I) Biographie
SPINOZA naît en 1632 à Amsterdam dans une famille juive émigrée du portugal. Il reçoit une éducation hébraïque, mais ne s’attache à aucune religion, à aucune communauté : ainsi, il fréquente les milieux chrétiens et les libres penseurs, il est rationaliste, ce qui lui vaut d’être excommunié de la Synagogue en 1656.
Très inspiré par Galilée et DESCARTES, il accorde lui aussi une place primordiale à la raison et la vérité. Mais il est contraint pour vivre de travailler comme « polisseur de verres d’optiques ».
Le gouvernement républicain de l’époque le prend alors sous son aile, ce qui lui permet de publier le traité théologico-politique en 1670. Il devient alors un grand ennemi de tous les milieux religieux. Sa situation s’aggrave en 1672, avec la chute de la République par l’assassinat de ses dirigeants.
Il vit en reclus jusqu’à sa mort en 1677. Un certain nombre de ses œuvres majeures seront posthumes et paraîtront l’année de sa mort, comme L’Ethique, ou bien encore le Traité politique.
II) Analyse de l’œuvre
Comme DESCARTES, il pense que les hommes n’utilisent pas à bon escient leur raison. Ils sont soumis à la passion (tristesse, haine, envie, etc.). Il développe un nouveau sens de la morale, il refuse celle liée à la pitié et au repentir pour donner toute sa dimension à la connaissance, la vérité, la raison. Ainsi, l’homme qui se place dans cet ordre de morale vit pour la réalisation de lui-même et pour la joie qui permet l’augmentation de la puissance d’action.
SPINOZA continue à parler de Dieu. Cependant, ce Dieu n’est celui d’aucune religion. Il n’est pas personnel, n’a pas créé le monde, etc.
Il ne correspond à aucun dogme, aucune règle, il n’obéit qu’à lui-même. Ce Dieu est la totalité du réel, il n’existe que Dieu dans la nature.
L’œuvre de SPINOZA est également politique : il reconnaît que l’homme ne peut vivre en dehors de la société des hommes. Ainsi, il mène une réflexion sur la démocratie et le rôle de l’Etat, qui doit assurer la liberté et la sécurité, ce qui ne peut se réaliser que dans un Etat s’identifiant à la raison.
Ainsi, alors que la philosophie avait jusque là souvent servit à justifier un ordre établit, SPINOZA envisage lui la philosophie comme une entreprise de libération, elle doit mener à la démocratie et à la liberté.