Ravage est un roman du 20ème siècle de René Barjavel, un auteur français, qui se déroule en cours d’apocalypse, dans la partie non occupée, Vichy, de la France conquise pendant la seconde guerre mondiale. Se déroulant dans le lointain futur de 2053, le roman décrit les effets d’une guerre atomique. Comme cette histoire se situe avant la fabrication de la première bombe atomique par les États-Unis, les effets sont parfois fantastiques, mais au moins les événements initiaux sont très proches de ceux imaginés par une frappe de l’EMP. Les armes atomiques modifient la physique de leur zone de frappe de manière à rendre inopérants les dispositifs électriques et de nombreux autres dispositifs mécaniques modernes.
René Barjavel était un écrivain français de science-fiction qui est surtout connu pour avoir été à l’origine du “paradoxe du temps” dans son roman Le Voyageur imprudent de 1943. Ce qui intéresse le plus, et que nous allons explorer, c’est son lien direct avec la propagande française de Vichy en temps de guerre, et son association assez directe avec l’Allemagne nazie.
Résumé du roman Ravage de René Barjavel
Un jour, dans une métropole totalement dépendante de l’énergie, une catastrophe s’est produite: l’électricité a soudainement disparu, et personne ne pouvait vraiment expliquer pourquoi. Puis, toute la société a été paralysée: les lumières s’éteignaient, la voiture ne pouvait plus avancer, le distributeur d’eau ne fonctionnait plus, et la communication avec le reste du monde était coupée parce que la radio n’émettait pas. Le pays sombre semble avoir découvert avec horreur l’importance de l’électricité pour lui.
Face à cette situation et aux dangers auxquels sont confrontés les citoyens, les services d’urgence n’ont d’autre choix que de se déplacer à cheval. Cependant, les habitants se sont rassemblés dans de véritables sacs de la faim – le réfrigérateur ne fonctionnait plus – et, dans leur recherche désespérée de nourriture, ont commencé à attaquer les chevaux pour les avaler. Les civilisations se sont retrouvées confrontées à une sorte de pénurie, qui ramène les gens à la partie la plus déraisonnable de la vie humaine. C’est ainsi que la «loi de la jungle» revient dans les grandes villes où seuls les plus aptes survivent. Le principe de bienveillance et la compassion semblent oubliés.
François Deschamps est né dans une famille paysanne. Il a déménagé en ville pour étudier la chimie, mais il n’a jamais été complètement séparé du bon sens, de la logique et du savoir-faire ancestral des gens de son pays, il deviendra donc, naturellement, le héros de cette histoire. Il décide d’échapper au chaos de la ville et de rejoindre sa famille à la campagne.
François représente la valeur humaine du monde rural face au déclin de la population urbaine oisive, montrant sa fidélité à l’amitié et n’oubliant pas de s’associer à son amie d’enfance Blanche Rouget et le riche et omnipotent Jérôme Seita (Jérôme Seita). Ce dernier est devenu impuissant dans sa richesse en raison de la panne de courant, et a été abandonné par ses serviteurs et ses subordonnés, prouvant qu’il ne pouvait pas quitter sa grande maison seul sans risque de mort. François fabriquait des armes pour se protéger des gens qui étaient animés par la demande, recueillait toute la nourriture qu’il pouvait trouver, et se formait autour de Blanche et d’un petit groupe de personnes pour les accompagner dans un long et pénible voyage à la campagne.
Avec ses qualités inhérentes, et en raison des compétences de base qu’il semble maîtriser, François est naturellement devenu le chef et le guide de ce groupe de survivants, qui affrontera tous les dangers pendant le voyage: tempêtes, sécheresses, incendie. .. Les planètes et les éléments ont été maltraités par ceux qui pensaient être leurs maîtres et leur “progrès”. Nos héros ont défendu leurs droits et vengé les survivants. Bien que ces survivants aient subi des pertes et des tortures à long terme, ils ont quand même réussi à atteindre leurs objectifs de vie et se sont installés dans un pays éloigné, où ils ont décidé de «repartir de zéro».
Après avoir vécu l’expérience catastrophique et malheureuse de la sur-robotisation, François a créé une nouvelle société quasi-féodale sans aucune technologie, qui s’est développée autour de son identité selon le patriarcat, et a construit une vie sur la base de la valeur fondamentale du privilège. Il y a établi des principes stricts et nécessaires pour la cohésion et le développement de cette «nouvelle humanité», tels que permettre à la polygamie d’assurer un grand nombre de descendants.
François, maintenant vieux et occupé par la vie bien remplie de ses sujets, il veut nommer un successeur légitime à la tête de la tribu, pour laquelle il a organisé des célébrations. Au cours de la célébration, une personne apparaît soudainement avec un cadeau au patriarche. Il s’agit d’une énorme machine qu’elle a conçu et fabriqué pour faciliter le travail humain sur la terre. Mais cela rappela au héros sa dépendance aux machines du passé. François est alors devenu fou et a décidé d’éliminer le mal dès la racine en exécutant l’inventeur. Surpris, ignorant la raison de cette décision, c’est ce dernier qui finit par tuer François en légitime défense.
Même si le dernier souhait du chef décédé est traité de la même manière – ses hommes ont détruit la machine et tué son inventeur – François portera toujours son expérience irremplaçable de l’enfer moderne, et ses descendants inventeront tôt ou tard la nouvelle machine et travailleront à nouveau dur dans le développement. Par conséquent, ils provoqueront inévitablement une nouvelle «destruction».
Présentation des personnages principaux
Cette œuvre présente les personnages suivants :
- François Deschamps, Le principal protagoniste du roman, n’avait que 22 ans lorsque l’histoire a commencé.
- Blanche Rouget, 17 ans, compagne de François, qui la surnommait «Blanchette»
- Jérôme Seita, directeur d’une grande société de radiodiffusion.
- Mme Vélin, service de conciergerie à l’immeuble où se trouve François.
- Narcisse, George, André, Teste, Martin, Pierre : les premiers compagnons de François.
- Dr Fauque, médecin de l’expédition.
- Colette, fille du Dr Fauque et amante de Teste.
- Paul (futur mari de la fille de François, chef de la future communauté). Il est un descendant de Narcisse.
Analyse de l’œuvre
Les dirigeants de la France de Vichy, partageaient un certain nombre de convictions idéologiques en commun avec leurs co-dirigeants nazis. Comme il est plus facile de trouver des informations sur les nazis, nous commencerons par certaines de leurs pensées, car elles ont influencé ce roman, pour passer ensuite à leurs cousins français.
En dehors de leurs tendances militaristes et génocidaires, l’idéologie nazie n’est pas particulièrement bien comprise aujourd’hui. Comme ils partageaient diverses croyances qui transcendent les frontières de la division politique actuelle, il y a eu récemment beaucoup de discussions stériles pour savoir s’ils étaient libéraux ou conservateurs, et comme nous le verrons avec ce roman, les Vichy eux-mêmes envoient des signaux plutôt mitigés.
L’une des clés de voûte de l’idéologie nazie était l’indépendance économique nationale. La vulnérabilité de l’Allemagne au blocus économique était l’un des principaux moteurs de leur politique économique. Un exemple serait les usines de carburant synthétique qu’ils ont construites. Le carburant synthétique, dans ce cas, consiste à transformer le charbon, dont l’Allemagne disposait en grande quantité, en divers carburants liquides, tels que le carburant aviation, l’essence, etc.
Le domaine de l’autosuffisance qui nous intéresse est l’agriculture. Elle est très étroitement liée à l’objectif déclaré d’Hitler de déclencher la guerre, à savoir l’augmentation de l’espace vital (lebensraum) à l’Est.
Tout cela se déroule au tout début de la période de résurgence de l’Allemagne, avec la remilitarisation de la Rhénanie en janvier 1936. Les nazis ont vu les zones rurales agricoles avec une sorte d’émerveillement teinté de rose. C’était la force vitale idéalisée de la nation. Les Pétainistes français, les dirigeants de la France de Vichy en 1943, étaient tout à fait d’accord avec cette partie des idéaux nazis.
Même en 1943, l’évolution du rôle de la femme dans un monde de plus en plus industrialisé et commercial était une question controversée. Fatiguées du mercantilisme grossier des années 20 qui avait conduit à la Grande Dépression, elles privilégiaient une société hiérarchisée où chacun était à sa place et savait ce qu’il faisait. La France en particulier avait déjà des problèmes de faible natalité, et la place des femmes était d’être à la maison pour élever beaucoup d’enfants. C’est ce monde qui est idéalisé dans les Cendres.
Ce qui nous amène à notre roman. Ravage n’était pas seulement une pièce de science-fiction publiée dans un but commercial pour faire gagner de l’argent à l’auteur.
Après la conquête de la France par les Allemands, les conservateurs français dirigés par Pétain et le gouvernement français de Vichy ont mis en place un gouvernement dans le sud de la France inoccupé, et dans les colonies d’outre-mer qui n’ont pas rejoint le mouvement de la France libre. Notez que s’il est vrai qu’ils devaient veiller à ne pas contrarier les Allemands conquérants, le Vichy est allé bien au-delà du minimum requis. Combattant leurs anciens alliés, les Britanniques (et plus tard les Américains) attaquent bec et ongles toutes les colonies françaises dans lesquelles les alliés s’installent, et ne résistent pas à l’occupation allemande ou japonaise des zones (allemandes) ou des colonies (japonaises en Indochine française – alias Vietnam) qui leur restent. Ils ont envoyé une Légion des Volontaires sur le front de l’Est pour combattre les Soviétiques.
Parallèlement à cette attitude très solidaire envers leurs conquérants, ils adoptent rapidement une initiative de propagande qui rejoint les idées allemandes qu’ils trouvent à leur goût. La devise française traditionnelle de leur révolution était Liberté, Égalité, Fraternité. Cette devise a été remplacée par celle, un peu lourde, de “C’est par le travail, le respect des traditions, l’ordre, la famille, que nous nous relaverons”.
De nombreux écrivains ont contribué à cette cause. L’un d’entre eux est René Barjavel. Alors, qu’est-ce que ce roman essaie d’accomplir exactement ?
Blanche passe du statut de grande star du cinéma français à celui de vieille femme souriante qui ne peut rien faire d’autre que de rester assise et de chanter des comptines oubliées sur les trains et les automobiles qui n’existent plus. Les hommes sont mieux lotis : s’ils savent où est leur place. Il ressort assez clairement du roman que toute résistance à l’héroïque François est considérée comme une folie, et que toute action violente de François est justifiée.
Le roman montre un mépris pour la religion organisée, qui aurait été catholique dans la France de l’époque, et bien qu’elle ne soit pas athée ou manifestement panthéiste, la religion ne reçoit pas une très grande importance. Dans un étrange interlude, pendant la partie “effondrement” du roman, les miracles du Christ sont traités de manière plutôt clinique et scientifique par un fou à qui l’on a donné des pouvoirs temporaires semblables à ceux du Christ par l’intermédiaire de la science moderne. Le fait que le “Christ” soit incapable de ramener les gens à la vie et tombe dans un tas de pourriture lorsqu’il essaie, est révélateur de cette attitude.
Puisque nous avons déjà couvert une grande partie des premiers et moyens terrains, nous allons brièvement décrire la partie “effondrement” de notre récit.
Comme nous l’avons indiqué, le livre commence par la société hautement commerciale et technologique de ce qui était plus de 100 ans dans l’avenir : 2053. Bien que la France soit toujours un pays séparé, le monde est gouverné par des blocs de pouvoir continentaux. Comme dans la ligne de pensée initiale de l’Allemagne à l’égard des Juifs, les Noirs ont tous été rassemblés, y compris en Afrique, et envoyés vivre en Amérique du Sud. On peut comprendre leur ressentiment, mais ce sont eux qui, par des erreurs atomiques, ont provoqué les changements qui ont entraîné l’effondrement complet de ce monde de haute technologie. La traduction de 1967 ne dépeint pas les Afro-Américains comme particulièrement villageois, et sans doute comme une preuve de leurs actes.
La partie centrale du livre, l’effondrement, commence à peu près au quart du roman. Le roman mélange des effets très réalistes – une épidémie de choléra – avec des effets très étranges. Une étrange maladie non mortelle frappe temporairement les femmes vierges – sans doute pour que Blanche soit très tôt complètement incapable de survivre et pour montrer qu’elle ne s’est pas amusée avec son fiancé précédent avant le mariage ; la future épouse de François doit être pure. L’électricité ne fonctionne plus sous aucune forme, les armes à feu et les moteurs à combustion interne ont cessé de fonctionner. Comme dans votre roman typique du PEM, les véhicules sont laissés en rade sur les routes. Les autres effets sont similaires à ceux de la populaire, mais pas particulièrement scientifiques.
L’auteur semble être sceptique face à la société moderne et n’a aucun problème à mettre le monde moderne en pièces. Avec une justification très mince, François, notre héros, s’attaque à un jardinier qui “s’enfuit” de Paris sur l’un des rares attelages de chevaux et de voitures qui restent, et lui vole son attelage. Se rendant compte que les groupes de bandits deviennent trop dangereux, François crée son propre groupe de brigands un peu moins prédateurs. Ils se livrent à une bataille de ressources avec un groupe de commerçants devenus voyous, et tuent les survivants ligotés à la hache.
Dans une stratégie intéressante, la “fuite” de Paris est légèrement retardée pour permettre au chemin de s’ouvrir à certains. Des vélos sont utilisés, et ils rencontrent de temps en temps quelques chevaux. Il est intéressant de noter que l’auteur, qui connaît bien les chevaux, les considère comme ayant besoin de trop de fourrage et d’eau, et comme étant trop limités dans leur mobilité pour être un moyen d’évasion efficace. Ils utilisent les chevaux de temps en temps, mais la plupart du temps, ils se retrouvent comme source de nourriture mobile.
Des incendies massifs éclatent et, curieusement, la dévastation ressemble à celle d’une énorme explosion nucléaire incendiaire. Il n’y a pas de radiation, car les dangers des radiations des armes atomiques n’auraient pas été compris, mais le voyage à travers la nature brûlée provoque la perte de nombreux membres de leur groupe. Une grande partie de cette bataille est simplement une bataille de volonté.
En vrai le livre est vraiment bien, je l’ai découvert en cours grâce à mon prof de français, et je ne suis vraiment pas déçu.