Résumé partie par partie de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury
Première Partie
De retour chez lui, Montag sent qu’il a été profondément marqué par cette brève rencontre. Alors qu’il prend conscience qu’il n’est pas heureux, il retrouve sa femme Mildred, étendue sur le lit, assommée de somnifères. Elle se réveille le lendemain et ne se souvient de rien. En sortant de chez lui, Montag retrouve la jeune fille de la veille. Elle l’intrigue par ses questions. Ils se revoient tous les jours jusqu’au ce que Clarisse disparaisse. Montag sent que les conversations sur la nature ou les gens lui manquent. Elle lui manque.
À la caserne, à son tour, il questionne ses collègues : « Le rôle des pompiers n’était-il pas d’empêcher les incendies plutôt que de les déclencher et de les activer ? » La conversation est stoppée par une alarme. Les pompiers se rendent dans une maison qu’ils doivent brûler, car elle est remplie de livres. Sa propriétaire, Madame Blake, refuse de partir. Elle gratte une allumette et flambe avec ses livres.
Troublé, Montag rentre chez lui. Il s’aperçoit qu’il a pris un livre. Il le cache sous son oreiller. Sa femme ne dort pas, elle lui apprend que Clarisse aurait été écrasée par une voiture. Il se sent mal et prévient sa femme qu’il n’ira pas travailler le lendemain. Il envisage même d’abandonner son travail. Son chef, le capitaine Beatty, vient lui rendre visite. Il fait, lui aussi, allusion à la mort de Clarisse et au danger que représentent les livres. Seul avec sa femme, bien décidé à laisser son travail, Montag lui enseigne un endroit où il a caché d’autres livres. Il décide d’en lire quelques-uns pour voir si le capitaine Beatty avait raison.
Deuxième Partie
Montag et Mildred passent une après-midi à lire dans la plus grande discrétion. Il se rappelle alors d’une conversation ancienne avec un vieux professeur d’anglais au chômage. Après avoir hésité, le professeur accepte de le recevoir. Ému à la vue du livre, le professeur Faber fait l’éloge de la lecture. Ensemble, ils projettent de réimprimer des livres et de les dissimuler dans les casernes de pompiers.
De retour chez lui, il reçoit la visite de Madame Phelps et de Madame Bowles. La conversation porte sur une guerre qui couve dans le pays. Montag affole l’assistance en brandissant un livre. Tandis que Mildred tente de le disculper, Montag se lance dans la récitation d’un poème. Les invitées partent, furieuses. Il se rend à la caserne avec un livre. Le capitaine Beatty tente de lui démontrer l’inutilité et la nocivité de la littérature. La sonnerie de l’alarme coupe la discussion. Le camion de pompiers s’arrête devant la maison de Montag.
Troisième Partie
Alors que les pompiers s’affairent autour de sa maison, Mildred s’enfuit en taxi. Le capitaine Beatty agrippe Montag et Faber, par le biais d’une oreillette, s’inquiète de la situation. Beatty oblige Montag à brûler lui-même ses livres. Il apprend que c’est sa femme qui a donné l’alarme. Puis, Montag dirige le lance-flammes vers Beatty et le carbonise, devant les yeux horrifiés de ses collègues. Il assomme ces deux spectateurs et brûle à son tour le Limier, une sorte de chien mécanique.
Avant de quitter les lieux, il ramasse quelques livres qui avaient échappé à l’incendie et part. La police le recherche. Dans le pays, la guerre éclate. Montag se réfugie chez Faber. Il n’y reste pas longtemps, car un autre Limier mécanique le pourchasse. Au petit matin, il aperçoit un foyer autour duquel se tiennent quelques personnes. Les hommes se présentent : des intellectuels et des professeurs. Granger, un des leaders, lui explique que leur principale activité consiste à lire des livres puis à les brûler, par crainte d’être découvert. Ils sont la mémoire vivante de l’humanité et n’aspirent qu’à transmettre leurs savoirs. Pendant ce temps, des bombes s’abattent sur la ville. Les hommes sont soufflés. Enfin, un à un, ils se relèvent avec pour mission de faire renaître le monde, comme un phénix.
Présentation des personnages
Guy Montag
Le personnage principal du roman est pompier. Son travail consiste à brûler les maisons qui cachent des livres. À la suite d’une rencontre, il commence à douter du sens de sa mission, se rebelle et est pourchassé à son tour.
Mildred Montag
Femme de Guy, elle obéit aux injonctions du système. Elle passe son temps devant la télévision et se bourre de somnifères. Elle semble ne pas avoir d’émotion. Sa vie est matérialiste. Peu à peu, elle s’éloigne de Guy en perpétuel questionnement.
Clarisse McClellan
Adolescente, voisine de Montag, elle aime la nature, ses odeurs, la pluie et vénère la lecture. Elle joue le rôle d’aiguillon qui questionne Montag. Sans le juger, elle l’invite à réfléchir. En cela, elle lui redonne vie.
Le capitaine Beatty
Chef de la caserne de pompiers, il incarne le système. Il justifie les autodafés permanents. Supérieur, il pense pouvoir manipuler Montag tant par sa culture que par sa puissance. Le duel avec son subordonné tournera en sa défaveur.
Le Professeur Faber
Il représente l’Ancien Monde. Épris de culture et gardien de la tradition, il croit dans les facultés rédemptrices de l’être humain. Plus âgé que Montag, il est le gardien d’un savoir en péril.
Granger
Il apparaît à la fin du roman. Comme Faber, il s’est fixé comme mission de sauver le savoir, tout en préservant sa vie.
Le Limier
Chien mécanique qui symbolise la puissance du gouvernement et son emprise. Rien ne lui échappe, jusqu’à la fuite de Montag. Il a pour rôle de punir les citoyens déviants.
Analyse de l’œuvre
Le titre est expliqué en exergue : FAHRENHEIT 451 est « la température à laquelle le papier s’enflamme et se consume ».
Une dystopie pédagogique
Ce roman dystopique de Ray Bradbury, un auteur américain du XXème siècle, parait en 1953, plus de 20 ans après la parution du Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley et cinq ans après 1984 d’Orwell. Fahrenheit 451 met en scène, comme les deux autres ouvrages, un gouvernement totalitaire dont l’objectif est de générer une humanité nouvelle. Les atrocités du nazisme sont encore dans les mémoires. En Amérique, le maccarthysme est à son apogée. Les autodafés caractérisent ces deux régimes. La morale du roman est claire. La littérature est l’ennemie des régimes autoritaires.
Une critique de la société matérialiste
Mildred, la femme de Montag, est une citoyenne exemplaire. Abrutie de drogue et passant son temps devant la télévision, elle est synonyme de soumission. Lorsque son mari, Guy, prend conscience du danger, elle le quitte. La technologie sous-entend une aliénation des citoyens. Le régime est protégé par des agents spécialisés (les pompiers, les Limiers) mais surtout par la masse amorphe du peuple. Seules quelques consciences éclairées sauvent l’humanité. C’est le cas de Montag, de Faber et de Granger.
L’utopie impossible
La nouvelle société défendue par le capitaine Beatty vise le bonheur collectif et n’aboutit qu’à une vile dictature. L’amour, on le voit avec Mildred et Guy n’existe plus. La culture est pourchassée. Les citoyens sont infantilisés. Le bonheur promis n’est qu’une illusion. Mildred, la citoyenne modèle fait une tentative de suicide. Elle est rendue possible par l’absence d’exigence intellectuelle et par la démobilisation des consciences. Le professeur Faber dira : « Monsieur Montag, c’est un lâche que vous avez en face de vous. J’ai vu où on allait, il y a longtemps de ça. Je n’ai rien dit ».
L’espoir malgré tout
C’est une adolescente de 17 ans qui redonne vie à Montag. Sa passion : la nature, les gens. Par une maïeutique simple, ( « Est-ce que vous êtes heureux ?), elle pousse l’adulte à changer de vie, à résister. Le héros lui-même Montag est l’exemple type de celui passe d’une participation assidue à un système mortifère à une révolte courageuse. En ce sens, Fahrenheit 451 est un hymne à la liberté.