Richard III est la dernière pièce de la première tétralogie de William Shakespeare, un auteur anglais, écrite au début de sa carrière et datée aux alentours de 1591-1592. La pièce, publiée en 1597, raconte l’ascension et la chute brutale de Richard III, un tyran qui est finalement battu par le futur Henri VII lors de la bataille de Bosworth. L’histoire se déroule après la guerre des Deux-Roses. Explorons cette œuvre shakespearienne ensemble.
Résumé détaillé scène par scène de Richard III de William Shakespeare
ACTE 1
SCÈNE 1
Richard, duc de Gloucester, est insatisfait de son propre physique et de sa nature difforme. Ambitieux, il décide de troubler cette période de paix. Il trame un complot pour semer la discorde entre son frère Clarence (George) et le roi Édouard. Clarence est emprisonné à cause d’une prédiction qui suggère qu’un homme dont le nom commence par un “G” causera la perte des héritiers d’Édouard. Richard jure de libérer Clarence de prison, mais en réalité, il souhaite sa mort ainsi que la mort du roi afin d’atteindre ses propres objectifs. Bien qu’il ait tué son mari et son père, il projette d’épouser la fille cadette de Warwick pour renforcer sa position.
SCÈNE 2
On assiste au cortège funèbre du roi Henri VI où Lady Anne, pleure la mort du roi et maudit son assassin. Richard entre en scène et confronte Lady Anne. Il avoue avoir tué le roi Henri VI, mais nie avoir tué son mari, Édouard. Richard essaie de séduire Lady Anne en lui disant que c’est sa beauté qui l’a poussé à commettre ces meurtres. Lady Anne résiste à ses avances, le maudit et lui crache au visage. Richard, cependant, continue de la courtiser malgré ses insultes. Richard réussit tout de même à séduire Lady Anne toutefois, il ne compte pas la garder longtemps. Richard décide de dépenser de l’argent pour améliorer son apparence.
SCÈNE 3
Dans cette scène, la reine Élisabeth, lord Rivers et lord Grey discutent de l’état de santé du roi et de leurs inquiétudes quant à l’avenir. Ils sont rejoints par Buckingham et Stanley, qui ont rendu visite au roi et rassurent la reine sur son état. Richard de Glocester entre, visiblement contrarié par les rumeurs de discorde entre lui et les autres. Les échanges deviennent tendus lorsque la reine Élisabeth et Richard s’accusent mutuellement d’actes répréhensibles. La reine Marguerite, qui se cache, commente les actions de Richard et maudit son rôle dans la mort de son mari et de son fils. Elle finit par s’avancer pour exprimer son mécontentement ainsi que sa douleur. Elle les maudit tous pour ce qu’ils lui ont fait subir. Richard, qui a contribué à la souffrance de Marguerite, feint la sympathie et prétend regretter ces actions. Néanmoins, il continue de manipuler les autres personnages en les accusant d’être responsables de l’emprisonnement de son frère Clarence. Tout le monde part rejoindre le roi. Seul, Richard qui révèle ses véritables intentions. Deux assassins entrent et Richard les missionne pour aller tuer son frère Clarence en prison.
SCÈNE 4
Clarence et Brakenbury sont dans une chambre de la Tour de Londres. Troublé, Clarence raconte à Brakenbury son cauchemar terrible où il se noie et rencontre des fantômes du passé. Il finit par s’endormir. Les deux assassins entrent ensuite pour exécuter Clarence. Ils discutent de la manière dont ils vont tuer Clarence et finalement décident de l’assommer avec le pommeau de leur épée et de le jeter dans un tonneau de Malvoisie. Alors que Clarence se réveille, ils décident de s’entretenir avec lui, malgré les avertissements de Richard de ne pas lui parler, avant de le tuer. Clarence essaie de comprendre qui ils sont et pourquoi ils sont venus. Ils révèlent qu’ils ont été envoyés pour le tuer, ce qui les amène à discuter des raisons de cet assassinat et des conséquences pour leur âme. Clarence plaide pour sa vie, mais le premier assassin finit par le poignarder et le noyer dans un tonneau de Malvoisie. Le deuxième assassin exprime des regrets et se lave les mains de cette action, tandis que le premier prévoit de cacher le corps jusqu’à ce que le duc donne des instructions pour son enterrement.
ACTE 2
SCÈNE 1
Édouard cherche à rétablir la paix parmi les nobles présents, les encourageant à se réconcilier et à oublier les rancunes passées. Rivers et Hastings se donnent la main et jurent amitié, tandis qu’Élisabeth fait de même avec Hastings. Les autres courtisans suivent cet exemple et se réconcilient.
Cependant, l’ambiance devient tendue lorsque la reine demande au roi de rappeler en grâce leur frère Clarence. Richard révèle alors que Clarence est mort. Tout le monde est sous le choc, et le roi Édouard se lamente dans la mesure où il n’a pas su pardonner à son frère. Édouard craint que Dieu ne les punisse pour cette injustice. La scène se termine par le départ du roi, soutenu par Hastings, pour se reposer dans son cabinet. Richard et Buckingham discutent de la situation et décident de rejoindre le roi pour le consoler.
SCÈNE 2
La Duchesse d’York, le fils et la fille de Clarence discutent de la mort de ce dernier. Le fils croit que leur oncle, le roi, est responsable de la mort de leur père. La Duchesse d’York se lamente également sur la situation et pense à la duplicité de son fils Richard. La reine Élisabeth, dévastée, annonce la mort du roi Édouard. La duchesse, la reine et les enfants de Clarence expriment chacun leur chagrin et leur perte. Dorset tente de réconforter la reine en lui rappelant son fils vivant. Richard et Buckingham entrent en scène et offrent leurs condoléances. Richard feint de demander la bénédiction de la duchesse (sa mère). Buckingham propose d’envoyer un petit groupe à Ludlow pour chercher le jeune roi et le ramener à Londres pour être couronné. Rivers, Hastings et Richard sont d’accord avec cette proposition. Tous partent pour discuter de cette affaire, laissant Richard et Buckingham seuls. Ils complotent pour écarter la famille de la reine du pouvoir et partent à Ludlow.
SCÈNE 3
Trois citoyens discutent de la mort du roi Édouard. Ils s’inquiètent de l’avenir du pays, étant donné que son fils, encore enfant, devra gouverner. Ils évoquent également les tensions entre les membres de la famille royale. Le premier citoyen tente d’apaiser leurs craintes, mais le troisième reste inquiet.
SCÈNE 4
L’archevêque d’York, le jeune duc d’York, la reine Élisabeth et la duchesse d’York discutent de l’arrivée prochaine du prince. Un courrier arrive et annonce l’emprisonnement de Lord Rivers, Lord Grey et Sir Thomas Vaughan par les ducs de Glocester et de Buckingham. Face à cette menace, la reine Élisabeth décide de se réfugier dans un sanctuaire avec le jeune duc d’York. L’archevêque leur apporte son soutien et ils partent ensemble.
ACTE 3
SCÈNE 1
Le Prince est déçu de ne pas être accueilli par sa mère et par son frère York. Richard tente de le réconforter. Le maire de Londres vient saluer le Prince, qui le remercie. Hastings arrive et informe le Prince que sa mère et son frère se sont réfugiés dans un sanctuaire. Le cardinal et Hastings sont envoyés pour convaincre la reine de laisser York rejoindre son frère. Le Prince et les autres discutent du lieu où ils logeront en attendant le couronnement, et Richard suggère la Tour de Londres. Le duc d’York arrive et plaisante avec Richard et les autres. Le Prince accepte d’aller à la Tour, bien que le duc d’York exprime sa crainte des fantômes. Richard projette de prendre le pouvoir. Il est soutenu par Buckingham. Catesby est chargé de sonder Hastings et Stanley pour savoir s’ils soutiendraient le plan.
SCÈNE 2
Un courrier informe Hastings d’un danger pressenti par Stanley. Hastings le rassure et l’invite à la Tour de Londres. Catesby annonce que Richard vise la couronne. Hastings se réjouit, mais ne soutient pas Richard. Stanley exprime ses inquiétudes, mais Hastings reste confiant. Ils vont à la Tour où Hastings rencontre un poursuivant d’armes et un prêtre. Buckingham arrive et, avec Hasting, ils se dirigent vers la Tour.
SCÈNE 3
Ratcliff emmène Rivers, Grey et Vaughan à l’exécution. Les prisonniers évoquent la malédiction de Marguerite et espèrent se retrouver au ciel.
SCÈNE 4
Pendant que nobles et conseillers sont réunis à la Tour de Londres pour discuter du couronnement du roi, Richard s’entretient en privé avec Buckingham qui lui explique que Hastings s’oppose à leurs projets. Richard prétend être victime de sorcellerie de la part de la femme d’Édouard et de sa complice. En protégeant cette dernière, Hastings est déclaré traître par Richard. Ce dernier jure de ne pas dîner avant que la tête de Hastings ne soit coupée. Lovel et Ratcliff sont chargés d’exécuter Hastings, qui regrette de ne pas avoir écouté les avertissements précédents. Il s’inquiète de l’avenir du royaume sous le règne de Richard.
SCÈNE 5
Richard et Buckingham discutent dans la Tour de Londres. Ils montrent la tête du traître Hastings au lord Maire pour justifier leur action. Après le départ de ce dernier, Richard demande à Buckingham de diffamer le roi Édouard et de suggérer que ses enfants soient considérés comme illégitimes. Buckingham accepte et part. Richard envoie Lovel et Catesby chercher des hommes de foi pour les soutenir. Un greffier révèle que l’accusation de Hastings a été préparée à l’avance, montrant la tromperie de Richard.
SCÈNE 6
Richard et Buckingham discutent du soutien des citoyens pour que Richard devienne roi. Les citoyens restent silencieux après le discours de Buckingham. Le maire et d’autres représentants arrivent pour discuter de questions importantes. Buckingham loue Richard et conseille de feindre la réticence et la piété pour gagner l’approbation du peuple. Richard finit par être couronné.
ACTE 4
SCÈNE 1
Inquiet de l’instabilité de son règne, Richard fait venir Buckingham pour savoir où ils en sont de l’élimination de l’héritier d’Édouard. Buckingham semble avoir changé d’avis concernant le meurtre de ce dernier et finit par s’éclipser. Richard compte éliminer Buckingham.
SCÈNE 2
L’héritier du roi Édouard a été assassiné.
SCÈNE 3
En pleurant sur le corps de son fils mort, la reine Élisabeth prévoit, en pleine scène publique, la fin inéluctable du règne de Richard.
SCÈNE 4
Pour consolider son pouvoir, Richard souhaite éliminer Ann afin dʼépouser sa nièce, la fille dʼEdouard.
SCÈNE 5
Richard apprend que des nobles se sont rebellés contre lui et qu’un certain comte de Richmond, du nom de Henri, jusque-là en exil en France, prétend à la couronne d’Angleterre. En sachant que ce dernier s’apprête à accoster, Richard mobilise son armée afin de défendre sa couronne et sa souveraineté.
ACTE 5
SCÈNE 1
Le Shérif et ses gardes conduisent Buckingham à son exécution. Il s’adresse à ceux qui ont été piégés par une injustice et leur demande de se venger. Buckingham considère que le jour de sa mort est le jour de la punition pour ses forfaits et se résigne à son sort. Le shérif et ses gardes emmènent ensuite Buckingham.
SCÈNE 2
Des soldats avec des enseignes et des tambours entrent dans une plaine près de Tamworth. Richmond annonce qu’ils ont atteint le cœur du pays et qu’ils ont reçu des lettres d’encouragement. Il informe ses soldats que leur ennemi est à Leicester, à une journée de marche, et les exhorte à avancer vers lui pour obtenir la paix par la guerre. Les autres soldats expriment leur confiance et tous sortent de la scène.
SCÈNE 3
La veille de la bataille de Bosworth. Richard se trouve avec ses troupes dans le champ de Bosworth et prépare sa tente pour la nuit. Il discute avec ses nobles et s’interroge sur le nombre des traîtres ennemis. De l’autre côté du champ, Richmond, le rival de Richard, se prépare également pour la bataille avec l’aide de ses seigneurs. Il distribue les postes de chacun et envoie un message important à Lord Stanley. La nuit tombe et Richard, anxieux, demande de l’encre et du papier pour préparer ses plans de bataille. Il s’assure que ses armes et son équipement sont prêts, puis il s’endort.
SCÈNE 4
Le spectre du prince Édouard, fils de Henri VI, apparaît entre deux tentes et menace Richard en lui rappelant qu’il l’a poignardé à Tewksbury. Le spectre encourage Richmond, en lui rappelant que les âmes outragées des princes massacrés combattent en sa faveur. Le spectre de Henri VI se dresse également et rappelle à Richard comment il l’a tué. Le spectre encourage Richmond à être vertueux et saint, car Henri a prédit qu’il serait roi. Les spectres de Clarence, Rivers, Grey, Vaughan, Hastings, des deux jeunes princes et de la reine Anne se dressent également et tous encouragent Richmond à vaincre Richard. Le spectre de Buckingham apparaît également et rappelle à Richard qu’il l’a aidé à obtenir la couronne, mais qu’il a subi sa tyrannie par la suite. Les spectres disparaissent et Richard finit par se réveiller.
SCÈNE 5
Le personnage Richard est tourmenté par ses pensées et ses actions passées, se considérant comme un scélérat. Il est effrayé par ses rêves et craint que ses alliés le trahissent. De l’autre côté, Richmond, son ennemi, est confiant et motivé. Il rassemble ses troupes et les exhorte à se battre pour la justice et pour vaincre le tyran sanguinaire qu’est Richard. Les deux camps se préparent pour la bataille imminente. Lord Stanley refuse de venir avec ses forces, ce qui met Richard en colère, mais Norfolk suggère qu’il ne soit pas exécuté avant la bataille.
SCÈNE 6
La scène décrit une scène de bataille où les troupes se précipitent sur la scène. Lorsque Richard perd son cheval, Catesby se précipite pour aller lui en chercher un autre afin qu’il puisse continuer à se battre. Durant un combat entre Richmond et Richard, ce dernier finit par mourir. Richmond sort victorieux de la bataille et est couronné par Stanley. Les deux maisons rivales, York et Lancastre, sont enfin unies, et Richmond proclame une amnistie pour les soldats fugitifs qui reviendront à lui. Il appelle également à la fin des guerres fratricides et à l’avènement d’une ère de paix et de prospérité pour l’Angleterre.
Présentation des personnages
Richard est le frère cadet du roi Édouard IV. Ce personnage boiteux au physique disgracieux méprise les autres ou est pris à pitié. C’est un manipulateur et un stratège politique très habile qui sait user de sa ruse. Bien qu’il soit présenté comme étant difforme, c’est un personnage charismatique qui sait séduire pour manipuler les autres personnages afin de les convaincre de soutenir sa cause. Sans scrupules, ce maître de la rhétorique n’hésite pas à tuer ou à trahir ceux qui se mettent en travers de son chemin. Rien ne peut empêcher l’ambition qu’il a de devenir roi. En incarnant la plupart des vices de l’humanité (avidité, cruauté, vanité, etc.), il symbolise l’incarnation du mal et de la corruption politique. Cet intérieur démoniaque est souligné par son aspect physique.
Buckingham est l’un des principaux alliés de Richard. Il l’aide dans sa quête pour accéder au trône d’Angleterre. C’est un noble Anglais influent et puissant, qui, de base, est loyal envers le roi Édouard IV et sa famille. Buckingham est un personnage intelligent et manipulateur, qui est capable de convaincre les autres de soutenir la cause de Richard. Il est également très ambitieux et rêve de devenir le bras droit de Richard une fois que celui-ci sera devenu roi. Toutefois, progressivement, il commence à se rendre compte de la vraie nature de Richard et de la gravité de ses actions. Il réalise trop tard qu’il s’est trompé sur la nature de Richard et finit par mourir exécuté par ce dernier. À l’instar de Richard, Buckingham symbolise la corruption politique et la trahison. Il est initialement un personnage loyal et respectueux des lois, mais son ambition le pousse à s’allier à Richard.
La Reine Élisabeth est l’épouse du roi Édouard IV. Elle est l’une des principales victimes des actions de Richard, qui est déterminé à accéder au trône d’Angleterre à tout prix. Ce personnage incarne la douleur et la souffrance : elle perd son père et son frère dans la guerre de Roses, elle perd son mari et ses fils à cause de Richard. Malgré cela, cette reine est une femme courageuse et déterminée, qui refuse de se laisser abattre par les actions de Richard. Elle symbolise la résilience et la force intérieure dans la mesure où elle parvient à surmonter les épreuves qu’elle a subies tout au long de son existence.
La Duchesse d’York est la mère de Richard, de Clarence et d’Édouard IV. En connaissant la nature diabolique de son fils Richard, elle est souvent en conflit avec lui. Dans la pièce, elle incarne la justice et la moralité. Elle s’oppose à la tyrannie et à la cruauté de son fils. Elle est déterminée à protéger l’héritage de sa famille et à défendre les valeurs qu’elle considère comme importantes. Choquée et attristée par les actions de Richard. Elle réalise que son propre fils est un tyran et qu’il est responsable de la mort de nombreux innocents. Elle finit par maudire Richard, en demandant à Dieu de le punir pour ses crimes.
Richmond est un noble Anglais qui finit par devenir le roi Henri VII et qui est le principal adversaire de Richard lors de la bataille finale. Exilé en France, il finit par revenir en Angleterre, incarnant la justice et la résistance face à la tyrannie. Il est le symbole de l’espoir pour les Anglais qui ont été opprimés par Richard. Courageux et déterminé, il est prêt à tout pour restaurer la paix et la stabilité en Angleterre. Il représente la vertu et la morale, car il est un exemple de la façon dont un leader doit agir pour le bien commun plutôt que pour ses intérêts personnels.
Clarence (George) est le frère d’Édouard IV et de Richard. Il est assassiné par Richard dès le début de la pièce. Sa mort est un exemple de la cruauté et de l’inhumanité de Richard. Il représente la fragilité de la loyauté et de la confiance dans un environnement politique instable.
Hastings est un autre allié de Richard au début de la pièce. Toutefois, il est rapidement trahi et exécuté par Richard. Cet ami proche d’Édouard IV et de Richard incarne la confiance et la loyauté. Il est prêt à les aider dans leur quête pour maintenir la stabilité en Angleterre. Cependant, c’est également un personnage naïf, qui sous-estime la cruauté et l’ambition de Richard.
Anne est la veuve du prince Édouard de Lancastre, qui a été tué par Richard. Séduite par ce dernier, elle va consentir à l’épouser. Victime de la violence et de la cruauté de Richard, elle s’affiche comme un personnage vulnérable dans la mesure où elle cède aux manipulations et aux charmes de Richard. Cependant, même si elle est faible et vulnérable, elle parvient à se libérer de l’emprise de Richard et à le maudire à la fin de la pièce.
Tyrell est l’exécuteur en charge de tuer les princes héritiers. À l’instar de Richard, il incarne la cruauté et la malveillance. Il est prêt à tuer des enfants innocents pour satisfaire les ambitions de Richard, ce qui le rend complice de ses crimes. Cependant, même s’il est un personnage détestable, il est également un exemple de la façon dont les personnes vulnérables peuvent être manipulées et utilisées par les tyrans pour atteindre leurs objectifs. Il symbolise la malveillance des exécuteurs et des bourreaux.
Analyse de l’oeuvre
Entre tromperie et manipulations
Richard est un maître manipulateur, il manie la rhétorique persuasive pour mieux tromper les autres personnages. Tout au long de la pièce, il use de ruse pour arriver à ses fins, notamment en éliminant ses rivaux et en gagnant la sympathie de ceux qu’il souhaite manipuler (Buckingham, Anne, etc.). Ce thème est central dans l’œuvre et permet de souligner le caractère machiavélique de Richard. Il est à noter que ce personnage jouit d’un certain charisme alors qu’il dispose d’un physique disgracieux, mettant en évidence la suprématie de l’esprit face au corps.
Une ambition démesurée
La soif de pouvoir et l’ambition démesurée de Richard sont les moteurs de l’intrigue. La pièce explore les conséquences néfastes de cette ambition, qui conduit à la trahison, au meurtre et à la corruption. Néanmoins, Richard n’est pas le seul à avoir soif de pouvoir, Buckingham est également ambitieux. La pièce montre comment l’obsession du pouvoir peut mener à la destruction et à la ruine. Cependant, il est intéressant de noter que, malgré leurs ambitions, les deux personnages restent à “leur place“. Buckingham ne cherche qu’à devenir le bras droit de Richard.
La loyauté
La loyauté est un thème important dans “Richard III”. Les personnages sont souvent confrontés à des dilemmes moraux, où ils doivent choisir entre la loyauté envers leur famille, leurs amis ou le royaume, et leurs propres intérêts. La trahison est également un élément récurrent de la pièce, soulignant le manque de confiance entre les personnages et l’instabilité du pouvoir.
Une pièce morale malgré les apparences
Bien que Richard soit un personnage amoral, qui multiplie les meurtres sans montrer aucun remords, la pièce ne prône pas la cruauté pour autant. Shakespeare explore le concept de conscience et la manière dont les personnages sont hantés par leurs actes immoraux. En effet, la scène où Richard est visité par les fantômes de ceux qu’il a tués démontre que même ce personnage finit par être tourmenté par sa conscience. On peut également se demander s’il ne s’agit pas des malédictions proférées par ceux à qui il a fait du tort. Toutefois, force est de constater que vers la fin de la pièce, Richard, qui de prime abord, nous apparaît comme un personnage immoral, finit par être troublé par ce qu’il a fait comme s’il venait enfin d’en prendre conscience.
La fatalité
La pièce présente un certain sens de la fatalité. En effet, les événements semblent être inévitables et prédestinés. Richard croit fermement devenir roi, car c’est son destin. Peu importe s’il doit commettre des actes horribles pour y parvenir. La malédiction de la reine Marguerite sur Richard souligne également le thème du destin et de la fatalité, annonçant la chute inévitable de ce roi tyrannique.