L’auteur anglais William Shakespeare relate des faits historiques marqués par le règne du tyran MacBeth en Ecosse. Cette tragédie au penchant surnaturel est l’une des œuvres maîtresses du poète. Voici son résumé détaillé scène par scène, ainsi qu’une brève analyse.
Présentation de la pièce et du dramaturge
MacBeth est une pièce théâtrale écrite par le célèbre poète et dramaturge William Shakespeare, en 1606. Cette tragédie est inspirée d’un personnage historique, le roi des Pictes, devenues aujourd’hui l’Écosse du nord et de l’est.
Le poète anglais William Shakespeare est né en 1564 et est mort en 1616, sur les terres anglaises. La pièce MacBeth sera publiée 7 ans après sa mort.
La tragédie MacBeth transporte le lecteur aux temps médiévaux en Écosse. Elle comporte 5 actes et elle s’écarte de la simple biographie historique du roi des Pictes. Elle relate quelques faits surnaturels dans le premier infolio.
Présentation des personnages
MacBeth : personnage principal de cette tragédie. Il a régné sur l’Ecosse entre 1040 et 1057, l’année de sa mort.
Le général Banquo : ami de MacBeth, le général Banquo est un personnage secondaire qui est présent dans la majorité des scènes. Il fut assassiné sous l’ordre de MacBeth.
Le roi Duncan : roi d’Ecosse entre 1034 et 1040. Il fut également assassiné par MacBeth dans le but de prendre possession du trône.
Malcolm : fils du roi Duncan et premier héritier du trône d’Ecosse, il s’exile en Angleterre après l’assassinat de son père.
Donalbain : second fils du roi Duncan, il s’exile également en Irlande après l’assassinat de son père.
Lady MacBeth : femme de MacBeth, ce personnage secondaire participe au meurtre du roi Duncan.
Fleance : fils de Banquo.
MacDuff : soldat du défunt roi Duncan, il se révolte contre MacBeth et le tue.
Ross : personnage tertiaire, noble écossais.
Résumé de la pièce acte par acte
Acte 1 : La prophétie des sorcières
Ce premier acte est composé de 7 scènes. La première scène débute avec 3 sorcières qui projettent de rencontrer MacBeth avant le coucher du soleil sur la lande.
Durant la deuxième scène, Duncan, le roi d’Ecosse, ainsi que ses fils Donalbain et Malcolm s’interrogent sur l’issue de la bataille qu’ils mènent contre des nobles révoltés. C’est alors que MacBeth, chef de l’armée royale, parvient à remporter la victoire avec l’aide du général Banquo.
Ils viennent à bout du traître et félon sire de Cawdor, Macdonwald. Le roi Duncan décide donc de donner le titre de sire de Cawdor retiré au félon à MacBeth. Ce dernier n’est pas encore au courant de cette décision.
C’est alors que la troisième scène débute. Les 3 sorcières rencontrent MacBeth et Banquo sur le chemin du retour vers Forres. Elles révèlent donc à MacBeth qu’il est désormais seigneur de Cawdor et que le destin qui l’attend est de devenir roi d’Ecosse.
Banquo demande alors quel est son avenir et les sorcières lui révèlent qu’il ne deviendra pas roi mais qu’il sera à la tête d’une lignée de rois. Lorsqu’il essaie d’en savoir plus sur cette prophétie, les sorcières disparaissent et les deux hommes pensent être victimes d’hallucinations. C’est alors qu’ils rencontrent sur leur chemin deux guerriers qui leurs annoncent que MacBeth est désormais devenu sire de Cawdor. C’est donc la première prophétie des sorcières qui est réalisée. MacBeth se remplit d’envie et de doutes et il en devient distant avec ses proches.
La quatrième scène se passe à Forres, les deux généraux sont accueillis en héros et c’est alors que le roi Duncan remercie le nouveau sire de Cawdor et le général Banquo de leur victoire contre les félons. Il annonce ensuite qu’il lègue le trône à son fils Malcolm et il donne rendez-vous à tous ses fidèles à Inverness dans la maison de MacBeth pour resserrer les liens avec ce dernier. MacBeth commence alors à avoir des idées noires afin d’accomplir la prophétie des sorcières.
Au début de la cinquième scène, Lady MacBeth reçoit une lettre de son mari lui annonçant l’arrivée du roi mais également la prophétie des sorcières. Elle le soutient dans ses ambitions et dans son projet macabre de devenir roi d’Ecosse.
Pour se faire, elle invoque les forces du mal pour lui donner la force d’accomplir sa destinée. Elle conseille ensuite à son mari de garder un visage engageant en présence du roi et de bannir toute inquiétude de ses pensées.
La scène 6 relate la présence du roi au château d’Inverness. Le roi Duncan et le général Banquo ont une sensation de fausse paix dans cet habitacle et demandent l’hospitalité de l’hôtesse pour la nuit. Celle-ci, pour satisfaire les coutumes, fait assaut de compliment avec le roi.
La septième et dernière scène de ce premier acte relate l’hésitation de MacBeth à passer à l’acte devant l’énormité du crime qu’il s’apprête à commettre. Face à sa lâcheté, sa femme lui rappelle les avantages de l’occasion que le roi leur a offerte. Le tuer dans leur propre demeure sera plus simple que de le tuer au château. Elle met en place un plan infaillible pour réaliser le meurtre parfait du roi. Elle souhaite enivrer les chambellans afin de leur faire porter le chapeau de ce crime. MacBeth accepte enfin et ajoute sa touche au stratagème pour le compléter : il décide de tuer le roi avec les propres armes des chambellans et de les remettre en place tout en barbouillant leurs vêtements du sang du roi.
Acte 2 : La nuit du meurtre du roi
La première scène commence lorsque MacBeth croise le général Banquo dans les couloirs car il n’arrive pas à s’endormir. MacBeth réussit à endormir les soupçons du général et finit par assassiner le roi. Face à son poignard ensanglanté, il est sujet à des hallucinations qui le rendent hagard.
Dans le second acte et dans un état d’exaltation intense, Lady MacBeth, qui est finalement arrivée à enivrer les deux chambellans, croise son mari déjà tourmenté par les remords et par le sinistre crime qu’il vient de commettre. Elle prend la situation en mains et demande à son mari de remettre l’arme du crime dans les mains des deux chambellans mais il refuse. Elle est donc obligée de faire face à la scène macabre et sanglante. Elle remet le poignard dans la main d’un des chambellans et barbouille leurs vêtements du sang du défunt roi. A ce moment, le couple semble complètement divisé. MacBeth est effondré regardant ses mains ensanglantées qui ne font que lui rappeler l’atrocité qu’il vient de commettre.
La troisième scène se passe la matinée lorsque les deux gentilshommes MacDuff et Lennox viennent chercher le roi. Ils annoncent avoir remarqué des signes étranges de mouvement durant la nuit et découvrent ensuite le corps meurtri du défunt roi. MacBeth profite de cette confusion pour tuer les deux chambellans.
C’est alors que les deux fils du roi Donalbain et Malcolm sont soupçonnés d’avoir orchestré ce meurtre. Ils craignent pour leurs vies et décident de s’exiler. L’un en Irlande et l’autre en Angleterre. Les nobles se réunissent donc pour délibérer du sort du royaume.
La quatrième et dernière scène de l’acte met en scène Ross, un noble écossais qui discute avec un vieux sage des étranges événements de la nuit. MacDuff leur apprend ensuite que MacBeth a été sacré roi en vue de ses liens de sang avec le défunt roi. La prophétie semble s’être réalisée.
Acte 3 : Confusion, tyrannie et rébellion
La première scène décrit la jalousie que MacBeth porte envers Banquo. La prophétie des sorcières avait annoncé que ce dernier serait à la tête d’une lignée de rois. Il sollicite donc deux soldats et leur demande d’assassiner son vieil ami ainsi que son fils Fleance.
Durant la deuxième scène, Lady MacBeth reproche à son époux le fait qu’il ne jouit pas pleinement de son nouveau statut royal. Il lui explique donc son ressenti envers Banquo et lui annonce qu’il a pris toutes les dispositions nécessaires pour mettre fin à ses jours.
La troisième scène est la scène du meurtre de Banquo. Trois mercenaires attendent le général et son fils pour les assassiner mais le père arrive à prévenir Fleance à temps. Ce dernier s’échappe.
MacBeth apprend durant la quatrième scène le demi-échec des mercenaires. Il organise un banquet et invite les seigneurs de sa cour durant la nuit. Il défit ensuite la justice divine et ose prétendre que Banquo a décliné l’invitation, d’où son absence ce soir-là.
Il aperçoit néanmoins un siège occupé par le spectre du défunt général Banquo. Pris de terreur, son courage de soldat ne peut rien face à cette apparition surnaturelle que lui seul est capable de voir. Sa femme se moque de lui et les invités sont perplexes quant à son comportement. Ils décident de quitter le château.
MacBeth décide de retourner voir les sorcières pour avoir une assurance que son avenir en tant que roi est maintenu. Il compte également s’occuper de MacDuff qui n’a pas honoré l’invitation au banquet.
Durant la cinquième scène qui se passe sur la lande, Hécate, la maîtresse des trois sorcières, leur reproche de ne pas lui avoir annoncé la prophétie sur le destin de MacBeth. Elle annonce que de grands évènements vont se produire et que l’aveuglement et les tourments de MacBeth vont le conduire à sa perte.
La dernière scène de cet acte relate un échange entre Lennox et un autre seigneur. Ils ont des doutes sur la version officielle du meurtre du défunt roi. Ils se plaignent de la tyrannie que MacBeth inflige à ses sujets et apprennent que MacDuff est tombé en disgrâce suite à son absence au banquet. Pour MacDuff désormais en rébellion contre MacBeth, la situation ne peut perdurer. Il décide de se rendre en Angleterre pour retrouver Malcolm le fils du défunt roi Duncan et pour demander l’aide du roi Édouard afin de restituer le trône à son véritable héritier.
Acte 4 : La nouvelle prophétie des sorcières
Durant la première scène, MacBeth retrouve les trois sorcières dans une grotte afin de leur demander la suite des événements. Elles lui montrent une série de prophéties sous forme d’apparitions symboliques. Elles lui disent de se méfier de MacDuff mais en même temps, une prophétie lui apprend qu’il ne peut être tué par un homme né d’une femme.
La deuxième prophétie annonce qu’il ne mourra pas avant que la forêt de Birnam ne s’avance vers le château de Dunsinane. Ces deux prophéties lui font croire qu’il est en sécurité : tous les hommes sont nés de femmes et qu’une forêt ne peut bouger.
Une troisième prophétie apparaît ensuite lui montrant que le trône sera pris par la descendance de Banquo. Incertain de ces trois prophéties et de son destin, il apprend à son retour par Lennox que MacDuff est allé en Angleterre chercher Malcolm. C’est alors qu’il prend la décision de tuer toute la famille de MacDuff.
La deuxième scène met en avant Lady MacDuff qui se plaint à Ross, le noble écossais, de l’abandon de son mari. Elle lui en veut de les avoir laissés, elle et son fils, seuls sans défense, face à l’humeur vengeresse et tyrannique du roi. Elle tente de retourner son fils contre son mari dans l’espoir de le sauver mais en vain. Ce dernier est sage et refuse de céder face à la colère de sa mère. Il fut ensuite assassiné par les hommes de main du roi MacBeth.
La dernière scène de cet acte se passe en Angleterre ou MacDuff rencontre Malcolm. Il lui demande de mettre fin à la tyrannie de MacBeth et de reprendre le trône qui lui est dû. Malcolm est persuadé que cette requête est en fait un plan pour l’emmener en Ecosse et le faire tuer. Pour ne pas tomber dans ce présumé piège, il refuse de prendre ce rôle de sauveur. Il prétend être sujet à des vices cachés.
MacDuff ne lâche pas si facilement l’affaire. Il persévère et réussit à faire croire Malcolm en sa sincérité. Malcolm finit par accepter de retourner sur le territoire écossais avec dix-milles hommes guidés par le général Siward. MacDuff apprend ensuite par Ross que MacBeth a fait exécuter toute sa famille et crie vengeance.
Acte 5 : La chute de MacBeth
Durant la première scène, Lady MacBeth est prise de somnambulisme. Elle parle et marche dans son sommeil. Son esprit rumine encore la nuit du meurtre et elle se plaint de ne pas réussir à enlever les taches de sang de ses mains. Elle reproche également à son mari d’être inutilement inquiet.
Dans la deuxième scène, le général Siward est à la tête des troupes anglaises qui sont rejointes par quelques nobles écossais dont Ross. Ils se dirigent vers le château de Dunsinane ou MacBeth se terre depuis un moment. Son isolement est causé par ses tourments et sa tyrannie.
La troisième scène relate le comportement insupportable de MacBeth qui insulte tous les couards qui l’abandonnent à son sort. Il décide d’aiguiser ses armes et s’apprête donc à faire face à ses ennemis avec courage.
La quatrième scène marque la réalisation de l’une des prophéties des sorcières : les troupes anglaises arrivent à la forêt de Birnam et décident de couper des arbres pour cacher leur vrai nombre au roi tyran à leur arrivée.
Durant la cinquième scène, MacBeth apprend que sa femme est décédée et que la forêt de Birnam est en marche vers lui. Contraint à faire face à son destin, il décide de quitter sa forteresse et de se livrer à la bataille.
La sixième scène est celle du combat.
Durant la septième scène, MacBeth tente de découvrir l’identité de cet homme qui n’est pas né d’une femme. Pensant que c’est le général Siward, il se lance dans un combat contre lui et finit par le tuer. Vient ensuite Macduff qui le défie en duel pour venger sa famille.
La huitième scène de ce dernier acte est synonyme de mauvaises nouvelles pour MacBeth. Il apprend que MacDuff a été arraché au ventre de sa mère et n’est donc pas naturellement né d’elle. Dans un élan de désespoir, il baisse les armes mais décide finalement de se donner une chance. Il accepte donc le duel et finit par mourir sous les mains de MacDuff.
MacDuff présente, durant la dernière scène, la tête de MacBeth au nouveau roi qui n’est autre que Malcolm qui fait la promesse de traquer tous les complices du tyran et de les tuer. Ce ne sera qu’en 1603 que les descendants de Banquo sont devenus rois.
Analyse de l’œuvre
Cette pièce est inspirée de l’histoire du roi MacBeth qui assassina le roi Duncan mais également de l’histoire du roi Duffe qui fut assassiné par un écossais révolté. L’intrigue a un penchant fantastique et surnaturel.
Elle met en avant la folie qui peut entièrement consumer l’esprit d’un homme rongé par la jalousie et désireux du pouvoir. Que ce soit pour le roi MacBeth qui sombre dans le tourment et qui finit par se faire assassiner à cause de sa tyrannie ou bien pour sa femme qui meurt de folie à cause de son implication dans un crime odieux.