se redresser sur ses pattes tant bien que mal avant de reprendre sa marche.

Chapitre 4

Tom Joad regarde le camion disparaître avant de continuer son chemin. Pour supporter la chaleur, il décide d’enlever ses souliers ainsi que sa veste. Sur le trajet, il trouve la tortue dont nous avons suivi les mésaventures dans le chapitre précédent. Il la prend et l’enroule dans son veston dans l’intention de l’offrir à son frère. Il continue son chemin jusqu’à un saule où il rencontre un homme qui siffle et chantonne Yes Sir, That’s my Baby. Celui-ci reconnaît Tom Joad, c’est le Révérend Jim Casy de la secte du Buisson Ardent. Les deux hommes se confient leurs secrets :

  • Le Révérend Jim Casy avoue qu’il ne prêche plus depuis longtemps. Il a perdu foi depuis un moment et a choisi de se retirer pour méditer. Il explique qu’il lui arrive encore de prêcher ici ou là, mais uniquement pour avoir de quoi manger. Il confesse également que sa foi a été ébranlée par ses pulsions sexuelles incontrôlables. D’autre part, il lui explique avoir une autre vision de la divinité selon laquelle l’humanité serait une seule âme et les hommes ainsi que les femmes en seraient simplement les morceaux.
  • Tom Joad révèle au révérend avoir été en prison pour l’homicide d’un homme avec lequel il a eu une altercation lors d’un bal. Ce dernier lui a donné un coup de couteau et, en réponse, il lui a mis un coup de pelle sur la tête qui l’a tué sur le coup. Il lui confie que les conditions ne sont pas si difficiles que ça puisqu’ils ont le confort nécessaire : un toit et de quoi manger. Il lui donne l’exemple d’un homme qui, après avoir été libéré, s’est arrangé pour revenir en prison puisque dehors, il ne jouissait pas du même confort. Toutefois, une chose lui manquait en prison : les femmes.

Tom propose au révérend de l’accompagner à la ferme de son père et les deux hommes se mettent en route.
Sur le trajet, Tom explique au révérend l’histoire de sa famille. Son grand-père, son père ainsi que son frère Noah ont volé la maison, mais ils n’ont pu prendre que la moitié. Lorsqu’ils sont revenus, l’autre moitié avait été prise par Wink Manley. Tom parle également de son oncle John qui a fourni le fil de fer à son père, contre un cochon, pour délimiter leur propriété.
Lorsqu’ils arrivent à la maison, Tom et le révérend s’aperçoivent qu’il n’y a plus personne.

Chapitre 5

La Banque : le Premier Monstre

Les propriétaires terriens ou leurs représentants rendent visite aux fermiers et échangent avec eux depuis leur voiture. Si certains sont compatissants, d’autres se montrent profondément cruels. Ils apprennent aux fermiers que cette terre ne leur appartient pas et qu’ils sont obligés de payer leurs impôts ou d’être contraints d’abandonner leurs terres. Certains fermiers ont la ferme intention de résister, mais on leur explique que la banque n’est pas un homme, mais un monstre inventé par l’homme. Ce dernier ne peut pas contrôler ce monstre qu’il a créé, il n’est qu’esclave de ce monstre. Les fermiers ne comprennent pas puisque, de leur point de vue, ses terres sont à eux et ils comptent les défendre. Toutefois, on leur explique que s’ils ne s’acquittent pas de leur paiement, ils seront considérés comme des voleurs et s’ils tuent la personne qui vient réclamer l’argent, ils seront jugés comme étant des assassins.
Lorsque les fermiers demandent où ils peuvent aller, on leur répond qu’ils peuvent cueillir du coton en automne, espérer toucher des allocations chômage ou partir tenter leur chance en Californie. Ils affichent clairement leur intention de mécaniser l’exploitation des terres pour pratiquer une agriculture intensive afin de générer plus de profits. Lorsqu’ils repartent, les hommes sont seuls et continuent de réfléchir à ce qui serait le mieux pour leur famille.

Le Tracteur : le Deuxième Monstre

L’auteur fait une longue description de ces tracteurs qui violent la terre et de ses hommes qui les conduisent. Ces derniers n’ont en rien l’apparence humaine. Les tracteurs font leur travail sans se soucier du bien-être de la terre ce qui indigne de nombreux fermiers.
Un des fermiers discute avec un conducteur d’un tracteur qui s’apprête à manger. Celui-ci est le fils de Joe Davis. Il lui demande pourquoi il a accepté de travailler contre les siens. Ce dernier avoue qu’en gagnant 3 $ par jour, il peut faire vivre sa famille. Il se fiche que ses voisins soient au plus mal tant qu’il peut assurer le bien-être à ceux qu’il aime. Il explique que les temps ont changé et qu’il serait temps que les métayers s’en rendent compte. Il conseille alors à l’homme de quitter sa propriétaire puisque le conducteur du train avoue avoir accepté de gagner 1 ou 2 $ supplémentaires pour accrocher des maisons. Le fermier menace de sortir son fusil et de faire feu s’il met son plan à exécution. Le conducteur se défend en lui expliquant que s’il le tue, cela ne changera rien puisqu’il y aura une nouvelle personne pour le remplacer.
Le conducteur retourne à son tracteur et, comme il l’avait indiqué, il finit par renverser la maison devant le fermier qui, le fusil à la main, suit le tracteur des yeux.

Chapitre 6

La maison familiale désertée

Jim Casy et Tom Joad constatent que le coton pousse partout. Ils s’aperçoivent que tous les outils ont disparu. En rentrant dans la maison familiale, ils constatent qu’il n’y a plus rien. Ils se demandent ce qui a bien pu se passer. Jim demande à Tom s’il n’a pas eu des nouvelles de son père pendant qu’il était en prison. Ce dernier lui révèle que son père n’aimait pas écrire. Il se rassure en se disant qu’on l’aurait informé si sa famille avait péri. Lorsqu’un chat apparaît, Tom comprend enfin ce qu’il se passe : il n’y a pas que sa famille qui est partie, mais également tout le voisinage. Sinon, le chat aurait pu trouver refuge dans une nouvelle famille et les planches de sa maison familiale, qui sont en très bon état, auraient été arrachées. Tom décide de laisser partir la tortue et raconte des anecdotes sur ce qu’il a vécu.

L’arrivée de Muley Graves

Muley Graves arrive et explique à Tom ce qu’il s’est passé. Le grand-père de Toad a vu Willy Feeley labourer ses terres avec un tracteur et il a tiré sur les phares. Toutefois, il n’a pas désiré lui tirer dessus. Willy a saccagé la maison, forçant la famille de Tom Road à fuir chez son oncle John. Il lui apprend qu’ils sont tous là-bas, qu’ils ont décortiqué du coton afin d’acheter une auto et qu’ils ont prévu de partir dans une quinzaine de jours. Tom leur révèle qu’il ne pourra pas aller avec sa famille en Californie, puisqu’étant sorti avant sa peine maximale, il est dans l’obligation de rester dans la région pour se rendre à Mac-Alester pour un suivi régulier. La maison de son oncle étant à huit kilomètres, Tom n’a pas la force de partir et décide de se reposer pour la nuit, il propose d’aller dormir chez Muley. Ce dernier leur annonce qu’il n’a plus de maison. Toute sa famille est partie en Californie, mais il a préféré ne pas les suivre. En effet, il leur avoue qu’il aurait pu partir de son propre chef mais que personne ne doit lui dire ce qu’il a à faire. Le père de Tom Road lui a demandé de guetter si son fils arrivait et de lui expliquer la situation. Tom a faim et Muley accepte à contre-cœur de partager les lapins qu’il a chassé avec eux.
On apprend que l’homme que Tom a tué s’appelait Herb Turnbull. Un homme qu’il appréciait et qui, à l’époque, faisait des avances à sa sœur. Ils étaient tous les deux saouls et à la suite d’une altercation qui a dégénéré, Tom lui a porté un coup fatal. Il explique au révérend et à Muley que malgré les années de prison, il serait prêt à refaire la même chose dans les mêmes circonstances.

Le surveillant des champs de coton

Muley aperçoit une lueur et se rend compte que leur feu a dû alerter le surveillant du champ. Il leur suggère d’aller se cacher. Tom ne comprend pas pourquoi ils doivent se cacher étant donné qu’ils ne font rien de mal. Muley lui révèle qu’ils se trouvent sur une propriété qui ne leur appartient pas et qu’en étant ici, ils peuvent se faire arrêter. Ne souhaitant pas retourner à Mac-Alester, Tom accepte de se cacher avec le révérend et Muley dans le champ de coton. Ils entendent des hommes éteindre le feu qu’ils avaient allumé pour cuire les lapins et la voiture repart. Muley les amène dans le lieu où il a l’habitude de dormir. Tom reconnaît l’endroit. C’est lui qui l’a creusé avec son frère Noah pour trouver de l’or lorsqu’ils étaient jeunes. Tom décide de dormir en dehors de la grotte avec le révérend qui a accepté de partir avec lui chez son oncle dès le lendemain.

Chapitre 7

Les paysans du Middle-West qui vont rejoindre la Californie ont tous besoin d’une voiture. Ils sont confrontés à des vendeurs de voitures d’occasion immorales qui n’hésitent pas à les arnaquer pour obtenir plus de profits. Dans ce chapitre, nous avons accès aux pensées et au propos d’un marchand sans scrupules qui dévoilent ses techniques de vente : cibler la femme pour vendre au mari, viser un modèle plus élevé pour se rabattre sur un modèle moins cher, culpabiliser les clients.

Chapitre 8

Tom et Jim ont été réveillés tôt par Muley leur conseillant de partir au plus vite. Pendant le trajet, Tom apprend l’histoire de son oncle John à son compagnon de route. Celui-ci a trouvé une femme qui, quatre mois après leur mariage, s’est plainte de douleurs au ventre. Ne l’ayant pas prise au sérieux, John a refusé d’aller chercher un médecin. Le lendemain, sa femme est morte alors qu’elle était enceinte. Il s’est alors coupé du monde pendant plusieurs années et a essayé de racheter sa faute en devenant un meilleur homme. Tom explique qu’étant enfant, il savait que leur oncle était passé puisqu’il leur ramenait toujours des friandises.
Au moment où le soleil commence à se lever, ils arrivent enfin dans la propriété de son oncle. Il y voit Pa, le vieux Tom Joad, qui est occupé à clouer des lattes sur une voiture (Hudson Super-Six) réaménagée en camion. Pa est heureux d’avoir retrouvé son fils et se décide à faire une petite mise en scène auprès de sa femme. Il entre et dit à sa femme qu’il y a deux personnes qui vont manger avec eux. Elle accepte, car elle a suffisamment à manger. Cette femme forte et généreuse est devenue la “Citadelle de sa famille”. Man est heureuse quand elle s’aperçoit qu’il s’agit de son fils. Le grand-père et la grand-mère, qui se disputent comme toujours, arrivent également avec Noah, le frère aîné introverti. Tom apprend que sa sœur, Rosasharn, est mariée à Connie Rivers et qu’elle est enceinte de quatre ou cinq mois. Ruthie et Winfield sont partis avec leur oncle John pour vendre des affaires et gagner suffisamment d’argent pour faire les 2 000 miles (3 200 km) qui les séparent de la Californie.
Peu de temps après, Al revient pour faire le coq après avoir été courir après les filles. On apprend que ce dernier admire Tom pour avoir tué un autre homme. Cependant, il est déçu d’apprendre que son frère ne s’est pas échappé et qu’il a été libéré sur parole.
Malgré le fait qu’il soit assigné à résidence, Tom est bien décidé à faire la route avec sa famille.

Chapitre 9

Ce chapitre explique comment les métayers vendent toutes leurs possessions, et ce, jusqu’à leurs meilleurs souvenirs pour gagner de l’argent afin de rejoindre la Californie. Les membres de chaque famille se querellent pour savoir ce qu’ils vont garder ou ce qu’ils vont délaisser et vendre. Les commerçants en profitent pour acheter leurs biens à bas prix. En délaissant leurs objets, ils font une croix sur leur passé.

Chapitre 10

Man confie ses inquiétudes à Tom concernant la Californie. Ce dernier lui révèle avoir eu un échange avec une personne qui était là-bas lorsqu’il était en prison. Il a appris que les gens qui cueillaient les fruits vivaient dans des campements très sales et qu’ils n’avaient pas de quoi se nourrir. Man est sceptique et se rassure en se disant que les prospectus ne peuvent pas être une pure invention.
L’oncle John, Pa, Ruthie et Winfield sont obligés de brader tout ce qu’ils peuvent afin d’avoir de l’argent pour leur départ. Ils apprennent que Tom, étant sorti plus tôt de prison, pourrait ne pas quitter l’Etat sous peine d’être renvoyé pour trois à Mac-Alester. Pa souhaite en parler à son fils pour savoir si c’est vraiment le cas. La famille se réunit et discute ensemble concernant leur départ imminent. Ils acceptent de prendre Jim Casy avec eux. Toute la famille est tellement organisée pour préparer leur départ que Pa oublie de demander à son fils s’il est vraiment assigné à résidence. Muley vient les retrouver pour leur dire au revoir. Grand-père refuse de partir et souhaite rester sur ses terres. Après un échange entre Pa et Tom, la famille décide de mettre du sirop calmant dans sa tasse de café pour l’endormir. La famille part enfin en direction de la Californie.

Chapitre 11

Les maisons sont abandonnées, la terre est violentée par les tracteurs. Les chats comprenant que leurs propriétaires les ont laissés redeviennent sauvages. Progressivement, la nature reprend ses droits et les habitations deviennent des refuges pour de nombreux animaux.

Chapitre 12

Ce chapitre décrit la route 66 qui est la “route de la fuite”. Tous les paysans qui ont été chassés de leur terre y passent pour rejoindre la Californie. Cette ville est devenue un Eldorado pour ces personnes en quête d’une meilleure vie. Tous redoutent la panne mécanique, car ils savent que les commerçants vont les dépouiller. Étant donné que de nombreuses personnes empruntent les routes avec des pneus qui ne tiennent pas la route, ils se permettent de faire gonfler les prix. L’auteur dépeint une route de la “foi effrayante” où les véhicules surchargés sont soumis à rude épreuve.

Chapitre 13

La mort du chien à la station-service

Al conduit le véhicule de la famille jusqu’à la station-service de Paden. La famille en profite pour y récupérer de l’eau et pour faire le plein d’essence. Le pompiste est méfiant et explique que depuis quelque temps, il est pris d’assaut par de nombreuses familles qui lui offrent de nombreux objets en échange d’un peu d’essence.
Un de leur chien se fait écraser par une voiture, ce qui fait crier Rose. Tom amène le cadavre jusqu’au fossé. La famille remonte dans le véhicule et c’est Tom qui prend le volant. Pendant qu’ils traversent la route 66, Man demande à son fils si l’histoire de l’assignation à résidence est réelle. Tom la rassure en lui expliquant que s’il ne commet aucun délit en Californie, il n’y a aucune raison pour qu’il y retourne. Toutefois, sa mère est inquiète : les délits sont-ils les mêmes en Californie ? Et puis, son fils vient tout de même de commettre un délit en refusant l’assignation à résidence.

La mort du Grand-père

À la sortie de Bethany, la famille Joad s’arrête à côté d’un autre véhicule. Ce dernier appartient à Ivy Wilson et Sairy Wilson qui viennent de l’Arkansas. Grand-père commence à ne pas se sentir bien et trouve la mort, emporté par une apoplexie foudroyante, pendant le prêche de Jim Casy. Ils décident d’enterrer Grand-père là où ils sont en y laissant un verre avec son nom et la façon dont il est mort. Ils sont aidés par les Wilson. Pour les remercier, Al propose de réparer le pneu de leur véhicule. Après s’être rassasiés, les deux familles décident de s’endormir et de partir ensemble, dès le lendemain, pour la Californie.

Chapitre 14

Dans ce chapitre, l’auteur tente de nous faire comprendre la situation actuelle. Des familles qui sont remplacées par des tracteurs et qui sont obligées de déserter leur terre pour trouver un nouveau foyer. Ici, le tracteur est comparé à un tank. S’il ne tue pas, il fait de nombreuses victimes. Toutefois, face aux progrès de l’humanité, l’auteur semble faire comprendre au lecteur que la mise en commun des biens permet une transformation radicale et appréciable du “Je” en “Nous”.

Chapitre 15

Dans un des bistrots qui jalonnent la route 66, nous avons à faire à Mae et Al. Mae est une serveuse qui apprécie particulièrement les chauffeurs routiers qui sont pour elle des personnes respectables. Elle n’apprécie pas les gens trop aisés qu’elle trouve exécrable ni les fermiers qui n’ont jamais assez d’argent pour se payer quoi que ce soit. Ce jour-là, un père et ses deux enfants viennent dans l’établissement pendant que des camionneurs sont présents pour déguster un caoua et une tarte à la crème de banane. Le fermier demande du pain, mais Mae refuse. Il lui explique qu’il est prêt à lui payer dix cents pour une miche de pain. Mae lui répond que le pain coûte 15 cents. Toutefois, Al lui dit de laisser le pain pour seulement dix cents. L’homme demande si les bonbons qu’ils ont leur coûte bien un sous les deux, Mae acquiesce l’homme en prend deux et les donne à ses deux enfants puis ils repartent. Les camionneurs savent que les deux bonbons valaient quinze cents l’unité. Indignés d’une telle différence, les chauffeurs quittent l’établissement.

Chapitre 16

Les Joad et les Wilson font route vers l’ouest. Durant le trajet, Rosasharn rêve de sa future vie en Californie avec son mari jusqu’à ce que la voiture des Wilson ait un problème. Un coussinet de bielle grille obligeant le camion à s’arrêter et à reculer. Après avoir fait le point, Tom constate qu’il faut une bonne journée de travail pour remplacer la bielle et qu’ils n’auront pas réparé la voiture avant trois jours. Voyant que Pa a peur de manquer d’argent, Ivy leur propose de repartir sans eux et leur assure qu’ils les rejoindront sur la route. Tom se propose de rester avec les Wilson, tout comme Jim.
Au moment où le camion s’apprête à repartir, Man tire un manche de cric et se révolte contre Pa. Finalement, ce dernier capitule et la famille décide de camper dans le premier endroit qu’ils trouveront.

Tom et Casy commencent à démonter la voiture. Le révérend lui fait part de ses inquiétudes. Il se demande s’ils auront vraiment du travail puisqu’il voit tous les véhicules partir vers l’Ouest et aucun aller en direction de l’Est. Tom lui dit qu’il préfère vivre au jour le jour.
Al revient avec le camion pour qu’ils puissent aller chercher une bielle d’occasion à la casse la plus proche. Pendant le trajet, Tom apprend que la famille Joad est sous tension. Grand-mère se met à délirer et à parler avec Grand-père. À la casse de Santa Rossa, Tom et Al sont accueillis par un borgne. Celui-ci se plaint de son patron et souhaiterait partir avec eux. Tom lui conseille de se rafistoler une voiture. Ils retournent en direction de la voiture, laissant le borgne pleurer dans sa cahute. Al, Tom et Casy réparent la voiture pendant la nuit. Une fois la réparation terminée, ils prennent le volant pour rejoindre la famille au campement. La famille rencontre un homme qui revient de Californie. Il a perdu ses deux enfants ainsi que sa femme et il leur explique que la vie, là-bas, n’est pas aussi idyllique. Certains membres de la famille Joad commencent à douter.

Chapitre 17

Ce chapitre permet à l’auteur de montrer comment la solidarité de groupe se constitue au sein de ces familles en proie à l’incertitude. Tout comme les Joad et les Wilson qui ont choisi de s’allier pour faire route ensemble, de nombreuses familles s’entraident afin d’assurer leur survie ainsi que leur sécurité. Le soir, dans les campements, le “Je” devient le “Nous” et les familles se constituent en communauté éphémère.

Chapitre 18

Après un long voyage, la famille Joad et la famille Wilson arrivent dans un petit campement près du fleuve à Needles. Grand-mère est au plus mal. En allant à la rivière, les hommes ont un nouveau témoignage négatif concernant les mauvaises conditions de vie en Californie. Pa demande à son frère, John, ce qu’il en pense. Selon lui, il faut continuer.
Tom apprend que Noah décide d’abandonner sa famille pour descendre le long de cette rivière dont il est tombé amoureux. Tom essaie de le retenir, en vain.

De retour au campement, Tom voit la police insulter les émigrants de “damnés Okies”. Elle fait comprendre aux familles qu’ils n’ont pas le droit de dormir ici. La famille Joad se prépare à repartir, mais Ivy leur dit qu’ils ne viendront pas avec eux. En effet, sa femme est mourante et elle ne pourra pas faire le trajet. Il décide de rester auprès d’elle, quitte à se faire arrêter. À la demande d’Ivy, Casy va voir Sairy et la rassure.

La famille Joad s’arrête à la station-service de Needles et fait le plein de provisions avant la dernière étape de leur voyage : la traversée du désert. Quand ils repartent, le patron de l’établissement fait preuve de discrimination : “Ces sacrés Okies de malheur […] valent pas mieux que des chimpanzés”.
La famille Joad traverse le désert jusqu’à se faire contrôler à Daggett. Man explique aux agents qu’ils ont une personne mourante avec eux. En voyant Grand-mère en mauvais état, les agents leur conseillent de trouver un médecin à Barstow.
Peu de temps avant d’arriver en Californie, Man leur révèle que Grand-mère est morte pendant qu’ils étaient à Daggett mais qu’elle n’a rien dit pour éviter le contrôle phytosanitaire. Elles en ont parlé toutes les deux et elle souhaitait se faire enterrer en Californie. Tom se sent petit devant la toute-puissance de sa mère. Toutefois, il se rend compte qu’il ne leur reste que 40 $ en poche, soit le prix de l’enterrement.

Chapitre 19

Dans ce chapitre, l’auteur nous parle brièvement de l’histoire de la Californie. Étant affamée, l’armée américaine a volé les terres aux Mexicains. Progressivement, les nouveaux propriétaires se sont créés de vastes domaines. Certains sont devenus des hommes d’affaires et se sont enrichis, délaissant le bien-être de la terre pour le profit. Pour réaliser le travail à moindre coût, ils ont fait venir des Chinois, des Mexicains et des Japonais. C’est dans ce contexte qu’on a vu arriver l’émigration des “Okies” en quête d’une vie meilleure en Californie. Toutefois, ces derniers ne trouvent pas leur place. Détestés des propriétaires qui les savent plus forts qu’eux, détestés par les commerçants parce qu’ils ne dépensent rien, détestés par les petits banquiers parce qu’ils ne peuvent pas gagner de l’argent sur leur dos. Toujours de plus en plus nombreux, les propriétaires craignent que la misère des émigrants n’entraîne une révolution. C’est pour cette raison qu’ils s’arrangent pour les intimider, les vexer et les mater.

Chapitre 20

N’ayant pas assez d’argent pour un bel enterrement, Grand-mère est enterrée dans une fosse. Amère, la famille Joad part en direction d’un campement de Hooverville.
La famille y découvre un bidonville où les habitants sont fatigués et affamés. Un homme du nom de Floyd Knowles qui s’occupe à rôder les soupapes explique à Tom le fonctionnement du camp. Les émigrés ne sont acceptés que lorsqu’il y a du travail. Durant les autres périodes, ils ne sont plus admis et on leur ordonne de quitter les lieux. Dans la tente, Connie avoue à Rosasharn qu’il regrette d’être parti. Il aurait dû étudier pour pouvoir conduire les tracteurs. Il sort de la tante et laisse Rosaharn en plan.
Un entrepreneur arrive au camp avec le shérif-adjoint pour chercher de la main d’œuvre pour la cueillette des fruits dans le comté de Tulare. Il compte payer 30 cents de l’heure. Floyd demande des preuves et exige qu’il fasse signer des contrats d’embauche. La discussion s’envenime et l’entrepreneur et le shérif-adjoint font passer Floyd pour un agitateur. La situation dégénère et Tom fait un “croc-en-jambe” à l’adjoint. Ce dernier sort son revolver et se met à tirer. La balle déchire la main d’une femme qui passait par là. L’adjoint continue de tirer sur Floyd sans l’atteindre et il est finalement arrêté par Casy qui l’assomme. Le révérend demande à Tom de fuir avec sa famille et décide de se faire embarquer à sa place. Pour éviter les représailles, la famille Joad fuit le campement, sans Connie qui est introuvable, en direction du sud pour trouver le campement du gouvernement.

Chapitre 21

L’auteur explique la discrimination qui augmente envers les émigrants. Les autochtones ne veulent pas que les “Okies” leur volent leur terre ou leur travail. Ils ont conscience du danger que représentent les émigrants sur les salaires. Si les “Okies” acceptent de travailler pour un emploi à 20 cents, alors que les autochtones sont rémunérés à 1 $, ils savent qu’ils perdront leur travail. Les grands propriétaires profitent de la situation en surexploitant les émigrés tout en stimulant la haine de leur concitoyen. Steinbeck ironise la situation : les vergers et les terres regorgent de nourritures toutefois, les gens sont affamés. Plutôt que d’améliorer les salaires, les grands propriétaires préfèrent armer leurs concitoyens pour se protéger des émigrants et générer encore plus de profits.

Chapitre 22

La famille arrive enfin au camp du gouvernement. Contrairement au camp précédent, celui-ci est autogéré par les émigrants. La police n’a pas le droit de rentrer dans le campement. La famille s’installe et s’endort. Le lendemain, Tom rencontre la famille Wallace qui lui partage leur déjeuner. Tom les suit pour un travail qui pourrait lui apporter 30 cents de l’heure. Toutefois, en arrivant, Thomas, qui est un homme bon, leur apprend que suite à une décision, il ne peut plus les payer 30 cents, mais 25 cents. Thomas accepte que Tom travaille avec eux. Thomas leur apprend que la police a prévu de générer une émeute dans leur camp afin de pouvoir mater les émigrants.
Au campement, la famille Joad se sent mieux. Man rencontre Jim Rawley, le directeur du camp qui est un homme très bon. Rosasharn est effrayé par les propos fanatiques de Lisbeth Sandry qui lui affirme que son enfant va mourir. Man demande à Jim Rawley que cette intégriste ne s’approche plus de sa fille. Man dit à Pa qu’elle se sent mieux dans ce camp, elle retrouve progressivement sa dignité.

Chapitre 23

Pour oublier leur misère et s’échapper de leur condition, les migrants ont de nombreuses distractions au sein du campement. Ils peuvent jouir du savoir-faire des conteur, profiter d’une séance de cinéma. Ceux qui ont le moins d’argent peuvent se saouler. Ils peuvent également écouter de la musique : harmonica, guitare, violon qui amènent les migrants à danser et à profiter de la vie.

Chapitre 24

C’ est samedi et tout le monde se prépare pour le soir du Bal. Toutefois, après les dires de Tom concernant une possible émeute, tout le monde est sur le qui-vive. Tom et Jules inspectent les arrivants. Lorsque trois jeunes ouvriers arrivent, Jules demande à Tom de les suivre, persuadé que ce sont eux les agitateurs. Durant le bal, les trois ouvriers commencent à vouloir troubler la fête, mais ils sont vite matés et finissent par fuir.

Chapitre 25

Dans ce chapitre, l’auteur nous parle des techniques employées par les grands propriétaires pour s’assurer que le surplus des récoltes ne soit pas ramassé par les migrants affamés. En effet, malgré le fait qu’il y ait assez de nourritures pour tout le monde, les grands propriétaires décident de détruire une partie des récoltes pour s’assurer que ceux qui n’ont pas les moyens de payer ne puissent pas en profiter. Les oranges sont aspergées de pétroles, les pommes de terre sont jetées à l’eau et les animaux qui restent sont tués et pourrissent tout cela sous la surveillance de surveillants. Steinbeck illustre un crime contre l’humanité au profit de gens peu scrupuleux qui ne cherche que le profit.

Chapitre 26

Malgré le confort et la sécurité dont ils jouissent dans le campement, n’ayant pas assez de travail, la famille Joad part à contre-cœur de Weedpatch. Sur le trajet, un des pneus avant crève à cause d’un clou. Pendant que Tom essaie de regonfler le pneu, un roadster leur propose d’aller à la ferme de Hooper où il y aurait du travail.
Dès leur arrivée dans la ferme, la famille est accueillie par la police. Après avoir vérifié leurs identités, la famille est conviée à travailler pour 5 cents le seau de pêche. Si au départ, Tom et les siens remplissent vite les seaux, ils se rendent vite compte que les contenants doivent n’avoir que des fruits de bonnes qualités pour être acceptés. Le soir, la famille dépense une partie de leurs salaires durement gagnés dans l’épicerie du camp dont les tarifs sont exorbitants.
À la nuit tombée, Tom décide de s’aventurer hors de la ferme. Il y retrouve Casy qui lui explique qu’il a créé un mouvement de grève avec d’autres migrants parce que le salaire était de 2,5 cents. C’est pour cette raison que le salaire est aujourd’hui à 5 cents. Toutefois, il essaie de convaincre Tom de lui amener d’autres personnes pour rejoindre sa cause, car lorsque celle-ci sera perdue, les salaires retomberont à 2,5 cents.
Pendant qu’ils discutent, des hommes de main des patrons entrent en scène et tuent Casy. Tom assassine l’homme de main qui a tué son ami avant de s’enfuir dans sa famille, blessé au visage. Les salaires reviennent à 2,5 cents. Il explique la situation et tous acceptent de partir et de le cacher. Le lendemain, la famille quitte le camp à la recherche d’une nouvelle destination.

Chapitre 27

L’auteur nous parle de la cueillette de coton et des stratégies mises en place, tant par les cueilleurs que par les peseurs. Si les cueilleurs n’ont pas de sac, on leur en vend un pour 1 $ qui sera retenu sur leur prochaine paie. Certains cueilleurs mettent des pierres pour alourdir le coton lors de la pesée. Certaines personnes qui pèsent ont tendance à alléger le sac rempli de coton pour payer moins cher. Les cueilleurs sont obligés de tenir un carnet pour être sûrs de ne pas se faire avoir. Ce chapitre évoque également la prochaine mécanisation pour la récolte du coton qui annonce la fin de la main-d’œuvre.

Chapitre 28

La famille Joad a trouvé un nouveau domicile dans le Nord californien. Ils vivent à l’extrémité d’un wagon de queue. Hormis le camp du gouvernement, ce camp est le plus confortable qu’ils aient jusqu’à maintenant. La famille cueille le coton pour gagner sa vie. Tom, quant à lui, est parti se terrer pour se cacher et éviter qu’on ne l’arrête à la suite de son homicide. Au cours d’une querelle, sa sœur Ruthie révèle que Tom est présent avec eux. Il est donc obligé de partir. Il révèle à sa mère qu’après avoir mûrement réfléchi, il compte suivre les traces de Casy et continuer son combat. Al souhaite également s’en aller pour se marier avec Aggie Wainwright, la fille des voisins de la famille Joad. Man y consent, mais lui demande d’attendre au moins jusqu’au printemps.

Chapitre 29

La Californie est noyée par des pluies torrentielles. Les tentes et les lits sont emportés, les véhicules sont détériorés et les campements sont dévastés. Les migrants trouvent refuge dans des granges ou des hangars qu’ils occupent illégalement. Progressivement, les hommes se mettent à voler et la colère gronde. Les shérifs commandent de nouvelles armes et engagent d’autres adjoints pour protéger la population. Les secours mettent du temps à arriver. Les épidémies entrent en scène et ne laissent aucun temps de repos aux médecins ainsi qu’aux coroners.

Chapitre 30

La saison du coton est presque terminée et le camp commence à être inondé. Rosasharn perdant les eaux, la famille Joad et la famille Wainwright décident de rester sur place. Les hommes tentent de construire un barrage afin de se protéger. Pendant ce temps, Rosasharn met au monde un enfant mort-né. Ce dernier est jeté par l’oncle John dans le courant afin de maudire les propriétaires. Pour sauver sa famille, Man décide de partir s’abriter ailleurs que dans leur wagon. La famille Wainwright décide de ne pas les suivre et Al reste auprès d’Aggie. La famille Joad arrive dans une grange où un homme est en train de mourir. Il s’est sacrifié pour sauver son enfant. Rosasharn décide de lui sauver la vie en l’allaitant afin de lui éviter la mort.

Présentation des personnages

Les personnages principaux

Tom Joad Junior est le personnage principal de cette histoire. Il sort de prison, pour avoir tué un homme à coups de pelle au cours d’une altercation lorsqu’il était saoul, après avoir été libéré sur parole. Cet homme n’ayant pas plus de trente ans a des yeux bruns. Il a de “fortes pommettes” et des “rides profondes”. Dès sa sortie de prison, il part rejoindre sa famille dans la ferme de son père. Il tombe sur Jim Casy qui deviendra son ami au cours de l’aventure. Il finit par rejoindre sa famille chez son oncle John et part avec eux pour la Californie. Il restera présent jusqu’à ce qu’il décide de les quitter vers la fin du roman pour reprendre le combat syndical commencé par Jim Casy.

Jim Casy est un ancien pasteur. C’était le révérend de la secte du Buisson Ardent. C’est lui qui a baptisé Tom lorsqu’il était enfant. Il explique à Tom qu’il a perdu la foi toutefois, nous pouvons remarquer qu’il a développé une philosophie humaniste. Il confie à Tom le fait qu’il se livrait aux plaisirs de la chair lorsqu’il était prêtre. Sentant qu’il a une mission à mener, il prend part au voyage vers l’Ouest avec la famille Joad. Il sera arrêté à la place de Tom et finira par être tué lorsqu’il mènera une grève syndicale contre les patrons.

Pa Joad est le patriarche de la famille Joad. Son vrai nom est Tom Joad. Lorsqu’il était plus jeune, il a volé une maison avec son frère, John, et son fils aîné, Noah. Il s’est créé lui-même ses propres terres. Il a toujours vécu grâce à ses terres. Progressivement, cet homme, qui menait sa famille d’une main de fer, n’arrive pas à sortir la tête hors de l’eau. Il finit par se reposer sur sa femme, Man Joad. S’il continue d’encourager sa famille à travailler, il perd peu à peu sa motivation.

Man Joad est l’épouse de Pa Joad. Elle se méfie de ce nouvel Eldorado promis que les prospectus leur vendent. Durant leur aventure, Man sera un pilier pour toute la famille. Elle sera inébranlable et s’arrangera pour garder sa famille unie coûte que coûte.

La Famille Joad

Oncle John est le frère de Pa Joad. C’est un personnage instable et lunatique qui essaie de racheter ses fautes. En effet, il se sent responsable de la mort de sa femme.

Grand-père Joad est un homme qui a guerroyé contre les indiens pour obtenir des terres. C’est un personnage lubrique qui n’est pas toujours d’une grande gentillesse. La veille du départ, il ne souhaite pas quitter sa ferme et sa famille le drogue pour l’emmener. Il finit par mourir durant le trajet. Sa femme, Grand-mère Joad est une femme qui a beaucoup de foi. Elle finit par mourir lors du contrôle à Daggett.

Noah Joad est le fils aîné de la famille. Dès sa naissance, son père l’a tiré trop fort créant des séquelles irréversibles. C’est une personne timide et introvertie. Il finit par quitter la famille et suivre sa propre voie en suivant le cours d’un fleuve.

Al Joad est l’un des frères de Tom. Il a de l’admiration pour son frère et se passionne pour les voitures et les femmes. Il rêve de travailler dans un garage. Il finit par rester auprès de sa nouvelle compagne Aggie lorsque l’inondation ravage le campement.

Ruthie et Winfield Joad sont les enfants les plus jeunes de la famille Joad. Ils représentent l’insouciance dans cette aventure.

Rose of Sharon Rivers (Rosasharn) est la fille de Pa et Man Joad. Contrairement à sa mère qui fait preuve de courage et de détermination, Rosasharn n’a de cesse de rapporter tout à sa grossesse et à elle-même. Elle ne vit que pour Connie Rivers, l’homme avec lequel elle s’est mariée. Toutefois, celui-ci ne lui prête que trop peu d’importance. Elle finit par mettre au monde un enfant mort-né, mais son lait permet de sauver la vie d’un homme.

Les autres

Connie Rivers est le mari de Rosaharn. Cet homme naïf n’assume aucune responsabilité. Il finit par partir et laisser tomber sa femme et son futur enfant lorsqu’ils arrivent dans le premier camp en Californie.

Herb Turnbull est le garçon avec lequel Tom a eu une altercation lors d’un bal. Ils étaient tous les deux saouls et Herb l’a attaqué avec un couteau. Pour se défendre, Tom a utilisé une pelle. Herb est mort sur le coup.

Muley Graves est un des fermiers qui est resté à Sallisaw. C’est grâce à lui si Tom arrive à retrouver sa famille chez son oncle John.

Ivy et Sairy Wilson sont une famille de fermiers rencontrée par les Joad durant leur traversée. Al se propose de réparer leur pneu et ils accompagnent la famille Joad jusqu’à ce que Sairy tombe malade.

M. et Mme Wainwright sont les voisins de la famille Joad dans le wagon. Ils vont aider Rosasharn a accouché. Leur fille, Aggie, souhaite épouser Al Joad.

Analyse de l’oeuvre

Dans ce roman, John Steinbeck nous livre une critique contre le capitalisme nouveau. Des familles entières sont arrachées de leur terre. Face aux progrès technologiques, elles ne peuvent rien faire pour se défendre et sont obligées de capituler face à ses monstres (banques, tracteurs) qui s’enrichissent sur leurs dos. Ceux qui ont choisi de conduire des tracteurs sont considérés comme des traîtres par les autres métayers. Toutefois, ceux-ci se défendent en expliquant qu’ils ne font que s’adapter aux changements et s’assurer du bien-être de leur famille. Le “Nous” des fermiers solidaires les uns avec les autres s’individualise. La marche du chacun pour soi est lancée.

N’ayant nulle part où aller, les familles font confiance à un prospectus qui leur annonce monts et merveilles en Californie. C’est un nouvel Eldorado. Des centaines de milliers de personnes quittent tout ce qu’ils ont pour avoir les fonds nécessaires pour réaliser le long trajet qui les mènera dans ces terres où l’on peut manger des oranges où l’on veut et où le raisin se trouve en abondance.
Si certains y croient fermement (Grand-père, Rosasharn, Connie, Al, Pa), d’autres comme Man sont plus sceptiques. Tom, quant à lui, a eu vent de ce “nouvel Eldorado” lorsqu’il était en prison et pense que ce n’est pas si idyllique que ça.

Durant le trajet, la famille va rencontrer, à de nombreuses reprises, des personnes qui reviennent de Californie et qui prétendent avoir vécu l’enfer. Si au départ, ils ont du mal à y croire, progressivement, ils se demandent s’ils n’ont pas raison. Néanmoins, où aller ? Que faire ? Ils ne peuvent pas rentrer chez eux, car ils n’ont plus de chez eux. Ils espèrent trouver un travail en Californie afin de pouvoir avoir de quoi manger. Sur les routes, le “Je” devient “Nous” et nous pouvons assister à de nombreuses scènes où les gens sont solidaires les uns avec les autres.

En Californie, les migrants sont pointés du doigt par les concitoyens. Ces derniers ont peur que les migrants leur volent leurs emplois. Les grands patrons jouent sur cette peur pour armer leurs concitoyens afin qu’ils puissent se défendre contre les migrants. Cette stratégie permet aux Patrons de surexploiter les migrants tout en s’assurant qu’ils ne puissent pas se révolter. L’objectif des patrons est de générer du profit avec un minimum de main-d’œuvre ou à faible coût.

Dans ce roman, Steinbeck dépeint également un Crime contre l’humanité. Les denrées alimentaires deviennent des biens à vendre qu’il faut absolument acheter, et ce, même si la terre regorge de nourriture abondante. En maintenant les migrants dans la famine et dans l’incertitude, les patrons réussissent à les faire travailler pour presque rien. Surexploités, fatigués, de nombreux migrants finissent par mourir sans que personne n’y prête la moindre attention. Pour s’assurer que les migrants ne puissent pas manger, les patrons vont jusqu’à détruire le surplus de production : du pétrole sur les oranges, les pommes de terre sont jetées dans l’eau. Les migrants sont simplement utilisés comme des esclaves pour enrichir les plus riches.

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