Les souffrances du jeune Werther est un roman épistolaire de Johann Wolfgang Von Goethe, un auteur allemand, qui est publié anonymement lors de la foire du livre de Leipzig en 1774. Comment l’amour peut-il faire sombrer progressivement un homme dans la folie ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre ensemble.
Résumé détaillé de Les souffrances du jeune Werther de Johann Wolfgang Von Goethe
Mai 1771
4 mai 1771. Le jeune Werther s’excuse d’être parti en expliquant qu’il l’a fait pour les autres et non de gaieté de cœur. Il s’est entretenu avec sa tante concernant un héritage et prétend être bientôt le maître d’un grand jardin dont le jardinier lui est dévoué.
10 mai. Werther se sent tellement bien là où il est. Il a la sensation de percevoir le Tout-Puissant dans toute sa magnificence. En voyant la beauté de la nature, Werther regrette de ne pas savoir peindre ou de ne pas avoir les capacités d’écrire sur le papier ce qu’il ressent.
12 mai. Tout ce qui l’entoure n’est que pure merveille. L’endroit a tellement un air de paradis qu’il se demande s’il n’est pas sous l’emprise d’un sortilège de “génies trompeurs”.
13 mai. Il refuse que son ami lui envoie des livres. Lui qui a eu, maintes fois, des comportements lunatiques estime qu’il est malade et souhaite que son ami ne le dise à personne.
15 mai. Werther ne s’étonne pas de voir l’attitude hautaine des maîtres envers leurs inférieurs, il sait qu’en ce monde, les gens ne sont pas égaux. Toutefois, il les critique pour avoir l’audace d’inspirer la peur pour mieux se faire respecter. En allant à la fontaine, il aide une servante.
17 mai. Il explique qu’il s’ennuie terriblement au contact des autres hommes. Ce sont des personnes très gentilles, pour la plupart, et il s’étonne de passer un moment agréable à certaines occasions, mais il sait qu’il n’utilise pas tout son potentiel. Il évoque, avec tristesse, une de ses amies, plus âgées que lui, qui est morte. Il a fait la connaissance de V***, un jeune homme qui s’est attaché à lui, mais ce n’est pas réciproque.
22 mai. Pour Werther, la vie est un songe. Il qualifie cette dernière comme une prison, estimant que la seule possibilité pour un homme d’être libre est de vivre “en lui”.
26 mai. Il découvre Walheim, un village situé à un lieu du village où il est. Walheim jouit d’une vue imprenable. Il y a découvert un endroit paisible. En essayant de dessiner les deux enfants qu’il voit, un de quatre ans et un autre de six mois, il se rend compte qu’il préfère peindre la beauté de la nature qu’il estime être beaucoup plus plaisante. Il explique également que les règles étouffent la nature et qu’avec elles, l’homme ne peut espérer être réellement libre.
27 mai. Nous en apprenons plus sur les deux enfants que Werther a vu. Le plus âgé est Philippe et le plus jeune, Jean. Leur mère est partie en ville avec son fils aîné pour racheter un poêlon que ce dernier a cassé en se disputant avec Philippe. Cette femme est la fille du maître d’école et son mari est parti en Suisse pour des affaires d’héritage. Werther continue à venir régulièrement voir les enfants. Il s’attache à eux et il se sent bien.
30 mai. Toujours à Walheim, Werther s’éloigne de son lieu habituel, car il ne veut pas converser avec les gens qui y ont pris place pour boire le café. Il tombe sur un paysan qui lui confie son amour pour sa maîtresse. Tout dans son regard, sa voix, ses mots inspirent un amour sincère et pur. Werther explique qu’il serait incapable de trouver les mots qui résonnent, à la perfection, avec cet amour que ressent le paysan. Il vit l’amour à travers ses yeux. S’il pense vouloir voir cette femme, il s’y résigne, prétextant qu’il ne sera jamais capable de la voir comme le paysan la décrit. La voir risquerait même sûrement de le décevoir.
Juin
16 juin. En allant à un bal, Werther tombe sous le charme d’une femme magnifique qu’il vient récupérer avec sa danseuse ainsi que sa cousine. Cette dernière s’appelle Charlotte, elle est l’aînée de sa famille et lorsqu’elle monte avec eux, plus personne n’existe pour Werther. Toutefois, elle est promise à un homme du nom d’Albert. Lorsqu’ils arrivent au bal, il s’arrange pour danser avec elle. Le tonnerre arrive et les invités entrent à l’intérieur. Charlotte propose de jouer à un jeu. Après que l’orage se soit dissipé, elle explique à Werther qu’elle était apeurée par rapport aux tonnerres, mais qu’en essayant de donner du courage au gens, elle est devenue courageuse. Werther la trouve magnifique. Il fait part des sentiments qu’il éprouve pour cette femme.
19 juin. Après le bal, Werther est allé raccompagner Charlotte. Il lui a demandé s’ils pouvaient se revoir le lendemain et elle a accepté. Depuis, plus rien n’existe dans sa vie hormis cette femme.
21 juin. À Walheim, Werther explique éprouver de la joie dans les petits plaisirs simples de la vie. Il n’en demande pas plus, il est heureux comme il est et cela lui suffit amplement.
29 juin. Werther joue beaucoup avec les frères et sœurs de Charlotte. Quand le médecin entre dans la pièce et qu’il voit la scène, il se dit que cela n’est pas digne d’un homme. Werther trouve que ce médecin n’a rien compris. Selon lui, il faudrait prendre les enfants comme modèle puisqu’ils ont beaucoup de choses à nous apprendre en tant qu’adultes.
Juillet
1er juillet. Werther accompagne Charlotte s’occuper des malades puis ils vont voir le pasteur. Ce dernier leur raconte l’histoire des noyers dont le plus jeune a été planté par son beau-père, le jour de la naissance de sa fille. Cette dernière, du nom de Frédérique, arrive avec son amant, M. Schmidt. Si Frédéric est une très belle femme, son amant gâche ses traits par une mine froide. Charlotte fait comprendre à Werther qu’une certaine jalousie se cache là-dessous. Il comprend alors qu’il est, sans le vouloir, responsable de la mine de ce M. Schmidt. Pendant qu’ils prennent un repas tous les quatre, Werther compare la mauvaise humeur à une maladie qui empoisonne la vie. Selon lui, il serait facile de l’oublier pour retrouver la santé.
Sur le chemin du retour, Charlotte le met en garde sur l’exaltation qu’il met à tout. Elle lui conseille de se ménager.
6 juillet. Posés près de la fontaine après une promenade, Werther prend Amélie dans ses bras. Il l’embrasse et la serre si fort qu’il lui fait mal sans le vouloir. La petite se met à pleurer, mais Charlotte la met dans l’eau afin de lui faire croire qu’elle la purifie de ses douleurs.
8 juillet. Werther se compare à un enfant. En effet, durant un trajet en voiture qu’il a fait en compagnie de Charlotte, du jeune W…, de Selstadt et d’Audran, il a cherché le regard de Charlotte en vain. Elle a regardé toutes les personnes présentes sauf lui. Lorsqu’elle est descendue, ses yeux se sont posés quelque part avant de partir. Il aimerait tellement que ce soit lui, mais il n’en sait rien.
10 juillet. Werther est inquiet de pouvoir éveiller les soupçons lorsqu’on lui demande si Charlotte lui plaît. Il estime également que ce mot est bien trop fade comparé aux sentiments qu’il éprouve pour elle.
11 juillet. Werther est présent avec Charlotte sur le lit de mort de Madame M***. Cette dernière se confesse en expliquant qu’elle a volé, quotidiennement, l’argent de la caisse de son mari, car elle ne pouvait pas s’occuper de la maison avec seulement sept florins par semaine.
15 juillet. Werther se persuade, ou peut-être a-t-il raison, que Charlotte est amoureuse de lui. Toutefois, elle lui parle régulièrement, et avec affection, de l’homme qui lui est promis. Il ne sait plus quoi penser.
16 juillet. Werther est amoureux de Charlotte. Il éprouve un plaisir qu’il lui est incapable de décrire lorsqu’elle pose ses mains sur les siennes ou lorsqu’elle s’approche de lui et qu’il sent son haleine. Cependant, il refuse de lui faire part de ses sentiments. Elle a souvent l’habitude de jouer du clavecin. Lorsqu’il entend les douces mélodies, les ténèbres se dissipent et il retrouve l’espoir.
18 juillet. Il ne peut pas aller voir Charlotte. Seul, il se sent emprisonné et décide d’envoyer son domestique afin qu’il aille la voir. Lorsqu’il revient, il se rend compte que tout ce que regarde Charlotte devient précieux. Il aurait pu embrasser son domestique. Il demande à son ami de ne pas rire de la situation.
19 juillet. Lorsqu’il s’éveille, il pense à elle et il exprime son premier et seul désir : la voir.
20 juillet. Werther explique à son ami qu’il n’a pas envie de partir travailler pour le compte de l’ambassadeur de ***. Non seulement, c’est une personne difficile à vivre, mais en plus, il ne désire pas travailler pour l’honneur et l’argent au plus grand malheur de sa mère qui souhaiterait qu’il trouve une occupation.
24 juillet. Werther confie à son ami qu’il a délaissé le dessin depuis longtemps. Autour de lui, tout est beau et magnifique, mais son imagination lui paraît si fébrile. Lorsqu’il a tenté, à trois reprises, de réaliser le portrait de Charlotte, ses traits lui sont apparus tellement en dessous de la réalité qu’il s’est contenté d’esquisser sa silhouette.
26 juillet. Il accepte de faire toutes les commissions pour Charlotte à condition que ses lettres n’aient plus de sable, car il ne peut pas les porter à ses lèvres. Il essaie tant bien que mal de s’imposer des jours sans la voir, mais il n’arrive pas à s’éloigner d’elle.
30 juillet. Albert, le prétendant de Charlotte, est revenu. Cela attriste Werther, car, et ce, malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à détester cet homme. C’est une bonne personne qui lui dérobe celle qu’il aime. Les moments qu’il passe avec Charlotte ont perdu de leurs saveurs hormis les moments où ils se retrouvent seuls tous les deux.
Août
8 août. Werther confie à son ami qu’il lui est difficile de s’échapper de la situation où il est. Abandonné Charlotte lui semble beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Il voudrait le faire, mais il ne saurait pas par où commencer.
10 août. Werther est apprécié par la famille de Charlotte. Il se balade souvent avec Albert, il juge leur situation d’un ridicule : tous deux se côtoyant alors qu’ils sont amoureux de la même femme. Mais Albert éprouve un amour réciproque. Werther en apprend plus sur Charlotte grâce à Albert. Ce dernier lui avoue qu’il va rester plus longtemps dans le village. Il va occuper un poste qui va lui permettre de jouir d’une situation confortable.
12 août. Werther demande à Albert s’il peut lui prêter une de ses armes. Celui-ci accepte, mais lui dit de les charger. En effet, il s’est résolu à ne plus les charger depuis un incident qui s’est déroulé avec un domestique et une servante. Celui-ci en nettoyant et en chargeant l’arme a voulu impressionner la servante en manipulant l’arme et sans le vouloir, le coup est parti tout seul. Par chance, la femme a eu simplement le pouce fracassé, mais il a été obligé de payer les soins. Pendant qu’il se met à parler, Werther est plongé dans ses rêveries. C’est Albert qui l’extirpe de ses songes lorsqu’il s’aperçoit que Werther pointe l’arme sur sa tête. Les deux hommes se disputent sur la notion de suicide. Face à tous les exemples, parfois, un peu hors propos, de Werther, Albert finit par capituler en se disant que le suicide peut être “acceptable” s’il est justifié par une passion dévorante.
15 août. Les frères et sœurs de Charlotte apprécient Werther. Il accepte qu’il puisse, tout comme Charlotte, lui donner le pain. Il a l’habitude de leur raconter des histoires. Lorsqu’il change certaines choses, il se rend compte que les enfants sont déçus de ne pas avoir l’histoire telle qu’elle a été racontée la première fois. Il prend conscience que le premier jet a toute son importance.
18 août. Werther se rend compte que tout ce qui, autrefois, lui apportait de la joie se révèlent aujourd’hui être les causes de son malheur. Par exemple, ses promenades qu’il aimait tant participent à la destruction et aux meurtres d’innombrables insectes. Cela l’attriste profondément.
21 août. Charlotte lui manque. Elle apparaît dans ses rêves, elle est constamment dans ses pensées pourtant, elle n’est pas là. Il prend conscience qu’un futur sans elle, c’est un avenir sans espoir.
22 août. Il déteste le fait de rester oisif, toutefois, son imagination lui fait défaut pour travailler pleinement. Il se prend à vouloir trouver une occupation, il s’imagine accepter le poste que lui a proposé l’ambassadeur de ***, mais, ne souhaitant pas perdre sa liberté, il n’agit pas. Puis il se dit que ce qu’il ressent le suivra partout, et ce, peu importe qu’il ait une occupation ou non.
28 août. Werther confie à son ami qu’il est malade, mais qu’il n’arrive pas à retrouver la santé, et ce, même malgré les attentions et les présents qu’il reçoit de la part de ses amis. Aujourd’hui d’ailleurs, pour l’occasion de son anniversaire, il a reçu un cadeau emballé par le nœud qu’il a vu au sein de Charlotte la première fois qu’ils se sont rencontrés. Un nœud qu’il lui a demandé tant de fois. Le cadeau contenait “deux petits volumes in-12 : c’était l’Homère de Wettstein”. S’il est ému de ce présent qu’il désirait tant, il ne parvient pas à guérir de sa maladie. Il continue néanmoins à passer du temps avec Charlotte.
30 août; Les instants qu’il passe avec Charlotte lui semblent trop courts. Il sait qu’il est obligé de la laisser à un moment donné et chaque adieu lui fait mal au cœur. Il cherche à souffrir, mais les douleurs physiques, bien qu’elles le soulagent légèrement, ne l’apaisent pas totalement. Son amour pour Charlotte lui fait tellement mal qu’il en vient à penser à la mort.
De Septembre à Décembre
3 septembre. Werther est persuadé qu’il est temps de partir. Il projette de le faire.
10 septembre. Les projets de son départ sont bien ficelés. Il retrouve une dernière fois Charlotte en prenant soin de ne pas lui révéler son intention de partir. Celle-ci lui parle de sa mère avec tellement de passions… Werther hésite à partir, mais il sait que c’est le bon choix. Charlotte se rassure en se disant qu’ils se verront le lendemain, mais Werther sait que ce ne sera pas le cas.
20 octobre. Werther est enfin parti et il avoue qu’il se sent beaucoup mieux. La solitude le pesait et là, en se comparant à la foule, il se sent beaucoup mieux que lorsqu’il était livré à lui-même en pleine campagne avec un seul objectif : Charlotte. Même s’il ne parle pas d’elle, implicitement, c’est ce qu’il fait comprendre à son ami.
10 novembre. Werther se sent bien. Il est très occupé et il rencontre, chaque jour, de nouvelles personnes. Récemment, il a fait la connaissance du comte de C*** qu’il apprécie.
24 décembre. L’ambassadeur pour lequel il travaille est une personne pointilleuse et qui n’est jamais contente d’elle-même. Il a toujours quelque chose à redire. Werther se plaint auprès de son ami de l’avoir entraîné là-dedans. Par ailleurs, conscient que le comte de C*** entretient une amitié avec Werther, l’ambassadeur prend un malin plaisir à parler mal du comte en sa présence. Werther passe son temps à le défendre.
Werther se lie d’amitié avec Mademoiselle de B***. Ils s’apprécient beaucoup, mais Werther a du mal avec la tante chez qui elle vit.
De Janvier à Juin
8 janvier 1772. Werther critique la société où les hommes veulent tous être les premiers. Or, il se demande quelle valeur à cette place de premier quand on sait que les rois gouvernent par leurs ministres et que ces derniers écoutent leurs secrétaires.
20 janvier. Werther écrit une lettre à Charlotte où il lui explique sa vie. Il a la nette impression d’être un automate dans cette scène qu’il n’apprécie pas particulièrement. Il lui confie qu’il pense à elle. Il lui parle de Mademoiselle de B***, la seule personne intéressante qu’il a rencontrée.
8 février. Werther est content que le temps soit très mauvais. Seul chez lui, il n’est pas importuné par les gens. Sa journée ne peut donc pas être gâchée.
17 février. Werther s’entend de moins en moins avec l’ambassadeur qu’il trouve insupportable. En représailles, Werther a décidé de n’en faire qu’à sa tête. Toutefois, l’ambassadeur s’est plaint auprès du ministre qui l’a gentiment réprimandé.
20 février. Charlotte est toujours présente dans son cœur, et ce, même lorsqu’il apprend qu’elle va se marier avec Albert. Il réaffirme son intention d’être à la seconde place dans le cœur de Charlotte.
15 mars. Lors d’une soirée organisée par son ami, le Comte de C***, Werther est gentiment mis à la porte par le comte qui lui explique que sa présence n’est pas très appréciée par ses convives. Werther plaisante en lui disant qu’il s’en est rendu compte, mais qu’il est resté, car “un mauvais génie” l’a retenu. En réalité, il regardait Mademoiselle de B*** et s’est senti indigné lorsqu’il a vu avec quelle froideur elle le considérait. Par la suite, il apprend que tout le monde est au courant qu’il s’est fait mettre à la porte. Il subit les railleries et avoue à son ami qu’il déteste ses distinctions.
16 mars. Au cours d’une promenade, Werther s’entretient avec Mademoiselle de B*** concernant l’attitude qu’elle a eu à son égard lorsqu’il était au salon du comte de C***. Elle lui explique que n’étant pas du “même monde”, elle a été obligée de lui paraître indifférente, mais sa tante, qui était présente, s’est rendu compte de la liaison qu’ils entretenaient. Elle l’a alors sermonné en établissant des critiques sur Werther. Ce dernier pense à se suicider.
24 mars. Werther a envoyé sa lettre de démission. S’il n’en a pas parlé à son ami, c’est qu’il ne voulait pas que celui-ci lui demande de reconsidérer sa décision. Il est sûr de son choix et lui explique que personne, y compris sa mère, ne pourra le faire changer d’avis. Il a fait la connaissance du prince de *** qui apprécie sa société et lui a demandé de le suivre.
19 avril. Sa demande de démission a enfin été acceptée et il se sent vraiment bien. Il sait que c’est la bonne solution. Le prince de *** lui ayant donné vingt-cinq ducats, il n’a plus besoin d’argent de la part de sa mère.
5 mai. Werther est sur le départ, il explique à son ami qu’il va revoir le chemin de sa naissance que sa mère et lui ont quitté à la suite du décès de son père.
9 mai. En arpentant son ancien village, il se compare à un pèlerin sur le chemin religieux. Toutefois, il trouve que son village a bien changé ou peut-être que son âme d’adulte n’est plus capable de voir ce qui, jadis, l’émerveillait. Malgré les défauts du prince, il l’apprécie beaucoup. Il ne sait pas vraiment s’il doit se fier à ses domestiques. Il regrette que l’on s’attache à son esprit plutôt qu’à son cœur, même si celui-ci ne lui appartient pas vraiment.
25 mai. Il confie à son ami les réelles raisons qui l’ont poussé à rejoindre le Prince. Ce dernier est le général au service de la Russie et il aurait aimé partir à la guerre, mais le Prince l’en a dissuadé.
14 juin. Werther souhaite reprendre ses courses vagabondes puisqu’il s’ennuie auprès du prince. Il s’est remis au dessin, ce qui est grandement apprécié par le prince qui dispose d’une certaine âme d’artiste, mais Werther ne supporte pas lorsqu’il décrit l’art en utilisant des termes techniques qu’il juge sans intérêt.
De Juillet à Septembre
16 juillet. Il confie n’être qu’un “pèlerin”, un voyageur.
18 juillet. Werther confie à son ami qu’il souhaite se rapprocher de Charlotte.
29 juillet. Pour Werther, Albert, même s’il est amoureux de Charlotte, ne pourra jamais l’aimer aussi fort qu’il l’aime. Il est persuadé qu’elle aurait été beaucoup plus heureuse avec lui.
4 août. Werther pense que tous les hommes sont à plaindre. Lorsqu’il va à Wilheim, il revoit la femme des tilleuls qu’il avait rencontré l’année dernière. Elle lui apprend que son plus jeune enfant, Jean, est décédé. Son mari est revenu de Suisse sans argent.
21 août. En empruntant la route qu’il a faite pour aller au bal, il s’aperçoit que tout a changé, il ne reconnaît rien. Il se compare à un fantôme et s’étonne d’espérer la mort d’Albert.
3 septembre. Werther ne comprend qu’un autre que lui puisse aimer Charlotte.
4 septembre. Werther raconte à son ami l’histoire du paysan qu’il a rencontré au cours de l’année dernière. Son amour pour sa maîtresse a continué à grandir au point qu’un jour, il l’a suivi dans le grenier et a tenté de la violer. Coupable, il tente d’expliquer son acte par rapport aux familiarités et les signes qu’elle lui adressait. Il a été viré de chez lui par le frère de cette femme, qui ne souhaitait pas qu’elle se marie pour jouir de son héritage. Cette dame a repris un nouveau domestique avec lequel elle risque de se marier. Le paysan, malheureux, compte se suicider avant que cela n’arrive. Werther explique à son ami qu’il est exactement dans la même situation que lui. Werther retrouve Charlotte qui attend Albert. Il tombe sur un billet qu’il imagine être pour lui ce qui provoque le mécontentement de Charlotte.
6 septembre. Il a décidé de refaire le même costume qu’il portait lorsqu’il a rencontré Charlotte pour la première fois.
11 septembre. Charlotte lui présente un oiseau qu’elle a acheté. Celui-ci becquette les lèvres de Charlotte pour y récupérer les miettes de pain. Werther se détourne de la scène pour ne pas laisser libre cours à son imagination.
15 septembre. Werther réalise un portrait très peu sympathique de la veuve du pasteur qui a osé couper les deux noyers du presbytère afin de gagner de l’argent.
D’Octobre à Novembre
10 octobre. Werther se sent bien lorsqu’il aperçoit les yeux de sa bien-aimée. Toutefois, il se rend compte qu’Albert n’a pas l’air heureux.
12 octobre. Après avoir lu Ossian, Werther se surprend à le préférer à Homère. Il en explique les raisons dans sa lettre.
19 octobre. Sans Charlotte, il se sent vide.
26 octobre. En surprenant une conversation entre Charlotte et une de ses amies concernant des personnes en fin de vie, Werther s’il laisserait un grand vide dans le cœur de Charlotte s’il venait à partir.
27 octobre. L’amour est tout et avoir tout, c’est avoir Charlotte, donc sans sa bien-aimée, il n’a rien et cela lui fait terriblement mal.
30 octobre. Werther a de plus en plus de mal à résister de toucher Charlotte lorsqu’il la voit passer devant lui.
3 novembre. Dès le matin, Werther est malheureux. Il n’arrive plus à voir la beauté de la nature qu’il voyait à l’époque. Plus rien n’a de goût, plus rien ne le soulage : il pense à la mort.
8 novembre. Charlotte lui reproche, sur un ton aimable, ses excès. En effet, en se laissant boire un verre de vin, il se met à boire la bouteille entière. Elle lui demande de penser à elle lorsqu’il se retrouve dans cette situation. Ironie du sort : il boit parce que, justement, il pense à elle, et même lorsqu’il ne pense pas à elle, Charlotte est quand même présente dans ses pensées.
15 novembre. Werther rassure son ami concernant les lettres qu’il lui a envoyées. Il continue de croire en la religion toutefois, il se demande si Dieu ne l’a pas abandonné.
21 novembre. Werther avoue à son ami que Charlotte le tue à petit feu, mais qu’elle ne s’en rend pas compte. Lorsqu’ils se sont quittés, Charlotte l’a surnommé “Cher Werther”. Cela l’a enchanté. Il y repense quand il va au lit et il rit de lui-même.
22 novembre. Werther se plaît à réaliser une série d’antithèses concernant Charlotte et la relation qu’il entretient avec elle.
24 novembre. En voyant la façon dont elle le regarde, la manière dont elle le scrute, il se demande si elle ne sait pas, en son for intérieur, qu’il souffre. Il fait tout pour ne pas lui dire à quel point il l’aime.
26 novembre. Werther pense qu’il est le seul à souffrir puis lorsqu’il se met à lire des poètes anciens, il se rend compte que d’autres hommes ont souffert avant lui.
30 novembre. Werther rencontre un homme qui cherche des fleurs, en plein hiver, pour les donner à sa belle. Sa mère l’appelle et lui explique que son fils, Henri, était autrefois un tout autre homme, mais il s’est perdu dans ses rêveries et a fini par délirer avec ses histoires de roi et de reine. Werther pense à se donner la mort et implore Dieu de le rappeler à lui.
Décembre
1er décembre. Albert a appris à Werther que le jeune Henri qu’il avait rencontré la veille était tombé amoureux de Charlotte lorsqu’il était commis chez son père. Cette passion l’a fait perdre son boulot et il en est devenu fou.
4 décembre. Pendant qu’elle jouait du clavecin, Werther a vu l’alliance sur le doigt de Charlotte. Il s’est mis à pleurer. Charlotte a tenté de le calmer, mais cela n’a pas suffi.
6 décembre. Charlotte continue d’analyser Werther, elle ne comprend pas ce qui lui arrive et pense qu’il est malade. Werther se demande ce qu’il peut se passer lorsque les forces d’un homme l’abandonnent.
Notes de l’éditeur : il explique qu’avec son malheur, Werther avait tendance à ne plus voir la vérité. Albert n’avait pas changé, il était exactement tel que le décrivait Werther au début. Il était heureux avec sa femme. S’il s’arrangeait pour ne pas être présent lorsque Werther était avec sa femme, ce serait parce qu’il s’était rendu compte que sa présence le gênait. Un jour, Werther apprend que le paysan a tué le nouveau domestique de la veuve. Il a essayé de le sauver, mais il n’a rien pu faire. Pendant le trajet, Albert a tenté d’expliquer à sa femme qu’elle devait espacer les visites qu’elle avait avec Werther. Celle-ci resta silencieuse.
12 décembre – 14 décembre. Werther ne sait plus trop ce qu’il dit. Il a la rage, mais il est également perdu par rapport à l’amour qu’il a pour Charlotte. Il sombre progressivement dans la folie.
20 décembre. Werther est d’accord pour que son ami vienne le récupérer afin qu’il puisse partir, mais il lui demande simplement de ne venir que dans quinze jours.
Note de l’Éditeur
Au cours d’une discussion, Charlotte demande à Werther de partir, que ce soit pour lui ou pour son couple. Toutefois, elle sait que ne plus revoir son ami lui fera beaucoup de peine. En essayant de trouver une de ses amies qui pourraient lui convenir, elle se rend compte qu’elle ne trouve aucune femme assez digne pour lui. Elle se surprend à penser qu’elle souhaite le garder pour elle. Pendant que son mari s’absente, Werther va voir Charlotte. Celle-ci lui demande de lui lire ses traductions d’Ossian. Il est troublé par les pleurs de Charlotte. Il se risque à l’embrasser et elle comprend que, même si elle est amoureuse de son mari, elle aime également Werther. Toutefois, cela ne change rien pour Werther, car il sait qu’elle ne lui appartiendra jamais. Lorsqu’Albert revient, il demande à un domestique de lui récupérer une de ses armes. Il finit par se suicider en laissant une dernière lettre adressée à Charlotte.
Présentation des personnages principaux
Werther est un jeune homme sensible et mélancolique qui apprécie les choses simples de la vie. Il tombe amoureux de Charlotte lorsqu’il la conduit au bal de campagne. Cependant, celle-ci est promise à Albert. C’est une âme innocente qui plonge progressivement, dans la folie et dans le désespoir. Cet amour impossible l’amène à se suicider.
Charlotte a élevé ses frères et sœurs lorsque sa mère est morte. C’est une belle jeune femme qui a les cheveux et les yeux noirs. Elle est courageuse et responsable mais aussi intelligente et non-conformiste. Sa mère, sur son lit de mort, a fait promettre à sa fille d’épouser Albert. Lorsqu’elle rencontre Werther, c’est le coup de foudre. Toutefois, elle restera fidèle à sa parole.
Albert incarne la classe moyenne de l’époque. C’est un homme sage, fidèle et calme. Werther a du mal à peindre un portrait négatif de ce personnage. Il a du mal à comprendre le sentiment qui lie sa femme et Werther. Ne cautionnant pas les débordements émotionnels, il demande à sa femme de s’éloigner de Werther.
Analyse de l’oeuvre
Dans Les souffrances du jeune Werther, l’auteur s’attache à montrer les folies de l’amour. Tout commence par un coup de foudre, mais Charlotte, par devoir pour sa mère, ne manquera pas sa parole et épousera Albert. Même si elle éprouve de l’amour pour Werther, elle ne se l’avouera qu’à la fin lorsque celui-ci viendra à l’embrasser. Elle décide de s’enfermer pour ne pas se laisser aller et surtout pour ne pas être infidèle à son mari, ce qui reviendrait à être infidèle à sa propre mère. L’amour qu’entretient Werther pour Charlotte n’est fait que d’incertitude. Durant toute sa relation avec Charlotte, il reste dans le vague, dans le peut-être. S’il n’avoue jamais à Charlotte qu’il est amoureux d’elle, tous ses faits et gestes le trahissent. Peut-on d’ailleurs parler d’un véritable amour ou d’une obsession ? Nous pouvons, tout comme s’interroge Charlotte, nous demander si ce n’est pas “cette impossibilité même de [l’]’obtenir qui rende [ses] désirs si ardents !”.
Par ailleurs, dans le sens où nous n’avons que les lettres de Werther, il nous est difficile de savoir quelle est la part de vérité dans tout ce qu’il dit. Étant connu pour ses excès et ses débordements émotionnels, avons-nous la possibilité de savoir réellement les tenants et les aboutissants quand on sait qu’il nous manque les réponses des autres protagonistes. Sans les autres parties du puzzle, comment pouvons-nous savoir la part de ce qui est réel ou imaginé ? Par exemple, au début, Werther dresse le portrait d’un Albert très amoureux et heureux puis, petit à petit, il explique qu’Albert semble malheureux. Ce qui n’est pas vraiment le cas. En réalité, il ne fait que supposer et ce n’est encore une fois que sa propre vision de la réalité qui est déformée par rapport à sa tristesse et à son chagrin.
La folie de l’amour amène, peu à peu, Werther à se suicider réellement. Tout au long de l’histoire, il en parle, il désire passer à l’acte, mais il ne le fait jamais jusqu’au moment où il presse sur la détente. Cependant, il en vient à se louper ce qui fait qu’il se retrouve à l’agonie pendant un long moment. Cela est fort intéressant, car cela revient à dire qu’il a échoué dans sa vie et que cet échec la suivit dans la mort.