Littérature

Personnages d’Antigone de Sophocle : Analyse complète

Page de couverture pour notre analyse des personnages d'Antigone de Sophocle.
Ecrit par Clément Tauvron

Salut, c'est Mme Nouhi, votre prof de littérature de chez Les Résumés ! Dans cet article, on plonge dans l'étude des personnages d'Antigone de Sophocle 🏛️. Mais avant tout, avez-vous déjà été confrontés à un choix cornélien 🤔 ? Deux options, toutes deux lourdes de conséquences ⚖️… C'est exactement le dilemme auquel fait face Antigone. Si vous cherchez le résumé de l'œuvre, c'est par ici ! Et si vous souhaitez plutôt le résumé de la version d'Anouilh, il vous attend juste là ! 📖

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Présentation des personnages d'Antigone de Sophocle

Personnage Rôle et caractéristique principale
Antigone
Héroïne tragique, incarne la résistance face à l’autorité.
Créon
Antagoniste, représente le pouvoir et l’intransigeance.
Ismène
Figure de la prudence et de la soumission.
Hémon
Victime du conflit, déchiré entre amour et devoir.
Tirésias
Prophète, messager des dieux et avertisseur du danger.
Le Messager
Annonciateur des tragédies successives.
Le Gardien
Représente l’obéissance aveugle.
Le Chœur
Symbole de la sagesse collective et du destin.
Étèocle et Polynice
Frères ennemis, leur conflit déclenche la tragédie.

Analyse des personnages d'Antigone de Sophocle

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Antigone

Courage et fidélité absolus

Elle est déterminée, résolue et profondément attachée à ses convictions. Dès le début de la pièce, elle se montre inflexible face à la loi humaine imposée par Créon. Elle préfère suivre les lois divines et les devoirs familiaux. Elle n’hésite pas à défier l’autorité, en sachant pertinemment que cela la conduira à la mort. Son courage face à cette destinée inéluctable est un trait marquant de sa psychologie : elle ne redoute pas la mort. En effet, pour elle, mourir en accomplissant un acte juste est bien plus noble que de vivre en trahissant ses valeurs. Comme le souligne notre résumé d’Antigone, sa détermination est aussi visible dans son rapport aux autres personnages, notamment sa sœur Ismène. Elle juge cette dernière trop faible et trop soumise.

Un symbole de rébellion

Antigone est en opposition constante avec l’idée de compromis, elle incarne l’intransigeance morale. Pourtant, derrière cette fermeté se cachent une profonde tristesse et une certaine solitude. Elle est prête à sacrifier tout ce qui lui est cher, y compris sa relation avec Hémon, pour accomplir ce qu’elle considère être son devoir envers son frère Polynice. Antigone représente la rébellion contre une autorité injuste. On peut la voir comme un symbole de la résistance face à l’oppression politique et aux lois arbitraires.

Insoumission et fidélité

Elle incarne la figure de l’insoumission féminine dans un monde dominé par des figures masculines de pouvoir, comme Créon, qui impose des lois qui violent les lois divines et morales. Sur un plan plus large, Antigone symbolise le conflit éternel entre les lois humaines et les lois divines. En choisissant de braver l’interdit de Créon pour ensevelir son frère, elle devient le symbole de la fidélité aux liens familiaux et aux valeurs spirituelles. C’est également la voix des personnes sans-pouvoirs, ceux qui, dans le silence, résistent à l’injustice au péril de leur vie. Son sacrifice symbolise la résistance à l’injustice. C’est un acte de rébellion qui remet en question la légitimité des lois humaines face aux devoirs moraux. Antigone meurt en héroïne, défendant son droit de suivre ce qu’elle croit juste. Elle devient ainsi un modèle de vertu tragique.

Antigone dans l'oeuvre de Sophocle.

Ismène

La voix de la prudence face à l’insoumission

La sœur d’Antigone dans la tragédie de Sophocle est avant tout une figure de prudence et de modération. Contrairement à sa sœur Antigone, elle craint les conséquences de leurs actions et refuse, dans un premier temps, de défier l’autorité de Créon. Elle est effrayée par la puissance du roi et les lois de la cité. Même si elle partage la douleur d’Antigone, elle préfère se soumettre à la loi plutôt que de prendre des risques. Sa réplique à Antigone, dans laquelle elle affirme que “nous sommes des femmes, et nous ne pouvons pas lutter contre des hommes“​, montre une conscience aiguë de leur impuissance sociale et physique dans le monde patriarcal où elles vivent.

Entre amour familial et conformisme

Ismène cherche la sécurité et veut préserver sa vie, ce qui la rend plus conventionnelle que sa sœur. Son amour pour Antigone est pourtant évident, et malgré son refus initial de participer à l’ensevelissement de Polynice, elle finit par vouloir rejoindre sa sœur dans la mort. Cela montre une culpabilité profonde et un désir de rattraper ce qu’elle perçoit comme une trahison envers sa famille. Ce personnage symbolise la peur du conflit. Elle désire éviter les luttes et préserver l’ordre établi, même si cela va contre ses sentiments personnels. Ce désir de soumission aux règles de la société peut être interprété comme une forme de conformisme, mais aussi comme une preuve de sensibilité à l’idée de survie dans un monde gouverné par la violence.

Résignation et sagesse

Comme vous l’a montré notre résumé d’Antigone, elle représente la soumission aux lois humaines et à l’ordre établi. Alors qu’Antigone incarne la rébellion et la résistance morale, Ismène est un symbole de résignation. Elle s’adapte aux contraintes sociales. Elle symbolise ceux qui, malgré leurs convictions, respectent les lois de l’État pour éviter la souffrance. Son personnage pose la question de la survie dans un monde injuste. Accepter les compromis peut aussi être vu comme une forme de sagesse.

Entre raisons et regret

Elle incarne la femme contrainte par la société patriarcale, malgré son amour pour sa sœur et son frère. Ismène est la voix de la raison dans un monde dominé par les lois humaines, même si elle regrette son manque de courage. Elle symbolise aussi la culpabilité de ceux qui, par peur ou obligation, n’ont pas défendu une cause juste. Ismène joue donc un rôle complémentaire à celui d’Antigone : elle est l’ombre de sa sœur. Elle représente la prudence et la passivité là où Antigone est l’audace et la passion. Son évolution dans la pièce montre également la difficulté de se libérer des conventions sociales et des attentes extérieures, tout en révélant un personnage plus complexe que sa simple obéissance initiale pourrait laisser croire.

Présentation de Ismène, la soeur d'Antigone dans l'oeuvre de Sophocle.

Créon

Le roi du pragmatisme et de l’autorité

L’oncle d’Antigone et roi de Thèbes dans la tragédie de Sophocle est obsédé par l’ordre et l’autorité. Au début de la pièce, il est convaincu que la stabilité de la cité repose sur le respect absolu des lois humaines, qu’il incarne en tant que souverain. Il édicte un décret interdisant l’enterrement de Polynice, qu’il considère comme un traître ayant attaqué Thèbes. Créon se présente alors comme un homme pragmatique, qui met l’intérêt de l’État au-dessus des relations familiales ou des émotions personnelles.

L’intransigeance au service du pouvoir

Comme vous avez pu vous en rendre compte dans notre résumé d’Antigone, il craint avant tout la désobéissance et la contestation de son autorité, ce qui explique sa dureté envers Antigone, malgré le lien familial qui les unit. En prenant des décisions radicales, il cherche à affirmer sa position de roi, et tout compromis lui semble un signe de faiblesse. Cela le rend intransigeant, non seulement envers Antigone, mais aussi envers son fils Hémon, avec qui il entre en conflit. Créon rejette toute opposition à ses décisions, ce qui révèle une forme d’orgueil et d’aveuglement, puisque son pouvoir lui semble incontestable.

L’autorité tragique face aux lois divines

Malgré cela, Créon n’est pas insensible. Lorsque Tirésias, le devin, lui annonce que ses actions provoqueront la colère des dieux et la mort de ses proches, il accepte de revenir sur sa décision. Cependant, son revirement arrive trop tard, et Créon doit affronter les conséquences de ses erreurs. Il perd tout ce qui lui est cher. Créon est le symbole de l’autorité absolue et de l’État. Il représente la loi humaine et la raison d’État, opposées aux lois divines et aux devoirs familiaux qu’incarne Antigone. Pour lui, la sauvegarde de la cité passe avant tout, même si cela implique de bafouer les droits moraux ou religieux. Créon est l’incarnation de l’ordre social. Le fait qu’il refuse d’enterrer Polynice symbolise le pouvoir politique qui impose ses propres règles. Ces dernières sont souvent en contradiction avec les lois naturelles et divines.

L’orgueil tragique du pouvoir

Créon incarne également l’orgueil (l’hybris) des dirigeants, qui croient pouvoir se substituer aux dieux et régner sans limites. Sa chute symbolise le prix de cette arrogance. En effet, en se croyant tout-puissant et en faisant passer les lois de l’État avant celles des dieux, il provoque sa propre destruction. Le personnage de Créon nous montre que l’exercice du pouvoir, lorsqu’il est dépourvu de sagesse et d’empathie, peut conduire à l’isolement et à la ruine.

Le conflit entre pouvoir et humanité

Ce personnage représente le conflit tragique entre l’individu et la collectivité. Alors qu’Antigone défend des valeurs personnelles et spirituelles, Créon incarne la raison d’État, les lois impersonnelles et universelles qui régissent la société. Le fait qu’il soit incapable de voir au-delà des règles strictes et de comprendre la souffrance humaine le conduit à une tragédie personnelle. Cela symbolise l’échec d’un pouvoir aveugle qui ne prend pas en compte les réalités humaines et éthiques.

Analyse de Créon dans ce résumé d'Antigone.

Hémon

L’équilibre entre amour et justice

Le fils de Créon, fiancé d’Antigone, est avant tout un jeune homme animé par l’amour et la justice. Il se montre respectueux envers son père Créon. Toutefois, cet attachement est contrebalancé par son amour profond pour Antigone, qui le pousse à s’opposer à la décision de son père. Il tente d’abord de raisonner son père avec diplomatie, en soulignant qu’il est possible d’allier le respect des lois et la compassion humaine. Comme le souligne notre résumé d’Antigone, c’est un modèle de modération et de respect. Il cherche à concilier les intérêts du pouvoir et les droits moraux.

L’idéaliste tragique face au pouvoir

Lorsque son père refuse d’écouter ses conseils et persiste dans son intransigeance, Hémon, bien que jeune, fait preuve d’une grande force de caractère. Il est prêt à s’opposer à l’autorité paternelle pour défendre ce qu’il estime être juste. Son amour pour Antigone le pousse à affronter son propre père, révélant un courage moral impressionnant. Il incarne la jeunesse idéaliste, attachée aux valeurs de justice et de droiture, contrairement à Créon, qui est figé dans le respect rigide des lois humaines.

Tout au long de la pièce, on assiste à l’évolution de Hémon. Lorsque Créon condamne Antigone à mort, Hémon perd tout espoir de réconciliation. Sa colère et son désespoir sont tels qu’il menace son père, déclarant qu’Antigone ne mourra pas seule. En fin de compte, sa détresse l’entraîne au suicide après la mort d’Antigone. Ainsi, il montre qu’il n’est pas apte à survivre dans un monde où l’amour et la justice sont écrasés par le pouvoir arbitraire. Ce personnage symbolise l’opposition entre la jeunesse et le pouvoir établi, entre la justice morale et les lois rigides de l’État.

La voix de la raison brisée par l’injustice

Il incarne la voix de la raison. Il cherche un équilibre entre les exigences politiques et les valeurs humaines. De ce fait, il représente une figure de médiation. Il tente de réconcilier les deux mondes en conflit : celui de Créon, fondé sur la loi et l’autorité, et celui d’Antigone, guidé par la piété et l’amour familial. Hémon incarne également la force de l’amour face à la tyrannie. Son dévouement à Antigone montre que l’amour peut défier le pouvoir et l’autorité, mais il souligne aussi la fragilité de cet amour dans un monde injuste.

Hémon se bat pour la justice et l’amour, mais il est finalement victime de la brutalité des lois humaines. Ainsi, il démontre que, dans certaines tragédies, même les meilleurs sentiments ne peuvent triompher du pouvoir politique. Son suicide symbolise l’effondrement de toute tentative de conciliation entre la loi et la justice morale. En mourant, Hémon choisit l’amour et la fidélité à ses convictions plutôt que la soumission à une autorité qu’il juge injuste. Il devient donc une figure tragique, sacrifiant sa vie pour des idéaux que son père refuse de comprendre.

L'étude de Hémon, le fils de Créon et le fiancé d'Antigone dans l'oeuvre de Sophocle.

Eurydice

La douleur silencieuse d’une mère

C’est la femme de Créon et la mère de Hémon. Ce personnage secondaire est peu développé dans la pièce, mais sa psychologie est marquée par une immense douleur silencieuse. Elle représente la figure maternelle et l’épouse qui reste en retrait des luttes politiques. Néanmoins, les événements l’affectent réellement. Vous avez pu vous rendre compte dans notre résumé d’Antigone, qu’elle n’apparaît qu’à la fin de la pièce, au moment où elle apprend la mort de son fils Hémon. Cette nouvelle l’accable et déclenche en elle une réaction désespérée. Eurydice est une femme blessée qui endure en silence le poids des erreurs de son époux.

La tragédie de la résignation

Contrairement à Antigone, qui s’oppose activement à Créon, Eurydice représente la passivité et la résignation face au pouvoir et à la tragédie. Sa souffrance reste souvent implicite dans la pièce, mais elle explose lorsque son fils meurt. Elle se suicide hors scène, laissant Créon seul face aux conséquences de ses actes, renforçant ainsi la dimension tragique de l’œuvre. Eurydice représente la famille dévastée par l’orgueil et la tyrannie de Créon.

Un symbole des victimes collatérales

Elle incarne les innocents qui sont les victimes collatérales des conflits politiques et des décisions autoritaires. Son rôle est celui de la femme et de la mère qui subit les conséquences des actions des hommes de pouvoir, en silence. Le personnage d’Eurydice souligne la tragédie familiale, rappelant que les actes politiques ne se limitent pas à l’espace public, mais ont des répercussions profondes dans la sphère privée. Son suicide n’est pas qu’une réaction de désespoir personnel. En effet on peut également le voir comme un symbole de l’effondrement complet de la famille de Créon.

La révolte silencieuse face à la tyrannie

Eurydice est la dernière victime d’une série d’erreurs tragiques initiées par la rigidité morale et politique de son mari. En choisissant de se donner la mort après la perte de son fils, elle montre que dans un monde où les lois humaines supplantent les lois divines et des liens familiaux, la réconciliation est impossible. Sa mort est également une forme de condamnation silencieuse pour Créon. Elle ne prononce pas de discours accusateur, mais son geste est un reproche implicite envers les décisions de son mari. En cela, elle devient un symbole de la révolte silencieuse, une figure qui incarne la souffrance des innocents face à la tyrannie. C’est en silence qu’elle rejette le règne impitoyable de son époux. Son suicide sert de coup de massue pour achever la chute morale et émotionnelle de Créon.

Eurydice, la femme de Créon et la mère de Hémon.

Tirésias

Ce personnage complexe est à la fois calme et imposant. Il incarne la sagesse et l’expérience, mais aussi la clairvoyance spirituelle, malgré sa cécité physique. Il intervient comme un conseiller divin, avertissant Créon des conséquences tragiques de ses décisions. Tirésias se montre patient, mais ferme dans ses avertissements. Dans notre résumé d’Antigone, vous avez pu vous rendre compte qu’il n’hésite pas à rappeler à Créon qu’il est en train de commettre une erreur grave en refusant d’ensevelir Polynice et en condamnant Antigone. Lorsqu’il se heurte à l’entêtement de Créon, il ne montre aucune émotion violente mais prédit calmement les conséquences de cet orgueil.

Il incarne une autorité morale inébranlable. Tirésias représente la clairvoyance spirituelle et divine face à la cécité humaine symbolisée par l’orgueil de Créon. Bien qu’il soit aveugle physiquement, il voit pourtant au-delà des apparences et des lois humaines, étant en contact direct avec les volontés divines. Il est le porte-parole des dieux et de la justice cosmique. Son personnage rappelle que l’homme ne peut pas échapper aux lois divines, peu importe la puissance de son autorité terrestre. Tirésias symbolise également la sagesse qui va au-delà des sens, celle qui perçoit les vérités cachées que l’homme commun ou puissant ne veut pas voir.

Le devin Tirésias dans l'oeuvre de Sophocle.

L'Enfant-Guide

C’est un personnage mineur, mais son rôle est essentiel pour accompagner Tirésias, le devin aveugle. Il incarne l’innocence et la simplicité, étant principalement une figure de soutien pour Tirésias. Si vous avez lu notre résumé d’Antigone, vous avez pu voir qu’il n’a pas de véritable rôle dans l’intrigue ni de caractère développé. Toutefois, il est lié au symbolisme de la guidance. L’Enfant Guide symbolise l’aide nécessaire pour atteindre la sagesse. Bien que Tirésias soit aveugle, il est guidé par cet enfant, illustrant ainsi que même les plus sages ont besoin de l’assistance des plus jeunes ou des plus innocents pour percevoir le monde physique. L’Enfant Guide est également un symbole de la transition entre les générations et de la transmission du savoir. Il représente la simplicité au service de la clairvoyance spirituelle.

L'enfant guide de Tirésias.

Le Gardien

En tant que simple soldat chargé de surveiller le corps de Polynice, il se préoccupe davantage de sa propre sécurité que des enjeux moraux ou politiques du conflit. Lorsqu’il annonce à Créon que quelqu’un a désobéi en ensevelissant le corps, il le fait avec une certaine nervosité. Notre résumé d’Antigone souligne qu’il est bien conscient du danger qu’il court en portant cette mauvaise nouvelle. Le Gardien agit avant tout par peur des représailles. Ce personnage cherche à se dégager de toute responsabilité.

Il incarne la figure de l’homme ordinaire, pris dans des circonstances qui le dépassent et qui ne cherche qu’à échapper au danger. Le Gardien représente la soumission à l’autorité et la peur des conséquences d’un acte de désobéissance. Contrairement à Antigone, qui incarne la résistance morale, le Gardien illustre la docilité et la crainte de la punition dans un système tyrannique. Il symbolise également l’indifférence face aux grandes questions morales, préférant la survie personnelle à l’engagement politique ou éthique. Son personnage souligne la présence d’individus qui, dans des régimes autoritaires, choisissent l’obéissance aveugle pour se protéger.

Le gardien thébain en charge de surveiller le corps de Polynice.

Le Messager

Ce personnage est chargé d’annoncer les événements tragiques qui se déroulent hors scène, notamment les suicides d’Hémon et d’Eurydice. Comme l’indique notre résumé d’Antigone, ce personnage n’a pas de psychologie très développée, mais sa fonction dans l’intrigue le montre comme une figure impartiale. Son seul rôle est de relater les faits avec une froideur presque bureaucratique. Bien que l’annonce de la mort de Hémon et d’Eurydice soit marquée par une certaine tristesse, il ne s’engage pas émotionnellement dans ces événements.

Le Messager symbolise la fatalité tragique. Dans la tradition théâtrale grecque, le messager est souvent le vecteur de nouvelles accablantes. Il permet de renforcer l’effet dramatique en amenant les conséquences des actions des personnages principaux. Le Messager apporte une certaine distance entre les événements tragiques et le spectateur, faisant le lien entre ce qui se passe hors scène et la scène elle-même. Il rappelle que, dans le cadre des tragédies grecques, les actions et leurs conséquences dépassent les individus, soulignant ainsi la dimension inévitable du destin.

Le messager dans le théâtre grec antique.

Le Chœur

Composé de vieillards thébains, il agit en tant qu’observateur et commentateur des événements. Psychologiquement, il incarne la prudence et la modération des citoyens âgés qui ont vu de nombreuses tragédies et comprennent les conséquences des actes impulsifs. Le Chœur est parfois indécis, oscillant entre la loyauté envers le roi Créon et la reconnaissance du courage d’Antigone.

Il représente la voix du peuple, celle des citoyens qui se soumettent à l’autorité tout en ressentant une certaine ambivalence face aux décisions injustes. Le Chœur dans la tragédie grecque a une fonction morale et didactique. Il symbolise la conscience collective et l’opinion publique, souvent en décalage par rapport aux actions des personnages principaux. Dans Antigone, le Chœur représente la tradition, le respect des lois, mais aussi la pitié face à la souffrance d’Antigone.

Il incarne le dilemme moral des citoyens face à des décisions qui mettent en conflit les lois de la cité et celles des dieux. Le Chœur symbolise également la prudence, la modération et la réflexion dans un monde dominé par les passions et l’orgueil.

Un choeur thébain dans l'oeuvre de Sophocle : Antigone.

Etéocle et Polynice

Frères d’Antigone et d’Ismène, ce sont les fils du roi Œdipe et de la reine Jocaste. Comme vous avez pu le voir dans notre résumé d’Antigone, ils ont hérité du trône de Thèbes après l’exil forcé de leur père. Ils ont donc décidé de gouverner la ville à tour de rôle en changeant chaque année.

Etéocle règne sur la cité, mais, une fois l’année achevée, il refuse de laisser sa place à son frère car, lors de son règne précédent, celui-ci s’est comporté en tyran et a fait régulièrement la guerre. Polynice attaque donc la ville avec une armée de guerriers qu’il a rassemblée pour reconquérir le trône de Thèbes. Finalement, les deux armées s’exterminent presque entièrement dans la bataille, et les deux frères s’entretuent.

Lorsque leur oncle Créon règne à son tour sur la ville, il considère qu’Etéocle mérite un enterrement digne d’un héros car il a défendu la cité et que Polynice est un traître dont la dépouille doit être dévorée par les rapaces.

Etéocle et Polynice, les frères décédés d'Antigone.

Bon, récapitulons : le résumé de cette pièce de Sophocle, c’est O.K. ! 👍 La présentation détaillée des personnages d’Antigone de Sophocle ! 👥 Maintenant, il nous reste la dernière ligne droite : l’analyse de l’œuvre. Mais avant d’y plonger, n’hésitez pas à faire un petit détour par le contexte historique de cette œuvre.

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Clément Tauvron

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